Cordées de la réussite : partenariat renforcé

Dans son rapport d’enquête publié le 3 avril 2025, la Dgesip souligne que "l’élaboration conjointe Tête de cordée/Établissement scolaire reste un enjeu prioritaire". Elle appelle les établissements d’enseignement supérieur et les établissements scolaires à renforcer leur partenariat autour d’un projet partagé, via une instance de pilotage dédiée. Autre point d’attention : la formation des étudiants tuteurs, encore insuffisante dans la majorité des Cordées.
Un fort développement du dispositif depuis 2019
Créé en 2008, le programme des Cordées de la réussite a connu un essor considérable ces dernières années. En 2024, plus de 1 000 Cordées étaient actives (contre 460 en 2019), impliquant près de 162 000 collégiens et lycéens (contre 80 000 en 2019). Plus de 21 000 étudiants ont participé à leur encadrement. Parmi les établissements du supérieur interrogés, 92,2 % affirment que la Cordée s’intègre dans leur stratégie d’égalité des chances.
Un impact positif sur les admissions Parcoursup
Les effets du programme se reflètent dans les résultats sur Parcoursup. En 2024, 95,6 % des lycéens engagés dans une Cordée ont reçu une proposition d’admission, contre 92,8 % pour l’ensemble des terminales. Par ailleurs, 40 % des formations ont pris en compte la participation à une Cordée dans leur évaluation des dossiers. Toutefois, la Dgesip identifie encore plusieurs axes de progrès.
Un partenariat scolaire encore trop inégal
Si 90 % des Têtes de cordées participent à l’élaboration du projet, seules 56,3 % des écoles ou lycées sont réellement impliquées. La Dgesip insiste sur l’importance d’une co-construction du projet pour favoriser l’adhésion de tous les acteurs. Par ailleurs, bien que la moitié des Cordées disposent d’une instance de pilotage, la Dgesip appelle à généraliser ce type de structure pour mieux coordonner, programmer et évaluer les actions.
Des tuteurs plus faciles à recruter depuis 2021
Le recrutement des tuteurs étudiants s’est amélioré depuis la crise sanitaire. Désormais, plus de la moitié des Têtes de cordées estiment ce recrutement "facile" ou "plutôt facile", contre une majorité qui jugeait l’exercice difficile en 2021. Les obstacles restent cependant nombreux : disponibilité des étudiants, valorisation de l’engagement et implication dans la durée.
Des freins liés à la distance et à l’apprentissage
Certains établissements signalent des difficultés supplémentaires comme la distance géographique entre les établissements partenaires et le lieu de vie des étudiants. Le développement de l’apprentissage est aussi évoqué comme un frein : les apprentis disposent de moins de temps libre pour s’impliquer dans une Cordée.
Une formation des tuteurs à structurer davantage
La formation des tuteurs étudiants reste lacunaire : seuls 48,5 % des établissements déclarent proposer une formation, contre 65 % en 2021. De plus, moins d’un quart connaissent la trame de formation conçue par la Dgesip et la Dgesco. Lorsqu’elle est dispensée, la formation est majoritairement assurée par les établissements d’enseignement supérieur (69 %), rarement en lien avec les collèges ou lycées (8,4 %).
Des dispositifs de suivi encore trop disparates
Les modalités de suivi des tuteurs sont très variables, et 20 % des Cordées n’ont aucun dispositif formalisé. Dans près de la moitié des cas, le suivi fait l’objet d’un dialogue entre établissements, mais 40 % des répondants signalent l’absence d’implication réelle du secondaire. La Dgesip appelle à partager les bonnes pratiques et à renforcer les supports existants.
La valorisation de l’engagement étudiant recule
Le rapport relève une baisse de la valorisation de l’engagement étudiant : 58,2 % des formations la reconnaissent contre 64 % précédemment. Les formes de valorisation incluent crédits ECTS, rémunération, majoration de notes ou aménagements horaires. La subvention rectorale ne permet pas de rémunérer les étudiants : les établissements doivent puiser dans leurs fonds propres.
Un financement encore fragile et complexe
75 % des établissements estiment que l’aide financière de la Dgesip répond à leurs besoins, soit 10 points de plus qu’en 2021. Pourtant, 40 % complètent la subvention rectorale par leurs propres fonds. Seuls 27 % des établissements non rattachés au MESR reçoivent un soutien de leur tutelle. 15 % sollicitent d’autres financeurs (collectivités, entreprises, fondations), pour un total de 2 M€ en 2024, avec une contribution moyenne de 24 000 €.
Des attentes sur la gestion et la souplesse des aides
Plusieurs établissements pointent une gestion rigide et difficile à comprendre des subventions. La Dgesip promet d’améliorer la lisibilité et la flexibilité des procédures financières, en collaboration avec l’ensemble des services de l’État et des collectivités territoriales.
Les autres recommandations de la Dgesip
- Poursuivre l’accompagnement méthodologique à tous les niveaux ;
- Organiser un séminaire national des Têtes de cordées ;
- Mieux faire connaître et animer l’espace collaboratif Resana ;
- Renforcer la communication et la valorisation du dispositif.

SOURCE : AEFINFO

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