Études supérieures : pourquoi les femmes choisissent moins les sciences que les hommes

Si les filles s’orientent beaucoup moins que les garçons vers les filières scientifiques, la raison n’est pas uniquement liée aux stéréotypes de genre. D’autres facteurs influencent également leurs parcours et leurs choix au moment de l’orientation scolaire.
Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics multiplient les initiatives pour encourager la mixité dans les filières scientifiques et technologiques. La plus récente, le plan d’action « Filles et maths », a été lancée en mai 2025 par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Deux objectifs guident ces politiques : réduire les inégalités femmes-hommes sur le marché du travail, notamment les écarts salariaux, et soutenir la croissance économique dans des domaines d’innovation stratégiques en formant davantage de talents féminins.
Des écarts d’orientation toujours visibles sur Parcoursup
Les différences d’orientation entre femmes et hommes restent flagrantes à l’entrée de l’enseignement supérieur. Les données issues de Parcoursup, la plateforme d’accès aux études post-bac, le confirment : les hommes représentent environ 70 % des candidatures dans les formations en sciences et technologies, y compris en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
Les formations les plus prisées montrent une nette répartition : les points au-dessus de la diagonale traduisent une prédominance masculine, tandis que ceux situés en dessous signalent une majorité féminine. Les femmes se tournent davantage vers les domaines de la santé, des sciences humaines et sociales, des lettres, des langues et des arts, où elles représentent environ 75 % des candidatures.
Les seules exceptions en sciences concernent les sciences de la vie et de la Terre, où la proportion féminine est plus élevée. En revanche, les filières en économie, gestion et commerce affichent une mixité plus équilibrée.
Ces choix traduisent à la fois des stéréotypes persistants, des différences de confiance en soi dans les matières scientifiques et une relation différente à la performance scolaire entre filles et garçons.
La passion, moteur décisif dans le choix des étudiantes
Pour comprendre ces écarts, la Chaire pour l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes de Sciences Po a mené en février 2025 une enquête avec Ipsos, auprès d’un échantillon de 1 500 étudiants. Les résultats, publiés par le Cepremap, mettent en évidence un facteur central : la passion.
Les étudiantes sont bien plus nombreuses que leurs homologues masculins à choisir une filière par passion, même si cela peut les pénaliser plus tard sur le marché du travail. Ainsi, 67 % des femmes (contre 58 % des hommes) déclarent "préférer étudier un sujet qui les passionne, même si cela ne garantit pas un emploi bien rémunéré". À l’inverse, 33 % des femmes (contre 42 % des hommes) privilégient la sécurité financière à la passion.
Les femmes qui font ce choix d’étude par passion s’inscrivent plus souvent en lettres, arts et humanités, tandis que celles qui privilégient la rémunération choisissent davantage des filières en économie, gestion, commerce, ou sciences et technologies.
Le rôle contrasté des parents dans les choix d’orientation
L’enquête révèle également un écart significatif dans l’influence parentale. Les parents se montrent plus prescripteurs pour les garçons que pour les filles. Les étudiantes bénéficient généralement d’un soutien, quel que soit leur choix de filière, tandis que les garçons obtiennent moins souvent l’approbation familiale lorsqu’ils envisagent des domaines jugés "moins rémunérateurs" ou "féminisés" comme le droit, la santé ou les lettres.
Ce manque de prescription parentale pour les filles les conduit souvent à suivre leurs propres aspirations, au risque de se retrouver plus contraintes par la suite sur le marché de l’emploi.
Les goûts développés au lycée expliquent également une grande partie de ces écarts. Les filles présentent des intérêts plus diversifiés, alors que les garçons se concentrent davantage sur les disciplines scientifiques. Environ 29 % des étudiants affirment n’avoir aimé que des matières scientifiques au lycée, contre 14 % des étudiantes.
Favoriser la mixité grâce aux modèles et à la pluridisciplinarité
Pour répondre à la nécessité d’attirer davantage de femmes vers les sciences et les technologies, plusieurs leviers sont envisagés.
Le premier consiste à multiplier les “role models” : des figures féminines inspirantes, capables de partager leur passion des sciences avant les choix d’orientation décisifs au lycée.
Le second passe par le développement de filières pluridisciplinaires, associant sciences, sciences sociales et humanités, afin d’offrir aux jeunes femmes et aux jeunes hommes, des parcours plus ouverts et compatibles avec leurs multiples centres d’intérêt.
Enfin, les formations scientifiques doivent rendre leurs enseignements plus attractifs en valorisant leur contribution au bien commun et aux grands enjeux de société. Une reformulation des intitulés de cours pour mieux mettre en avant les finalités sociales et environnementales des sciences pourrait aussi renforcer leur attrait auprès des étudiantes.

SOURCE : Slate

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