ChatGPT à l’école : quand les enseignants intègrent l’IA à leur pédagogie

Dans le monde éducatif, la défiance à l’égard de l’intelligence artificielle fait de plus en plus souvent place au désir de s’adapter aux usages des élèves. De son côté, ChatGPT a déployé un « mode étudiant » favorisant davantage la réflexion.

Un « mode étudiant », telle est la nouvelle fonction dont est équipé ChatGPT fin juillet. Le but ? Fournir les réponses selon un principe de questions-réponses, pour favoriser l’assimilation des connaissances par les utilisateurs. Quelques jours plus tôt, son créateur, l’entreprise américaine OpenAI, annonçait aux côtés de Microsoft et d’Anthropic la création d’une académie pour former les enseignants américains à leurs outils.

Une nouvelle approche pédagogique avec l’IA

Le « mode étudiant » se veut une réponse aux critiques récurrentes sur l’usage de ChatGPT en classe : une génération automatique de contenus qui risquait de décourager l’effort d’apprentissage. Désormais, l’IA propose davantage de guidage et pousse les élèves à développer leurs propres réponses, plutôt que de leur livrer un corrigé complet.

Certains enseignants français, déjà adeptes des usages numériques, testent ce type de fonctionnalité pour travailler différemment avec leurs classes. Exercices de rédaction, résumés de textes, révisions pour le bac ou encore simulations d’entretiens : les champs d’application se multiplient.

Entre fascination et prudence dans les établissements

Mais l’arrivée de ChatGPT dans les salles de classe suscite aussi des interrogations. Les enseignants doivent apprendre à encadrer son usage, pour éviter que l’outil ne soit utilisé uniquement comme un raccourci. "L’IA doit rester un support et non se substituer à la réflexion de l’élève", rappelle un professeur de français en lycée.

Certains établissements réfléchissent même à établir des chartes d’utilisation, définissant les moments où l’IA peut être mobilisée et ceux où les travaux doivent rester entièrement personnels.

Former les enseignants pour mieux accompagner

L’annonce d’une académie dédiée aux enseignants aux États-Unis illustre un besoin croissant : donner aux professeurs les compétences nécessaires pour intégrer l’IA de manière constructive dans leurs pratiques. En France, plusieurs académies expérimentent déjà des formations internes sur l’usage des outils numériques et des IA génératives.

L’objectif est double : outiller les enseignants pour qu’ils puissent exploiter les bénéfices pédagogiques de l’IA, tout en leur permettant de conserver un regard critique sur ses limites.

Les promesses et les limites d’un outil en évolution

Pour ses défenseurs, ChatGPT représente une opportunité de personnaliser l’apprentissage. En posant des questions adaptées au niveau de chaque élève, l’IA peut soutenir ceux qui rencontrent des difficultés et encourager les plus avancés à approfondir.

Ses limites restent toutefois notables : erreurs factuelles, réponses approximatives, ou encore risque de dépendance. Autant de défis qui imposent un accompagnement constant de la part des enseignants.

Vers une nouvelle culture numérique à l’école

L’arrivée d’outils comme ChatGPT s’inscrit dans un mouvement plus large de transformation des pratiques pédagogiques. À l’image des calculatrices ou des ordinateurs dans les décennies passées, l’IA pourrait devenir un compagnon d’apprentissage quotidien, à condition que son usage soit réfléchi et encadré.

Pour de nombreux enseignants, il ne s’agit plus de bannir ces outils mais d’apprendre à en tirer parti. L’école de demain pourrait ainsi conjuguer intelligence humaine et intelligence artificielle pour développer de nouvelles façons d’apprendre et d’enseigner.

SOURCE : LA CROIX