Collèges en grande difficulté scolaire : geffray promet d’agir à la rentrée 2026

"Je ne peux pas admettre qu’un élève, selon le collège où il est inscrit, ait une chance sur deux ou 100 % de chance d’obtenir le brevet", a déclaré Édouard Geffray le 18 décembre 2025 sur France 2. Il souhaite accompagner les collèges concentrant une "très grande difficulté scolaire" sur le plan pédagogique et social. Pour "tout reprendre à 360 degrés", il annonce un "redéploiement" des moyens grâce à la baisse des effectifs, prévu pour la rentrée 2026. Une instruction au Bulletin officiel précise le calendrier, les modalités et le suivi.
Dès son arrivée rue de Grenelle, Édouard Geffray avait annoncé vouloir faire de la grande difficulté scolaire une de ses "priorités" (lire sur AEF info), avant d’indiquer à l’Assemblée nationale son souhait de "dresser un portrait type de ces établissements pour voir sur quels leviers agir" (lire sur AEF info).
Sur France 2 le 18 décembre, le ministre a rappelé qu’il cible les collèges concentrant "une très grande difficulté scolaire", c’est-à-dire les 15 % d’établissements "où plus de 40 % des élèves ont moins de 8 sur 20 en français, en mathématiques, au brevet".
L’ancien Dgesco veut "partir des équipes" qui "connaissent leur métier et à qui il faut faire confiance" : "nous allons répondre à tous leurs besoins de formation", précise-t-il, pour "améliorer les pratiques pédagogiques".
Adopter une vision à 360 degrés pour faire du qualitatif
Au-delà de l’accompagnement pédagogique, il prévoit un soutien social : "vous avez des élèves parfois en grande difficulté sociale, qui ne peuvent pas manger à la cantine. Si vous avez le ventre vide, il est difficile d’apprendre. Nous allons donc mettre des fonds sociaux pour que tous les élèves puissent manger à midi".
Il s’agit de "tout reprendre à 360 degrés", via un "redéploiement" des moyens permis par la baisse des effectifs, même si l’accent est mis avant tout sur la pédagogie et la qualité de la formation : "nous allons faire du qualitatif, du sur-mesure, collège par collège", conclut le ministre. Entre janvier et juin 2026, les établissements concernés pourront préparer leurs feuilles de route pour une mise en œuvre à la rentrée scolaire 2026.
Un plan d’action sur trois ans avec objectifs et indicateurs
Une instruction au Bulletin officiel précise "la nature de l’accompagnement des 800 collèges, sa temporalité, ses modalités de mise en œuvre et de suivi" dès la rentrée 2026. Les recteurs doivent "mettre en place, avec une équipe pluridisciplinaire et à l’échelle de chaque établissement, un plan d’action pluriannuel pour permettre l’élévation générale du niveau de tous les élèves".
La démarche doit être "locale et collégiale". La feuille de route pluriannuelle commence par l’"identification des besoins à l’échelle de l’établissement". À partir de janvier 2026, le chef d’établissement procède avec son équipe à un diagnostic basé sur des indicateurs précis (données Archipel, rapport CEE…).
Cette feuille de route précisera les objectifs à trois ans, les "jalons pour les atteindre", et les indicateurs pour suivre l’avancement.
Collégialité et cohérence de l’action
Pour un "accompagnement renforcé", le recteur constitue une équipe ressource académique avec des expertises complémentaires (IA-IPR, IEN, CPC, personnels de direction, CPE, psyEN…).
Quatre "principes structurants" sont à respecter :
- la collégialité,
- la cohérence de l’action menée,
- le continuum des relations inter-degrés et la coopération avec les écoles, lycées et collectivités,
- l’implication des familles.
Formation, organisation pédagogique et climat scolaire
Formation des équipes : Les collèges bénéficient de l’appui pédagogique pour identifier leurs besoins en formation avant la fin de l’année scolaire 2025-2026. Les formations, pluriannuelles, commencent dès le premier semestre 2026.
Organisation pédagogique : Exemples de leviers mobilisables :
- un plan de renforcement ciblé sur certaines compétences,
- travail en effectif réduit,
- co-intervention ponctuelle ou durable pour les élèves en difficulté,
- renforcement de l’accompagnement personnalisé, "Devoirs faits", stages de réussite.
Climat scolaire et santé : Les fonds sociaux sont utilisés pour répondre aux besoins des élèves, notamment pour la cantine. Les chefs d’établissement et autorités académiques coopèrent avec les collectivités pour organiser les temps scolaires et extrascolaires.
Le recteur, garant de l’organisation et du suivi
Le chef d’établissement "assure la mise en œuvre et le suivi des actions" avec l’inspecteur référent ou un membre de l’équipe ressource. Le recteur est "responsable de l’organisation de l’accompagnement et du suivi". Le conseil académique coordonne le suivi pédagogique et analyse l’impact sur trois ans.
Les IA-Dasen suivent l’avancée du plan d’action et des comités de pilotage peuvent être installés pour l’accompagnement de proximité. La Dgesco pilote la politique nationale, organise la formation des chefs d’établissement et équipes ressource. Une inspection générale appuie les académies et conduit des actions de formation.
Le calendrier
Au premier semestre 2026, deux journées de banalisation peuvent être réparties au choix.
Premier trimestre : identification des équipes ressources, déclinaison de la formation nationale, diagnostic des besoins.
Deuxième trimestre : définition des axes stratégiques, recueil des besoins en formation et identification des leviers (accompagnement de proximité, formations académiques).
Rentrée 2026 : déploiement des actions et leviers.
Dans un communiqué, le Snalc critique "des mesures technocratiques, inadaptées et sans moyens", estimant que "les élèves ont besoin d’une aide réelle et non de simplifications insultantes".

SOURCE : aefinfo.fr

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