Apprentissage 2026 : l’Etat affaiblit un dispositif gagnant-gagnant pour les jeunes, les entreprises et les finances publiques

Alors que les textes budgétaires pour 2026 sont examinés au Parlement, les acteurs du développement des compétences et les ETI alertent sur les conséquences de la réduction de l’apprentissage.
Un démantèlement progressif déjà amorcé
En 2025, le dispositif a été fragilisé : réduction des aides pour les entreprises de plus de 250 salariés, participation forfaitaire de 750 € pour les recrutements bac+3 et plus, et rabot sur les niveaux de prise en charge. Le projet 2026 prévoit désormais la fin de l’exonération des cotisations sociales et de nouvelles réductions des aides au recrutement et des prises en charge des contrats.
Les bénéfices pour les jeunes : employabilité et ascension sociale
L’apprentissage garantit aux jeunes une expérience professionnelle concrète, facilitant l’accès à leur premier emploi, souvent dans l’entreprise où ils ont été formés. Plus de la moitié des apprentis des ETI bénéficient de cette continuité.
Il constitue également un levier d’égalité des chances : 30 % des apprentis de niveau bac+4/5 n’auraient pu financer leurs études sans cette voie.
Les avantages pour les entreprises et l’industrie
Pour les ETI industrielles, souvent situées en zones peu attractives, l’apprentissage permet de former et recruter durablement des talents à tous niveaux de diplôme. Le taux d’apprentis dans ces entreprises dépasse 5 %, et dans un tiers des ETI, il atteint plus de 7 %.
L’apprentissage contribue directement à la compétitivité et à la reconquête industrielle française.
Un dispositif rentable pour les finances publiques
L’apprentissage n’est pas un coût : chaque euro investi rapporte 1,09 €, et chaque contrat génère 1 752 € de bénéfices pour l’État (coûts sociaux évités, TVA, cotisations supplémentaires, coûts pédagogiques économisés). Les apprentis touchent en moyenne un surplus de rémunération de 3 000 € par an sur les trois premières années d’embauche.
Les conséquences du recul de l’apprentissage
Les entrées en apprentissage devraient reculer de plus de 6 % en 2025, tandis que le chômage des jeunes remonte à près de 20 %. Les ETI ont déjà réduit leur nombre d’apprentis : 68 % des entreprises ajustent leurs politiques RH, et plus de 15 % ont diminué leur effectif d’au moins 30 %.
Sacrifier ce dispositif, efficace et rentable, serait une erreur stratégique et une faute envers la jeunesse, alors que le pays manque de compétences et de techniciens qualifiés.
Un appel à l’action pour l’avenir
L’État doit choisir entre affaiblir l’insertion professionnelle des jeunes et la compétitivité des entreprises ou poursuivre un investissement porteur d’avenir, d’égalité des chances et de développement économique.
Fréderic Coirier, Philippe d’Ornano et Christopher Sullivan appellent à préserver ce modèle éprouvé et indispensable.

SOURCE : LOPINION

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