Hauts-de-France : plus de 10 000 personnes formées en deux ans dans l’industrie grâce au plan Marshall

Un plan de formation pour répondre aux besoins industriels
Deux ans après un lancement discret, le plan Marshall emploi formation industrie affiche des résultats encourageants dans les Hauts-de-France. Plus de 10 000 personnes ont déjà été formées, dont 8 600 dans les métiers de la maintenance, une compétence très recherchée par les entreprises du territoire. Le conseil régional, France Travail, l’UIMM, l’Éducation nationale et la Dreets, réunis le 11 septembre 2025 à Lille, se sont engagés à prolonger cet investissement dans la formation et espèrent convaincre davantage de femmes de s’engager.
Une région attractive pour les implantations industrielles
Gigafactories de batteries, EPR, data centers… les annonces d’implantations se multiplient dans les Hauts-de-France. « Nous attirons des entreprises parce que nous avons la capacité à trouver du foncier mais aussi de la main-d’œuvre », observe Philippe Beauchamps, vice-président (UDI) de la région chargé des relations aux entreprises, de l’emploi et de la formation professionnelle. « Mais il faut aussi préserver les entreprises déjà implantées. Si l’on ne veut pas déshabiller Paul pour habiller Jacques, il faut former de nouvelles personnes », souligne-t-il.
L’élu présentait jeudi 11 septembre 2025 un premier bilan du plan Marshall emploi formation industrie lancé en juin 2023 par la collectivité territoriale. Autour de lui, des représentants de France Travail, de l’UIMM, de la région académique ou encore de la Dreets. Les besoins sont considérables : selon une étude de l’Opco 2i, l’industrie devrait réaliser 37 000 recrutements par an d’ici 2030 dans la région.
Des recrutements plus rapides grâce aux formations
Le plan Marshall, financé à hauteur de 80 millions d’euros, a déjà permis à près de 10 000 personnes de se former. Le nombre de formations dans le domaine de la maintenance a plus que triplé en deux ans. Le conseil régional est le premier financeur, via son PRF. « Le PIC nous a apporté un souffle supplémentaire : en 2025, nous avons programmé plus de 5 000 formations rien que pour le secteur de l’industrie », souligne Thibaut Douay, directeur de la formation professionnelle de la région Hauts-de-France.
Neuf stagiaires sur dix ont bénéficié d’une sortie positive après leur formation, à savoir un retour à l’emploi ou une poursuite de parcours qualifiant. Parmi les partenaires, le groupement d’employeurs Alliance Emploi a pleinement joué le jeu en ouvrant sa propre école de maintenance : 30 salariés ont été embauchés, en CDI ou en CDD de longue durée, et 30 sont actuellement en formation.
Selon l’enquête besoins de main-d’œuvre de France Travail, 51 % des employeurs régionaux déclarent encore des difficultés de recrutement dans la maintenance. C’est tout de même six points de moins que l’an dernier et treize points en dessous de la moyenne nationale. « Cela nous incite à poursuivre nos actions », affirme Benoît Petit, directeur territorial de France Travail dans la Somme, citant les immersions en entreprise ou les ateliers territoriaux de compétences, qui voient dialoguer les entreprises et les acteurs de l’emploi et de la formation.
Une entreprise multiplie son effectif par cinq
À Cuincy, près de Douai (Nord), l’entreprise AGD environnement & industrie (spécialisée dans le traitement de l’air, le calorifugeage et la tuyauterie) a réalisé de nombreux recrutements grâce au plan Marshall. « Lorsque je suis arrivée en 2024, nous cherchions des techniciens de maintenance, des tuyauteurs, des soudeurs, des calorifugeurs », relate Caroline Brancaleone, responsable QHSE et RH. « J’ai vite compris que les méthodes classiques de recrutement et la recherche sur les réseaux sociaux ne suffiraient pas. J’ai rencontré France Travail, Proch’emploi, la région, la mission locale : ils ont écouté mes besoins et m’ont accompagnée pour recruter, former, embaucher. »
Cinq groupes de formation ont été mis en place. La société est passée de 10 à 51 salariés en un an.
À la recherche de nouveaux publics
Le plan Marshall repose aussi sur des actions de promotion des métiers. La Fabrique 4.0, un camion de démonstration itinérant, propose par exemple aux jeunes des lycées, aux missions locales et aux demandeurs d’emploi de manipuler des robots et des outils de maintenance. « Ils peuvent toucher du doigt les métiers », souligne son responsable, qui espère ainsi casser les idées reçues.
L’Éducation nationale participe aussi à cette mobilisation générale. Les rectorats de Lille et d’Amiens se sont engagés à ne fermer aucune filière industrielle et ont adapté la carte des formations pour mieux répondre aux besoins locaux. Résultat : 80 % des places ouvertes sont pourvues.
Si les résultats sont jugés positifs par les acteurs, il reste des points d’amélioration. D’une part, mieux identifier les besoins des PME et TPE, qui forment l’essentiel du tissu industriel régional. D’autre part, donner plus de place aux femmes. Elles ne représentent en effet que 20 % des 10 000 stagiaires formées depuis 2023. « Il faut qu’on leur parle vrai pour les convaincre », estime Olivier Durteste, directeur général de l’UIMM Nord-Pas-de-Calais, citant l’action Tu as ta place menée par l’union patronale de la métallurgie. Pour changer les représentations, entre Dunkerque et Calais, des demandeuses d’emploi rencontrent des salariées qui leur parlent de leur quotidien. Un défilé d’équipements de protection a même été organisé pour casser l’image d’un secteur exclusivement masculin.

SOURCE : AEF INFO

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