Comment organiser un conseil de classe participatif ? l’exemple d’un lycée professionnel de l’académie de Créteil

Une réflexion sur l’efficacité du conseil de classe traditionnel

Comment impliquer davantage les élèves dans les conseils de classe ? C’est la question que s’est posée le lycée professionnel Armand Guillaumin d’Orly (académie de Créteil), qui a choisi de tester un conseil de classe participatif. Constatant la "faible valeur ajoutée" du format traditionnel et le peu de consultations des élèves de leur bulletin, l’établissement a opté pour une nouvelle organisation "pas originale, mais facilement mobilisable". Elle s’appuie sur un vade-mecum actualisé en juillet 2025. Après une année complète d’expérimentation, le bilan est jugé "très positif", assure le proviseur.

Depuis la réforme du lycée général et technologique et la disparition du groupe classe, l’organisation des conseils de classe est en question. Comment améliorer le suivi individuel des élèves ? Quel rôle pour le professeur principal ? Quel format privilégier ? Ces interrogations ont été abordées par le comité de suivi de la réforme du lycée général et technologique et par l’IGESR, qui recommandait de nouvelles modalités de suivi individuel dans le cadre du conseil de classe.

Des expérimentations dans plusieurs établissements

Face à ces enjeux, plusieurs établissements explorent d’autres modèles. L’objectif : donner plus de place à l’élève et renforcer le caractère constructif du conseil. C’est le cas d’un lycée de l’Aisne, qui a remplacé le conseil par un "entretien-conseil" centré sur l’auto-évaluation.

C’est également cette dimension d’auto-évaluation que met en avant le lycée professionnel Armand Guillaumin d’Orly. En s’inspirant de ce type d’initiative, il a mis en place un conseil de classe participatif, pensé pour "impliquer davantage les élèves dans cette instance".

Un bulletin préparé et analysé en amont par l’élève

Le dispositif repose sur une anticipation du travail de saisie des bulletins par les enseignants. Concrètement, les élèves découvrent leur bulletin avant le conseil de classe. Avec l’accompagnement du professeur principal, ils sont invités à analyser leurs résultats et à rédiger leur propre appréciation générale de bulletin.

Ce travail préparatoire est encadré par un vade-mecum diffusé à l’automne 2024, puis enrichi en juillet 2025. Ce document décrit les étapes du dispositif et fournit des ressources destinées aux professeurs principaux ainsi qu’aux élèves.

Un déroulement qui valorise la parole des élèves

Lors du conseil de classe, les délégués ouvrent la séance en prenant la parole les premiers pour présenter le bilan de la période. L’appréciation générale rédigée par l’élève sert quant à elle de base à l’appréciation finale inscrite au bas du bulletin. Cette organisation met donc l’élève au centre du processus et l’incite à s’approprier son parcours scolaire.

Un bilan largement positif malgré quelques limites

Un an après sa mise en œuvre, le proviseur David Falguera estime que les résultats sont "très positifs". Du côté des élèves, le dispositif favorise la projection vers l’avenir : "ils se fixent davantage d’objectifs pour la suite de l’année scolaire". Côté enseignants, la qualité des appréciations produites a gagné en pertinence et en précision.

Seule limite relevée : lors de la dernière période de l’année, la majorité des classes étant en PFMP, la préparation du conseil de classe a été compliquée. Pour les élèves en fin de cycle, l’intérêt d’un tel dispositif au dernier trimestre reste donc limité.

Il n’en demeure pas moins que cette formule, comparée à d’autres expérimentations plus lourdes menées auparavant dans l’établissement, s’avère "la plus facilement mobilisable". Elle représente une évolution pragmatique du conseil de classe, conciliant implication des élèves et faisabilité pour les équipes pédagogiques.

SOURCE : AEFINFO