Formation des enseignants : quelle est la répartition des postes aux concours pour le privé sous contrat ?

Le nombre de postes offerts par le MEN aux concours de l’enseignement privé sous contrat pour la session 2026, dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants, a été rendu public le 5 décembre 2025. Les postes offerts au CRPE externe privé (1er degré) augmentent de 42 % sur un an, tandis qu’au Capes externe privé (2nd degré), la progression est de 48 % par rapport à l’année précédente. Pour le Sgec, cette réforme permet « de rentrer plus tôt dans le métier », mais les organisations syndicales sont plus critiques et pointent un nombre trop faible de places ouvertes.
Après avoir détaillé le nombre indicatif de postes offerts aux concours 2026 du CRPE et du second degré publics, par rapport à l’année précédente et au regard de la répartition entre concours à bac +3 et concours à bac +5 due à la période transitoire (2026-2028) engendrée par la réforme, AEF info se penche sur l’enseignement privé sous contrat.
Une hausse de 68 % des inscriptions
Pour rappel, le MEN a annoncé, dans un communiqué de presse le 5 décembre 2025, une hausse de 68 % des candidatures aux concours du CRPE privé pour la session 2026. Sur un total de 19 224 inscriptions :
- 516 concernent les 3e concours,
- 775 les concours internes,
- 17 933 les concours externes, dont 8 956 aux concours bac+3 et 8 977 aux concours bac+5.
Dans le second degré, 23 361 candidatures ont été recensées à la session 2026 des concours enseignants, soit une progression de 27,4 % sur un an. Parmi elles :
- 662 candidatures aux 3es concours,
- 7 607 aux concours internes,
- 15 092 aux concours externes, dont 6 234 aux concours bac+3 et 8 858 aux concours bac+5.
Premier degré : +41,25 % de places proposées
Au total, le nombre de postes offerts au CRPE externe privé passe de 800 à 1 130, soit une hausse moyenne de 41,25 %, presque équivalente à celle du public.
Variation du nombre de postes sur un an, par académie
Cette hausse varie selon les académies, avec une augmentation plus faible à Nice (+28,5 %) ou Limoges (+33,3 %) mais plus forte à Rennes (+54,2 %) ou en Polynésie française (+100 %). La hausse du nombre de postes offerts au CRPE externe privé est de 50 % dans plusieurs académies insulaires : Corse, Guadeloupe, Guyane, Martinique.
La répartition des 1 130 postes ouverts aux concours privés du 1er degré, entre concours bac+3 (500 postes) et bac+5 (630 postes), diffère également selon les académies. Strasbourg est la seule académie où davantage de postes sont ouverts à bac+3 par rapport au bac+5 (3 contre 4). Plusieurs académies en ouvrent autant (Polynésie, Limoges, Corse), tandis que la plupart proposent davantage de postes à bac+5. Rennes, Guyane, Reims et Dijon sont en tête en pourcentage de postes bac+5.
Second degré : une augmentation de 48 % du nombre de places au Capes
Cafep-Capeps : une augmentation de 41 % des postes
Le nombre de postes annoncés est de 162, dont 59 proposés à bac+5 et 44 à bac+3, soit +41 % par rapport à l’année précédente. À titre de comparaison, le Capes public a vu ses postes croître de 67,6 %.
Cafep-Capes : une majorité de places proposées à bac+5
Sur 22 disciplines ouvertes au Cafep-Capes du privé en 2026, 1 393 places sont proposées contre 941 l’an dernier (+48 %). Parmi elles, 786 concernent le niveau bac+5 et 607 le niveau bac+3. Cette prévalence du master se retrouve sur toutes les disciplines, sauf pour les langues vivantes régionales et arabe où un seul poste est ouvert à bac+3. Les langues catalan, occitan, arabe, italien et tahitien ne faisaient pas l’objet de recrutement en 2025.
Comme pour le public, les recrutements en mathématiques représentent le plus gros contingent : 286 postes (+48,2 %), avec 161 postes à bac+5 et 125 à bac+3. Le Capes d’anglais suit avec 228 places (+48 %), puis lettres modernes avec 209 postes (141 en 2025).
L’avis du Sgec et d’organisations syndicales
Sgec : le « défi de garder une certaine proximité pour les formations »
Le Sgec n’avait pas exigé cette réforme, mais estime que « c’est une bonne chose de pouvoir rentrer plus tôt dans le métier, en gardant deux années de formation après le concours ». Pour Stéphane Gouraud, secrétaire général adjoint, cette organisation constitue « un vrai choix budgétaire mobilisant beaucoup de moyens ». Le privé sous contrat « n’a pas de difficultés pour attirer des candidats », et il y a « un bon équilibre entre postes bac+3 et bac+5 ».
Le Sgec a été sollicité par le MEN pour évaluer la capacité de mise en œuvre des formations dans les universités catholiques et les 26 Isfec. La réforme entre dans une période d’incertitude, avec des Isfec qui devront s’adapter rapidement. Des formations pourront être organisées en visio pour certaines disciplines avec peu de postes et des sessions communes pour des modules transversaux sur pédagogie et valeurs de la république.
Des organisations syndicales critiques sur les conditions de travail
Plusieurs syndicats se montrent critiques sur la réforme et le nombre de places. Valérie Ginet (FEP-CFDT) estime que l’effort n’est pas suffisant. La hausse de 68 % des inscriptions est selon elle un « effet de gonflage artificiel et transitoire » lié au nombre de postes ouverts, résultant de la cohabitation bac+5 et bac+3.
Elle dénonce aussi la règle tacite limitant le privé à 20 % des élèves, alors que la baisse touche davantage le public, entraînant des classes surchargées dans le privé et une dégradation des conditions de travail. La réforme, venue trop rapidement, risque de maltraiter formateurs et Isfec.
Damien Gillot souligne le besoin de mutualiser certaines disciplines peu représentées. Jean-Louis Curnier (Spelc) ajoute que de nombreux lauréats du 2nd degré devront déménager loin pour suivre la formation et que les Isfec n’ont pas les moyens de séparer les profils d’étudiants. Selon lui, le privé devient « la variable d’ajustement » alors que le public reçoit la part du lion.

SOURCE : aefinfo.fr

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

Comment le numérique peut accueillir davantage de femmes

Projet de loi fraudes : un contrôle renforcé des formations

