Le nombre de diplômés bac +5 double mais la poursuite d’études recule

Entre 2006 et 2023, le nombre de primo-diplômés d’un bac +5 a presque doublé, selon une note du Sies du 8 octobre 2025. Dans le même temps, le taux de poursuite d’études après ce diplôme est passé de 28 % à 17 %, soit une baisse de près de 10 points. Cette diminution s’explique par la baisse des inscriptions en doctorat et par l’essor de l’apprentissage. La poursuite d’études reste cependant inégalement répartie selon le profil social et scolaire des étudiants, les plus favorisés ayant plus de chances de continuer.

Une augmentation notable des diplômés malgré la baisse de la population jeune

Selon la note d’information du Sies, à la fin de l’année 2005-2006, près de 100 000 étudiants ont obtenu un bac +5, contre environ 180 000 en 2022-2023. Cette progression s’est produite malgré une diminution de plus de 3 % de la population des 22-27 ans.

La poursuite en doctorat en forte baisse

Le taux de poursuite d’études après un bac +5 a diminué de façon continue, passant de 28 % en 2006 à 17 % en 2023. La proportion d’étudiants poursuivant en doctorat est passée de plus de 9 % à 4 %. Entre 2013 et 2023, le nombre de doctorants a baissé dans plusieurs disciplines, notamment les sciences humaines, les sciences sociales et les technologies de l’information. Le Sies explique cette baisse notamment par un accès au financement plus strict.

L’apprentissage freine la poursuite d’études

Le développement de l’alternance est un facteur clé de la baisse de poursuite. En 2006, moins de 3 % des diplômés avaient suivi un bac +5 en alternance, contre 17 % en 2023. Parmi eux, seulement 9 % poursuivent leurs études, contre 19 % pour les étudiants hors alternance. Le Sies note que l’expansion de l’apprentissage contribue ainsi à la diminution du taux global de poursuite.

L’impact de la conjoncture économique

Le contexte économique influence également les inscriptions. Entre 2008 et 2013, le nombre de diplômés poursuivant leurs études augmente, sans doute en raison des difficultés d’insertion professionnelle pendant la crise financière. En 2013, le retour à une conjoncture favorable fait diminuer ce nombre. La crise sanitaire de 2020 montre le même phénomène : plus de 14 % des diplômés continuent leurs études, anticipant un marché du travail moins favorable.

L’origine sociale influence la poursuite

Les primo-diplômés poursuivant leurs études sont généralement plus favorisés socialement et ont de meilleurs profils scolaires. Plus l’origine sociale est élevée, plus le taux de poursuite est important. De même, obtenir une mention générale au bac favorise la poursuite, tandis que les écarts selon le sexe ou la nationalité sont minimes : 17,4 % pour les femmes, 17,1 % pour les hommes, 17,6 % pour les Français, 16,2 % pour les étrangers.

Une majorité poursuit en bac +5

En 2023, 64 % des primo-diplômés qui poursuivent leurs études s’inscrivent à nouveau en bac +5. Ce taux varie selon la filière : 45 % pour les diplômés en Staps et 94 % pour ceux des écoles de commerce. Les doctorats représentent 21 % des choix. La poursuite se fait le plus souvent dans le même type de diplôme que celui initial.

Spécialisation et réorientation selon la filière

Les diplômés de droit et d’école de commerce approfondissent leur domaine, comme l’inscription au CRFPA pour 43 % des diplômés de droit. En sciences, certains se tournent vers des formations en management. Dans les filières ALL ou SHS, beaucoup choisissent de devenir enseignants, tandis que les doctorants restent dans le même domaine disciplinaire.

SOURCE : AEFINFO