Face à la baisse du nombre d'étudiants, les écoles de commerce misent sur l’international

Des campus à l’étranger pour compenser la baisse démographique
Les écoles de commerce ouvrent de plus en plus de campus à l’étranger pour pallier la baisse prévue du nombre d’étudiants en France, qui devrait commencer à se ressentir dès 2029 et s’accentuer après 2033. Ce choc démographique impactera fortement le marché très concurrentiel des écoles de commerce.
Pour y répondre, les établissements diversifient leurs recrutements et se tournent vers l’international. TBS Education a ouvert un campus à Casablanca en janvier 2025, accueillant 400 étudiants en bachelor, MSc et executive MBA. "Le campus compte 90 % d’étudiants marocains et vise également l’Afrique francophone et subsaharienne", explique Stéphanie Lavigne.
Après son campus de Barcelone ouvert en 2022, TBS continue sa croissance internationale. La nouvelle implantation barcelonaise, située près des entreprises, a doublé ses effectifs à 900 étudiants, avec une augmentation de 10 % des inscriptions en bachelor cette année.
Une vitrine internationale pour les écoles
Audencia prévoit l’ouverture d’un campus à Barcelone en 2026, en complément de ses implantations en Chine, au Brésil et en Australie. "L’Espagne est proche de la France et attractive pour les étudiants, et Barcelone est une ville dynamique économiquement", explique Sébastien Tran, directeur de l’école.
Dans un premier temps, ces campus servent surtout de vitrine pour faire connaître l’école et attirer des étudiants internationaux en France. Audencia a déjà plus de 1 500 étudiants chinois dans ses campus de Shenzhen, Chengdu et Shanghai. "C’est une stratégie de longue date pour contrer la baisse démographique française et diversifier le risque", souligne Sébastien Tran.
Asie et Afrique au cœur de la stratégie
Les écoles ciblent l’Asie et l’Afrique, où la croissance du nombre d’étudiants est forte. Audencia envisage d’ouvrir un autre campus collaboratif en Afrique pour la formation continue, visant 45 % d’étudiants internationaux d’ici 2030. Emlyon projette 50 % d’internationaux dans ses effectifs, contre 33 % actuellement, et renforce sa présence en Afrique, au Canada, en Colombie, en Indonésie et au Vietnam.
Des programmes de formation continue se développent aussi au Moyen-Orient, avec un regard sur le Bahreïn, selon Isabelle Huault, directrice d’emlyon.
Le Golfe persique comme nouvel eldorado
Le Golfe est devenu stratégique pour les écoles. GEM Alpine Business School a ouvert un campus à Dubaï en 2025, en cours d’accréditation. EM Normandie, ESCP et Skema y sont déjà implantées. Ces campus répondent aux besoins des étudiants locaux et de la communauté française, mais aussi aux recruteurs en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique.
Skema prévoit deux nouveaux campus en Inde et en Australie d’ici 2030. "La croissance des effectifs viendra à plus de 70 % de l’international, notamment d’Inde, Chine et États-Unis", précise Alice Guilhon. Ces implantations permettent également d’augmenter les frais de scolarité pour les programmes internationaux, sans pénaliser les familles françaises.
Une concurrence mondiale et des défis logistiques
Le recrutement international n’est pas une solution automatique. "La concurrence se fait avec les meilleurs établissements au monde", souligne Caroline Roussel, directrice de l’Ieseg. Il faut participer à des salons et se déplacer à l’étranger, ce qui représente un coût important.
Audencia réfléchit à ouvrir des bureaux de représentation, notamment en Asie, pour promouvoir ses programmes dans les lycées et salons. La réussite dépendra également des politiques gouvernementales, notamment des visas et aides au logement. "Après l’académique, la première question d’un étudiant est souvent : où se loger ?", conclut Sébastien Tran.

SOURCE : Letudiant

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

Communiquer et valoriser les projets des lycées hôtellerie-restauration et tourisme. Repères, pratiques observées et cadre institutionnel

Pourquoi l’IA générative ne remplacera pas (encore) un LMS structuré dans la formation

