Les étudiants des grandes écoles utilisent beaucoup l’IA, mais « pas toujours à bon escient »

Une enquête de la Conférence des grandes écoles montre que les étudiants ont un usage très grand public des outils d’intelligence artificielle générative, sans grande valeur ajoutée, et qu’ils réclament massivement d’être mieux formés pour monter en compétences.
75 % des étudiants des grandes écoles utilisent l’IA quotidiennement ou plusieurs fois par semaine. L’enquête montre que ce n’est « pas toujours à bon
escient », commente Amandine Duffoux, copilote de l’étude.
Des usages souvent basiques
« Les usages sont souvent ceux du grand public et à faible valeur ajoutée », précise Amandine Duffoux, directrice du campus Arts et Métiers d’Angers-Laval. Sur la recherche d’informations par exemple, ce n’est pas le meilleur outil disponible, d’autant plus au regard de son impact environnemental.
L’IA est plus rarement exploitée de manière experte pour l’apprentissage, comme répétiteur ou tuteur, pour adapter les cours ou formuler des tests pour s’entraîner. Sur le campus d’Angers, tous les étudiants sont formés cette année. Lorsqu’on leur explique le fonctionnement des outils, leurs biais, leurs limites, leur impact environnemental et là où l’IA peut réellement apporter de la valeur, beaucoup sont surpris. 82 % se disent favorables à davantage de formations et de ressources pour monter en compétences.
Les écoles de management plus avancées
Autre enseignement : les grandes écoles de management sont généralement plus avancées sur le sujet que celles d’ingénieurs ou de spécialités (arts, design, architecture). Elles ont réagi plus vite et mis en place des politiques structurées avec des chartes, précise Amandine Duffoux, tandis que les écoles d’ingénieurs avancent plus lentement.
Plusieurs raisons expliquent cet écart. Les écoles de commerce sont souvent de plus grandes structures, avec des gouvernances numériques permettant une appropriation rapide du sujet. L’IA générative s’adapte bien aux travaux des écoles de management, comme la reformulation ou la rédaction de textes, mais reste limitée pour les calculs poussés des études d’ingénierie.
Autoriser ou interdire ?
L’arrivée de l’IA pose beaucoup de questions dans tous les établissements d’études supérieures, retrace Amandine Duffoux. L’objectif de l’enquête était de dresser un état des lieux au niveau des grandes écoles.
Actuellement, 29 % des enseignants ne donnent pas de consignes concernant l’IA, 63 % l’autorisent, 8 % l’interdisent, et 77 % des écoles ne disposent pas encore de stratégie formalisée. « C’est un sujet nouveau, ça va venir », poursuit la directrice, certaines écoles prenant le temps de bien réfléchir au cadre à poser pour encadrer les usages.

SOURCE : ouest-france.fr

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