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ÉDUCATION
7
March 2025

Études de droit : pourquoi est-ce le premier choix à l’université ?

Premier choix de filière à l’université, le droit attire toujours autant les bacheliers. Les formations y sont nombreuses et sélectives, de la licence au master et au-delà. Décryptage d'un succès qui ne faiblit pas.

Le droit figure parmi les formations les plus demandées en France selon les vœux formulés sur Parcoursup, derrière le parcours d’accès spécifique santé (PASS), les formations d’ingénieur (bac+5) et les études d’infirmerie. « C’est une matière nouvelle, pas ou peu enseignée dans les lycées, dont le succès est incontesté depuis des siècles. On peut l’expliquer par la soif de découverte mais aussi l’imaginaire : le droit est gage de sérieux, la robe de l’avocat ou du magistrat contribue à entretenir son lustre, même si en réalité les métiers sont très nombreux, puisqu’on en compte 200 uniquement dans le droit public », assure Jean-Christophe Videlin, doyen de la faculté de droit de l’université Grenoble Alpes (UGA).

Une formation de haut vol, aussi ancienne que moderne

Chaque année, la faculté de droit grenobloise reçoit 6000 candidatures pour 800 places, 3500 pour la formation la plus demandée, la licence de droit général (550 places). « Une formation extrêmement exigeante et d’excellence, qui permettra d’accéder ensuite à un master pour devenir juriste », poursuit Jean-Christophe Videlin. Selon Grégoire Calley, vice-doyen à la faculté de droit de l’université Savoie Mont-Blanc, « il n’y a pas un métier qui n’échappe à une interrogation juridique, le secteur privé, public, commercial, médical... Dans la vie professionnelle, on est amené à faire du droit. Le droit fait partie des plus vieilles formations mais celles-ci ont évolué et intègrent des matières comme l’économie, les statistiques, les langues ».

Prudence sur les doubles licences

C’est le cas par exemple de la double licence droit / LEA (langues étrangères appliquées) proposée sur le campus d’Annecy et à Grenoble, ou de la double licence droit et économie gestion dispensée sur le site de Valence (UGA). « Attention à ces doubles licences qui apparaissent comme des formations meilleures, offrant plus de perspectives. La licence de droit est déjà très sélective. Les doubles licences correspondent à des projets professionnels. Par exemple, un étudiant très bon en langues, qui aura des ambitions à l’international comme avocat, juriste d’entreprise à l’international, ou encore au sein d’une ONG pourra opter pour la double licence droit / LEA », explique Jean-Christophe Videlin.

Le droit, est-ce fait pour moi ?

Aimer lire, écrire, manier la langue, travailler seul, apprendre, mais pas par cœur. Voici quelques-unes des conditions indispensables pour se tourner vers des études de droit : « Apprendre et surtout comprendre, car le droit impose du raisonnement. Si un jeune a 10 sur 20 au bac de français, cela ne suffira pas. Au 1er septembre de la rentrée scolaire, un étudiant pourra enlever deux points à sa moyenne de baccalauréat », calcule Jean-Christophe Videlin, doyen de la faculté de droit de Grenoble.

Au moment de postuler en licence de droit sur Parcoursup, les futurs étudiants ont d’ailleurs un questionnaire à remplir : « Cela a pour objectif de leur faire prendre conscience à quoi s’attendre, du contenu et des exigences de la formation », précise Véronique Métral, directrice du CIO d’Albertville qui conseille de faire des MOOC sur l’orientation sur le thème : « Le droit est-ce fait pour moi ? ». Car le taux de réussite en 1re année de licence de droit est de seulement 35 % au niveau national. D’où l’importance de se poser les bonnes questions avant de choisir cette filière et de réfléchir à tous les parcours et spécialités, accessibles du BTS au doctorat.

La licence, une première étape

La licence, en trois ans, est la première étape pour embrasser une carrière dans le droit. Elle est organisée en trois catégories : la licence de droit général avec un enseignement 100 % de droit et une spécialisation en 3e année (droit privé ou public), la licence bidisciplinaire avec une majeure droit, une mineure d’une autre matière (histoire de l’art, sciences politiques, etc.) et la double licence.

À noter que la licence AES qui prépare aux métiers de la fonction publique d’État ou territoriale comporte un socle commun en première année avec la L1 droit qui permet à l’étudiant de choisir l’une ou l’autre voie à l’issue de la L1. On compte aussi la licence professionnelle, en un an, conçue pour acquérir une spécialisation après un bac+2 et visant l’insertion professionnelle.

Des formations plus courtes existent

Le droit n’est pas réservé qu’aux études longues et n’est pas enseigné qu’à l’université, même si c’est là que le plus gros des troupes s’y forme.

Du côté des BTS, en deux ans, les bacheliers peuvent préparer un BTS collaborateur juriste notarial pour intégrer le monde du notariat et devenir collaborateur au sein d’une étude notariale ou secrétaire juridique dans toute entreprise. On y aborde les notions de droit général, droit notarial, de la famille, du patrimoine, des biens immobiliers. Ce BTS est enseigné au lycée Marlioz à Aix-les-Bains (possibilité d’alternance), au lycée général et technologique Les Trois Sources à Bourg-lès-Valence ou encore au campus Eductive Grenoble (privé). « On préconisera ce BTS à un jeune qui sort du bac STMG et qui a déjà abordé des notions de droit et d’économie. S’il souhaite poursuivre ses études, il pourra faire une licence professionnelle ou intégrer un BUT en 2e ou 3e année selon ses résultats », conseille Véronique Métral, directrice du CIO d’Albertville.

Des juristes intermédiaires dans tous les domaines

Plusieurs licences professionnelles existent également dans le domaine du droit. À la faculté de droit de l’université Savoie Mont-Blanc (USMB), la licence professionnelle mention métiers du notariat forme des étudiants qui pourront intégrer des études notariales comme clercs, par exemple, et la licence professionnelle administration et management public forme des collaborateurs d’administrations d’État ou de collectivités territoriales de catégorie B qui pourront passer les concours de la fonction publique ou se faire recruter comme contractuels. « Les collectivités ont de plus en plus recours aux contractuels faute de candidats », admet Grégoire Calley, vice-doyen de la faculté de droit au sein de l’USMB qui accueille des profils variés d’étudiants dans ces licences professionnelles qui se font en alternance, titulaires de BTS, L2, etc.

Des BUT aussi

La licence professionnelle mention activités juridiques forme, quant à elle, des assistants juridiques pouvant évoluer dans divers univers, droit de l’environnement, droit du transport, droit social, etc.

Créé en 2021 (en remplacement du DUT), le BUT se prépare en trois ans en formation initiale avec de nombreux stages ou en alternance.

SOURCE : Ledauphine

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