Enquête CGE : les écoles de management en tête sur la gouvernance IA

Une gouvernance IA mieux installée dans les écoles de commerce
Près de trois ans après l’arrivée de ChatGPT, les écoles de management apparaissent nettement plus avancées que les écoles d’ingénieurs dans la mise en place d’une stratégie autour de l’intelligence artificielle.
Selon une enquête de la commission numérique de la CGE, diffusée le 6 novembre 2025, 89 % des écoles de management disposent d’une gouvernance IA, contre 55 % des écoles d’ingénieurs.
L’étude, menée auprès de plus de 5 000 répondants, met aussi en évidence une adoption massive des outils d’IA dans les grandes écoles : 52 % des enseignants et 75 % des étudiants les utilisent régulièrement. L’outil le plus populaire reste ChatGPT, loin devant les solutions françaises comme Mistral AI, utilisée par seulement 10 % des enseignants et 9 % des étudiants.
Une adoption plus rapide chez les étudiants
Les étudiants utilisent plus souvent l’IA que leurs enseignants.
Parmi les répondants, 75 % des étudiants déclarent s’en servir de manière régulière, contre 52 % des enseignants. Du côté des directions d’établissements, 62 % disent utiliser ces outils souvent.
Les étudiants en management sont les plus utilisateurs : 88 % d’entre eux ont recours à l’IA chaque jour ou plusieurs fois par semaine, contre 71 % des élèves ingénieurs et 39 % des étudiants d’écoles de spécialité.
ChatGPT, l’outil incontournable
ChatGPT domine largement les usages, aussi bien chez les étudiants que chez les enseignants. DeepL se hisse en deuxième position, loin devant les chatbots français.
Les usages les plus fréquents sont la recherche d’informations, la traduction et la relecture de textes.
Mais des freins persistent :
- 43 % des enseignants doutent de la fiabilité des résultats,
- 35 % soulèvent des questions éthiques,
- 33 % manquent de temps pour explorer ces outils.
Chez les étudiants, les inquiétudes portent surtout sur la fiabilité (65 %) et le risque de sanctions académiques (42 %), notamment pour plagiat.
Des étudiants plus confiants que les enseignants
Les enseignants s’autoévaluent à 5,3/10 en maîtrise de l’IA, tandis que les étudiants s’attribuent 6,1/10.
Les étudiants en management se montrent plus à l’aise (6,7/10) que les ingénieurs (6/10).
La confiance dans les contenus produits par l’IA reste modérée : 4,6/10 chez les enseignants, 5,4/10 chez les étudiants.
« Plus on avance dans les études, plus la confiance diminue », nuance Loïc Plé, directeur de la pédagogie à l’Iéseg.
Une gouvernance IA encore incomplète dans les établissements
Si 84 % des établissements déclarent avoir une direction dédiée au numérique, seuls 56 % disposent d’une gouvernance IA formelle.
Et parmi eux, à peine 23 % ont une stratégie IA écrite.
Les écoles de management se distinguent encore :
- 89 % ont une gouvernance IA,
- 74 % ont une stratégie définie,
contre 17 % des écoles d’ingénieurs et 10 % des écoles de spécialité.
Peu de chartes et de formations dans les écoles d’ingénieurs
Les écarts se creusent aussi sur la mise en place de chartes d’usage de l’IA.
84 % des étudiants en management affirment que leur établissement en possède une, contre seulement 34 % dans les écoles d’ingénieurs.
Du côté des enseignants, ces proportions chutent encore : 79 % dans le management, 17 % chez les ingénieurs.
Seuls 20 % des étudiants ont reçu une formation dédiée à l’IA, contre 36 % des enseignants, alors que plus de la moitié des directions générales affirment pourtant en proposer.
L’IA s’intègre mieux dans les cursus de management
Les programmes des écoles de commerce ont majoritairement été adaptés :
- 89 % affirment avoir intégré l’IA dans leurs cursus,
- 95 % ont ajouté des cours spécifiques,
- 74 % ont créé de nouveaux programmes dédiés.
Les écoles d’ingénieurs restent plus prudentes :
- 44 % ont modifié leurs programmes,
- 70 % ont ajouté des cours,
- 38 % ont créé de nouvelles formations.
Côté pédagogie, 88 % des enseignants autorisent désormais l’usage de l’IA dans leurs cours. Plus de la moitié ont adapté leurs méthodes d’évaluation, souvent pour limiter la fraude.
Un impact perçu différemment selon les filières
Les étudiants en management se montrent plus optimistes : 59 % estiment que l’IA aura un impact positif sur leur carrière, contre 52 % des ingénieurs et seulement 37 % des étudiants d’écoles de spécialité, qui craignent davantage ses effets négatifs.
Pour Amandine Duffoux, directrice du campus Arts et Métiers d’Angers, « les écoles doivent investir davantage dans l’IA, non seulement pour la maîtriser, mais aussi pour l’intégrer comme une compétence clé de tous les cursus ».

SOURCE : AEFINFO

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