Interdiction des téléphones portables au collège : cinq questions sur l’expérimentation à venir

À partir de septembre, près de 200 collèges vont tester l’interdiction totale des téléphones portables, comme l’a annoncé Nicole Belloubet, alors ministre de l’Éducation nationale. Chaque établissement définira ses propres modalités pratiques pour cette mesure.
Actuellement, les téléphones portables sont interdits dans les écoles et collèges depuis 2018, mais peuvent être apportés à condition d’être éteints et rangés dès l’entrée dans l’établissement. Franceinfo répond en cinq questions aux principaux aspects de cette expérimentation.
1. Quel est l’objectif de cette interdiction ?
Le ministère de l’Éducation vise à "prévenir les violences en ligne", limiter l'exposition aux écrans et faire respecter les règles liées aux outils numériques. L'objectif est de "favoriser un meilleur climat scolaire" en réduisant le harcèlement en ligne et la diffusion de contenus violents, tout en diminuant les distractions en classe. Nicole Belloubet a évoqué les conclusions d'une commission sur les écrans et des cas tragiques de cyberharcèlement, comme celui de Lindsay, pour justifier cette mesure.
2. Comment se déroulera l’expérimentation ?
L’expérimentation impliquera 199 collèges et environ 50 000 élèves. Les établissements participants, dont la liste sera communiquée en septembre, mettront en place leurs propres protocoles pour la "pause numérique". Le ministère précise que les établissements pourront utiliser le matériel déjà en place, comme des casiers, ou solliciter les conseils départementaux pour financer l’achat de matériel supplémentaire. L'État ne contribuera pas au financement de cette expérimentation.
3. Quelles seront les sanctions en cas de non-respect ?
Les collèges devront adapter leur règlement intérieur pour inclure cette interdiction, précisant les modalités et sanctions possibles. Le ministère recommande une réponse "graduée" en cas de non-respect, pouvant aller de punitions scolaires à la confiscation du téléphone. Pour les cas graves, des sanctions disciplinaires selon l'article R. 511-13 du Code de l'éducation peuvent être envisagées.
4. Cette expérimentation sera-t-elle étendue à l’ensemble des collèges ?
Nicole Belloubet a indiqué que la généralisation de cette mesure pourrait intervenir dès janvier 2025. Cependant, des critiques ont émergé quant à cette prévision, soulignant que la généralisation devrait suivre une évaluation complète de l'expérimentation. Le syndicat SNPDEN-Unsa et d'autres acteurs éducatifs expriment des réserves sur la précipitation avec laquelle cette mesure pourrait être étendue.
5. Quelles sont les réactions des professionnels ?
Les avis parmi les professionnels de l’éducation varient. Certains critiquent la complexité et les coûts associés à la mise en œuvre de l’interdiction, notamment pour l'achat de casiers et la gestion des portables. D’autres, comme le syndicat SE-Unsa, soulignent les défis logistiques et les risques accrus de responsabilité pour les établissements en cas de vol ou dégradation des téléphones. Des experts comme Samuel Comblez d’e-Enfance/3018 estiment que bien que l'interdiction puisse réduire le risque de cyberharcèlement, son efficacité sur ce problème, qui se manifeste souvent en dehors du temps scolaire, reste à démontrer.

SOURCE : FRANCE INFO

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