Classement du Financial Times 2024 : L'Insead se démarque, l'Edhec dépasse l'ESCP et l'Essec

Six grandes écoles françaises figurent dans le Top 10 des meilleurs masters en management du dernier classement du Financial Times, publié ce dimanche 8 septembre. Cependant, derrière ces excellents résultats, la concurrence internationale devient de plus en plus féroce.

La France domine cette édition 2024 avec six écoles dans le Top 10 et 24 dans le Top 100 mondial, se positionnant bien devant des pays comme le Royaume-Uni ou l’Inde. Si HEC a perdu sa première place au profit de l’Université de Saint-Gall en Suisse, elle reste solidement en deuxième position, suivie par l’Insead et l’Edhec. L’ESCP se classe sixième ex aequo, tandis que l’emlyon prend la huitième place, l’Essec complétant ce Top 10 prestigieux.

L’excellence des prépas françaises

Les écoles françaises se maintiennent à un niveau élevé malgré une compétition accrue. Il y a quelques années encore, seules trois écoles françaises figuraient dans le Top 10 (2019), contre quatre en 2023. Cette progression est notable, malgré l’augmentation de la taille des promotions. Par exemple, HEC accueille 588 étudiants et l'ESCP en compte 1 205, bien plus que les 51 de Saint-Gall, ce qui peut influencer certains critères comme le salaire de sortie ou les appréciations des étudiants.

Leon Laulusa, directeur général de l’ESCP, explique cette réussite par la qualité des classes préparatoires, qui permettent aux écoles françaises de recruter des étudiants avec de solides compétences analytiques et une culture générale approfondie, un atout dans un monde complexe. De plus, les écoles françaises offrent davantage de stages et d’expériences professionnelles, ce qui favorise une insertion réussie des diplômés.

Emmanuel Métais, directeur de l’Edhec, met quant à lui en avant l'internationalisation précoce des cursus et l’investissement dans la recherche comme des facteurs clés de succès des écoles françaises. Cela leur permet d’attirer les meilleurs étudiants et de se distinguer sur les plans de la mobilité internationale et des critères environnementaux et sociaux, tels que l'empreinte carbone ou les cours dédiés aux ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance).

L'Edhec surprend en se hissant au 4e rang mondial

La progression spectaculaire de l’Edhec, qui passe de la 11e à la 4e place mondiale, est l’une des surprises de cette édition 2024. Selon Emmanuel Métais, cette montée en flèche est due à l'insertion réussie de nombreux étudiants dans des secteurs bien rémunérés comme la finance ou le droit des affaires, ainsi qu’aux efforts de l’école dans la recherche appliquée en finance, qui ont renforcé son attractivité auprès des recruteurs.

Baisse de classement pour certaines écoles françaises

Toutefois, ces résultats ne sont pas positifs pour toutes les écoles françaises. Sur les 24 établissements classés, 15 ont vu leur position baisser, y compris dans le Top 10. L’ESCP recule de deux places, emlyon d’une place, et l’Essec perd cinq rangs. Certaines écoles ont subi des baisses importantes, comme l’ICN Business School (-54 places), l’Essca (-26 places) ou Rennes School of Business (-17 places). Cette dégradation s’explique notamment par les cohortes de diplômés interrogées, affectées par la pandémie de Covid-19 qui a perturbé l’expérience internationale des étudiants.

L’Insead fait une entrée remarquée dans le Top 3

L’une des grandes nouvelles de ce classement est l’entrée en force de l’Insead, qui décroche la troisième place avec son Master in Management (MIM), lancé en 2020. L’Insead, auparavant renommée pour son MBA, a su transposer l’excellence de son programme phare dans son MIM, avec un cursus plus court (14 à 16 mois) et un fort accent sur l’international. Ce programme, qui propose des expériences étudiantes à l’étranger, notamment sur le campus de Singapour, et une diversité du corps professoral, a immédiatement séduit.

Malgré cette entrée remarquable, l’Insead ne bouleverse pas fondamentalement le paysage des écoles françaises, car elle ne recrute pas via les classes préparatoires, mais après un bac +3. Cependant, elle pourrait bien capter une part des étudiants internationaux postulant aux admissions parallèles des premières et deuxièmes années de master.

La montée en puissance de la concurrence asiatique

Selon Delphine Manceau, directrice générale de Neoma, qui recule de 9 places pour se retrouver 34e, le marché des masters en formation initiale est de plus en plus compétitif, notamment avec la montée des institutions asiatiques, en particulier en Chine et en Inde. Sur le critère du salaire moyen, par exemple, les trois premières places sont occupées par des institutions indiennes, tandis que HEC est la seule école française à figurer dans ce top sur ce critère.

Enfin, les business schools françaises ont tendance à reculer sur le critère du « retour sur investissement », en raison de la flambée des frais de scolarité ces dernières années, ce qui pourrait affecter leur attractivité dans les années à venir.

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SOURCE : CHALLENGES