Écoles d’ingénieurs : le concours Avenir simplifie sa procédure d’admission pour la session 2026

Le concours Avenir enregistre une hausse moyenne de 8,86 % du nombre de candidats sur Parcoursup, ont annoncé les sept écoles membres lors d’une conférence de presse organisée le 9 décembre 2025. En revanche, les candidatures issues des Terminales STI2D sont en recul de près de 11 %, tout comme celles issues de la procédure AvenirPlus, en baisse de 8 %. Pour la prochaine session, de nombreuses évolutions sont prévues, à commencer par une simplification des modalités d’admission, la mise en place d’un outil de simulation destiné aux lycéens, ainsi que l’attribution de bourses de 1 500 euros aux meilleurs candidats boursiers.
Pour la session 2025, le concours Avenir a déjà simplifié ses profils de recrutement en passant de trois à deux catégories de terminales : les profils violet et orange.
Un bilan 2025 en demi-teinte mais encourageant
Le concours Avenir, commun à sept écoles d’ingénieurs post-bac, a présenté le bilan de sa session 2025 à l’occasion de la conférence de presse du 9 décembre 2025. Lors de cet événement, le nouveau président du concours, Denis Bertrand, par ailleurs directeur général de l’Estaca, a exprimé ses ambitions. Il souhaite « promouvoir la marque du concours Avenir et garantir l’équité pour tous les candidats, afin de les accompagner et les conseiller au mieux ».
Le concours propose actuellement trois voies d’admission selon l’année d’intégration : AvenirBac pour les élèves de Terminale, AvenirPlus pour une intégration en 2e, 3e ou 4e année, et AvenirPrépas, via les banques e3a-Polytech et PT.
En 2025, le concours a enregistré 21 951 candidatures, contre 23 290 lors de la session précédente. La procédure AvenirPlus a attiré 5 892 candidats pour 575 places, contre 6 400 en 2024, soit une baisse de 7,9 %. La procédure AvenirPrépas a, quant à elle, rassemblé 4 370 candidatures pour 740 places ouvertes, contre 4 498 l’année précédente, soit un recul de 2,84 %. « C’est néanmoins le concours qui regroupe le plus grand nombre de candidats issus de classes préparatoires », souligne Alexandre Recchia.
Concernant la procédure AvenirBac, principale voie d’accès, elle a attiré 11 689 candidats sur Parcoursup pour 3 277 places, soit une augmentation moyenne de 8,86 %. Dans le détail, 9 759 candidats proviennent de Terminale générale (+2,83 %), 449 de Terminale STI2D (-10,91 %) et 789 candidats visent le programme bachelor (+6 %). « En 2025, parmi les écoles d’ingénieurs privées, les 15 formations les plus demandées étaient toutes issues du concours Avenir », se félicite Alexandre Recchia.
Une baisse des STI2D jugée peu alarmante
La baisse des effectifs en Terminale STI2D correspond à une diminution d’environ 50 candidats. « Cette baisse n’est pas si alarmante, car ces effectifs sont historiquement très fluctuants. Nous restons dans une moyenne acceptable. Ce n’est pas satisfaisant, mais cela fait partie des années plus difficiles », analyse Alexandre Recchia.
Selon lui, cette tendance pourrait s’expliquer par la réforme du baccalauréat, qui incite certains élèves initialement destinés à la filière STI2D à tenter de rester en bac général grâce à un choix d’options élargi. L’augmentation du nombre de candidats en bachelor, estimée à une cinquantaine, s’explique quant à elle par le caractère « rassurant » de ce diplôme pour des jeunes qui ne souhaitent pas forcément s’engager sur un cycle de cinq ans.
De nouvelles modalités d’admission dès 2026
Jusqu’à présent, le concours distinguait trois profils de Terminale générale, chacun associé à une couleur et à des modalités spécifiques :
Le profil violet concernait la grande majorité des candidats, soit 98 %, avec la spécialité mathématiques associée à une autre spécialité scientifique.
Le profil jaune regroupait les candidats avec deux spécialités scientifiques hors mathématiques.
Le profil vert réunissait les candidats ayant choisi la spécialité mathématiques avec une spécialité non scientifique.
En 2025, les profils violets ont progressé de 2,85 % et les profils jaunes de 14,81 %. À l’inverse, le profil vert a connu une baisse de 4,31 %, soit cinq candidats en moins. « Lors de la création de ces profils, nous souhaitions nous aligner sur la réforme du bac. Malgré notre ouverture, certains profils restent encore prudents face à nos concours », explique Alexandre Recchia.
À compter de la session 2026, la formule évolue : les profils jaunes et verts deviennent des profils orange. L’objectif affiché est de simplifier la procédure et de la rendre plus lisible. Les profils violet et orange suivront désormais deux procédures distinctes.
Les profils violets devront compléter un dossier basé sur les notes de Première et Terminale, les résultats du bac de français et la fiche avenir. Les meilleurs dossiers seront classés « grands classés » et dispensés des épreuves écrites. Les autres passeront des épreuves écrites prévues le 2 mai 2026.
Les profils orange devront également remplir un dossier comprenant, en plus des notes, les appréciations de Première et Terminale ainsi qu’une lettre de motivation. Tous les candidats de ce profil, ainsi que les candidats STI2D, seront ensuite convoqués à un entretien le 11 avril 2026.
Trois nouveaux campus et des innovations pédagogiques
Le concours est également en train de développer un simulateur d’admission destiné à accompagner les lycéens et leurs familles. « Chaque année, de nombreuses familles et conseillers d’orientation nous sollicitent pour savoir si un candidat a une chance d’être grand classé. Nous avons donc conçu un outil ludique basé sur les données déclaratives, qui estime à titre indicatif cette probabilité », explique Ophélie Ly Payia, responsable de la communication. Le simulateur repose sur les moyennes individuelles et celles de la classe, tout en restant un simple indicateur sans valeur prédictive officielle.
Autre nouveauté pour la session 2026 : la création du sujet de mathématiques s’appuiera pour la première fois sur l’intelligence artificielle. Chat GPT a été sollicité afin de constituer une bibliothèque de questions dans laquelle le concepteur peut ensuite sélectionner les exercices en fonction des contraintes retenues. Cette méthode permet, selon Alexandre Recchia, de proposer un sujet plus cohérent et moins subjectif.
Par ailleurs, trois nouveaux campus feront leur apparition sur Parcoursup : l’ECE à Rennes, l’ECE à Marseille et l’Esigelec à Poitiers.
Le Parity Lab reconduit pour une deuxième année
En 2025, le concours Avenir a également ouvert l’accès à des candidats issus d’un bac+1. « Parcoursup est devenu à la fois une plateforme d’accès au supérieur pour les lycéens et un outil de réorientation. Les étudiants en réorientation représentent aujourd’hui près d’un tiers des candidatures », justifie le délégué général. Cette nouvelle voie a séduit plus de 650 candidats dès sa première année.
Emmanuel Duflos, directeur de l’EPF et président de la Cdefi, est également revenu sur le dispositif Parity Lab, lancé en 2025. Ce dispositif repose sur une voie d’admission réservée aux femmes, créée pour favoriser la parité dans les filières d’ingénierie. Alors que les femmes représentent actuellement 29 % des effectifs en écoles d’ingénieurs et 24 % des ingénieurs, cette voie expérimentale a enregistré 120 candidatures pour 108 admissions. Parmi elles, 61 % n’avaient pas candidaté au concours Avenir classique. À la rentrée 2025, 35 étudiantes ont effectivement intégré l’EPF, soit un taux de transformation de 30 %. Les profils se révèlent plus diversifiés que dans la voie traditionnelle, avec 80 % de profils violets et 20 % de profils orange.
Grâce à ce dispositif, l’EPF observe une hausse de 11,2 % de néo-bachelières, ainsi qu’un effet indirect avec une augmentation de 5 % d’étudiantes supplémentaires via la voie classique. L’établissement compte également deux fois plus de boursières sur le Parity Lab que sur le concours traditionnel.
Les femmes mieux réparties dans les salles d’examen en 2026
L’EPF a interrogé les candidates afin de mieux comprendre leur motivation. Beaucoup mettent en avant l’environnement global de l’école, des modalités d’admission plus attractives, ainsi que la promesse d’un cadre favorable, notamment grâce à des dispositifs comme les congés menstruels ou la formation du personnel aux stéréotypes de genre.
Pour la session 2026, 100 places supplémentaires seront ouvertes au sein du Parity Lab. L’objectif affiché est de poursuivre l’expérimentation et de partager ce modèle avec d’autres écoles. De manière plus large, le concours Avenir mène également une réflexion pour améliorer l’attractivité des femmes. Dès la prochaine session, les candidates seront mieux réparties dans les salles d’examen afin de réduire les effets de minorité observés dans certaines études. Une mention figurera également sur les copies pour rappeler l’absence de différence de performance entre les candidats et les candidates.
Le barème des épreuves évolue également. Désormais, un point sera attribué pour chaque réponse, qu’elle soit positive ou négative, contre trois points auparavant pour une réponse juste. Cette évolution vise à limiter les réponses au hasard et à favoriser la réflexion.
Dernière nouveauté enfin : en complément des aides des écoles et des bourses sur critères sociaux du Crous, une bourse de 1 500 euros sera attribuée au meilleur boursier et à la meilleure boursière de chaque école. Au total, 14 bourses seront distribuées pour un montant global de 21 000 euros, soit environ 1,5 % du budget total. « C’est une réelle action pour accompagner des jeunes qui peuvent parfois s’autocensurer », conclut Alexandre Recchia.

SOURCE : AEF INFO

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