Delphine Manceau (CGE) : une grande transformation pour l’enseignement supérieur

La Conférence des grandes écoles (CGE) s’est réunie le jeudi 19 juin 2025 pour élire Delphine Manceau à la présidence de l’association. La directrice de Neoma Business School a répondu aux questions d’EducPros pour présenter les enjeux prioritaires de son début de mandat.
Unique candidate, Delphine Manceau, directrice générale de Neoma Business School, a été élue présidente de la Conférence des grandes écoles (CGE) ce jeudi 19 juin.
Elle succède à Laurent Champaney, directeur général des Arts et Métiers, qui occupait la présidence depuis juin 2021. Il devient désormais vice-président en charge de la commission Affaires publiques.
Régulation de l’enseignement supérieur privé, attractivité internationale… Delphine Manceau revient pour EducPros sur les priorités de son mandat.
Pourquoi avez-vous choisi de candidater à la présidence de la CGE ?
La Conférence des grandes écoles est une communauté passionnante et très riche. Les échanges entre nos écoles d’ingénieurs, de management, et de spécialité (architecture, design, sciences politiques…) sont déjà nombreux et très inspirants. Nous avons beaucoup à apprendre des pratiques des autres.
Nous allons pouvoir renforcer nos échanges au sein des différentes commissions. Il y a un double enjeu : mieux faire connaître notre diversité et nos spécificités, mais aussi mieux nous connaître entre écoles pour continuer à partager nos expériences.
Quels sont les enjeux prioritaires de votre mandat ?
Je souhaite m’inscrire dans la continuité des actions passées. Nous devons continuer à nous faire entendre auprès des pouvoirs publics et poursuivre les travaux sur le financement de l’apprentissage.
La vie étudiante est aussi un sujet majeur. Elle est de plus en plus essentielle dans les grandes écoles, car les étudiants ont besoin de créer du lien et de vivre des expériences collectives.
Les commissions jouent également un rôle crucial, notamment sur l’égalité des chances, l’ancrage territorial et la recherche, alors que les financements publics se raréfient. Nous devons aussi travailler sur l’intégration de l’intelligence artificielle et du numérique dans nos pratiques pédagogiques.
Nous vivons une période de profonde transformation du monde et de l’enseignement supérieur. Travailler ensemble est donc plus important que jamais. Dès le mois de juillet, nous allons définir ensemble notre feuille de route collective.
Quelle est votre position sur la régulation de l’enseignement supérieur privé ?
La priorité doit toujours être la qualité. L’investissement dans la pédagogie est au cœur de mon approche. Il faut aussi simplifier, car les familles peinent souvent à s’y retrouver dans l’offre de l’enseignement supérieur et face à la multitude de labels.
Concernant les annonces du ministre Philippe Baptiste, l’intention de simplification est bien là. Mais tout dépendra de la mise en œuvre. Nous devrons être très ambitieux pour atteindre cet objectif de simplification et de régulation.
Faut-il s’inquiéter de la baisse démographique des étudiants ?
C’est une donnée que nous devons intégrer dans la gestion de nos établissements. Depuis 20 ans, la démographie étudiante a beaucoup augmenté. Elle se stabilise aujourd’hui et commencera à baisser à partir de 2030.
Nous devrons veiller à ne pas diminuer les moyens et continuer à améliorer la qualité de nos formations. Actuellement, nous avons plus de candidats que d’étudiants dans nos écoles. L’accueil d’un plus grand nombre d’étudiants internationaux est aussi une piste que nous allons explorer.
Comment les grandes écoles se positionnent à l’international ?
Environ 23 % de nos étudiants sont internationaux. L’attractivité mondiale est une caractéristique forte des grandes écoles. Nous avons aussi une réelle capacité à attirer des professeurs internationaux, ce qui constitue un atout précieux et un véritable outil de soft power pour la France.
L’employabilité reste un atout fort malgré les tensions
Cette année, l’enquête annuelle sur l’employabilité de la CGE montre une légère baisse du taux d’emploi des jeunes diplômés.
Lorsque la conjoncture économique est difficile, ce sont les jeunes qui en souffrent en premier. Pourtant, étudier dans une grande école reste l’un des meilleurs passeports pour l’emploi : 93 % des diplômés trouvent un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme.

SOURCE : L'ÉTUDIANT

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