IA à l’école : l'importance d'une utilisation raisonnée

Vincent Montreuil invite à assumer l'usage de l'IA en classe
Le 9 avril 2025, l’académie de Toulouse a organisé une journée de l’innovation pédagogique pour réfléchir à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’éducation. L'objectif était de favoriser le renforcement des compétences des enseignants et des élèves à travers une utilisation raisonnée de l'IA. Vincent Montreuil, inspecteur général et ancien rapporteur de la commission sur l'IA, a souligné l’importance pour les enseignants de s'approprier cette technologie pour l'utiliser de manière pédagogique sans se laisser surpasser par elle.
Une multiplication des outils d’IA dans l’enseignement
Plus de deux ans après le lancement de ChatGPT, l’IA est devenue omniprésente dans les écoles, utilisée par les élèves et les enseignants. Cependant, cet usage reste parfois implicite, et son impact sur la pédagogie soulève de nombreuses interrogations. Lors de la journée pédagogique, l'accent a été mis sur la nécessité de renforcer les compétences des acteurs de l’éducation en intégrant l’IA de manière raisonnée.
Les enseignants face à l’IA générative
Vincent Montreuil, intervenant lors d’une conférence sur la pédagogie à l’ère de l'IA, a évoqué l’urgence de se pencher sur l’IA générative, surtout avec des outils populaires comme ChatGPT. Selon lui, il est crucial que les enseignants se familiarisent avec ces outils collectivement afin de ne pas se retrouver isolés face à eux. Cela permet de mieux comprendre et maîtriser leurs limites, tout en évitant une confiance aveugle dans leurs réponses.
L'évolution du rôle de l’enseignant avec l’IA
Pour Montreuil, l'intégration de l’IA implique une évolution du rôle de l'enseignant. Plutôt que de l'ignorer, l'enseignant doit "assumer son utilisation" et faire en sorte que les élèves apprennent à l’utiliser de manière critique. Par exemple, il peut les amener à produire des travaux en utilisant l'IA, tout en développant leur esprit critique. Cela pourrait aussi inclure un ajustement des méthodes d’évaluation, notamment en donnant davantage de place à l’évaluation orale.
Les biais sexistes de l'IA
Lors de la journée, un point important a été abordé : les biais présents dans l’IA, en particulier les biais sexistes. Plusieurs intervenantes ont mis en lumière ces biais lors d’une table ronde sur l’IA et les stéréotypes de genre. Elles ont montré comment certains outils de traduction ou de génération d’images reproduisent des stéréotypes, comme attribuer des rôles ou des caractéristiques spécifiques selon le genre. L’éducation doit donc inclure la déconstruction de ces stéréotypes et encourager les filles à se tourner vers les métiers du numérique.
Un projet pour déconstruire les stéréotypes de genre
Dans un projet concret, des enseignantes du collège Lakanal de Foix ont montré comment les élèves pouvaient utiliser l'IA pour créer une superhéroïne non stéréotypée. En observant comment l'IA générait des images en fonction de leurs descriptions, elles ont aidé les élèves à déconstruire des idées préconçues et à reformuler les prompts pour obtenir des résultats plus équilibrés.
L’enjeu des données et la souveraineté numérique
Au-delà des biais, Vincent Montreuil a souligné les risques liés à l’utilisation des données personnelles collectées par les outils d’IA. Il a mis en garde contre la difficulté de naviguer dans un écosystème d'outils numériques souvent peu transparents. L'IA peut être utile pour personnaliser l’enseignement, mais son utilisation pose des questions sur la gestion des données. Il a plaidé pour des outils éducatifs souverains, développés par des acteurs publics, pour garantir la protection des données des élèves.

SOURCE : AEFINFO

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