L’EUA juge nécessaire de renforcer Erasmus+ et propose des pistes concrètes

L’Association européenne des universités (EUA) considère qu’Erasmus+ doit figurer parmi les priorités du prochain budget pluriannuel de l’Union européenne. Le 20 mai 2025, elle publie un rapport appelant à une amélioration des dispositifs du programme, utilisé par de nombreux établissements d’enseignement supérieur comme principale ressource pour financer la mobilité internationale et la coopération académique. La Commission européenne présentera en juillet une proposition législative pour le programme Erasmus+ 2028-2034, dans le cadre du futur budget pluriannuel.
Un outil de coopération jugé essentiel
Dans ce rapport, l’EUA s’appuie sur les réponses de 500 établissements d’enseignement supérieur de 49 pays, dont 14 en France. Réalisée en 2023, l’enquête met en lumière la perception du programme Erasmus+ par les universités : les usages, les points forts, et les améliorations nécessaires. L’EUA souligne le rôle central de ce programme, à la fois pour la mobilité des étudiants et pour la coopération académique, insistant sur sa place stratégique dans la construction de l’enseignement supérieur européen.
Erasmus+ : un levier pour la compétitivité européenne
Le renforcement d’Erasmus+ est, selon l’EUA, crucial pour maintenir la compétitivité de l’Europe dans un contexte géopolitique tendu et en pleine mutation. Michael Gaebel, directeur de la politique de l’enseignement supérieur à l’EUA, rappelle que l’augmentation des investissements dans l’enseignement supérieur via Erasmus+ est indispensable pour relever les défis sociaux, numériques et environnementaux de demain.
Les propositions de l’EUA pour le futur programme
L’EUA formule une série de recommandations pour bâtir le futur programme Erasmus+ :
- Consolider le modèle actuel avec quelques ajustements : le programme pourrait reprendre sa structure actuelle avec des améliorations ciblées pour renforcer ses résultats.
- Renforcer les missions sociétales : Erasmus+ doit continuer à soutenir l’inclusion, la diversité, l’engagement civique, la transition numérique et la lutte contre le changement climatique.
- Simplifier les démarches administratives : la gestion du programme nécessite un allègement des procédures et un système qualité renforcé.
- Rendre la répartition budgétaire plus équilibrée : il est nécessaire d’éviter les déséquilibres entre les actions sur- ou sous-financées.
- Clarifier la nouvelle approche forfaitaire : si elle est globalement bien accueillie, elle requiert plus de lisibilité et un meilleur accompagnement.
- Harmoniser les actions décentralisées : les procédures nationales doivent converger, et les échanges d’information entre agences et institutions doivent être accélérés.
- Renforcer l’agence EACEA : l’agence doit évoluer vers une culture de service, avec des ressources humaines et techniques à la hauteur de ses missions.
- Mieux consulter les acteurs du secteur : les établissements doivent être écoutés, et leurs retours intégrés dans les évolutions du programme.
- Réviser les outils numériques : de nombreux problèmes techniques subsistent. Un groupe de travail composé d’experts pourrait accompagner les améliorations nécessaires.
- Améliorer la résilience du programme : Erasmus+ doit tirer les leçons des crises (Covid-19, guerre en Ukraine) et développer des actions spécifiques pour soutenir les publics à risque.
- Optimiser les règles de financement : notamment sur la mobilité internationale, pour plus de clarté et d’efficacité dans les outils.
- Adapter les enveloppes régionales : il convient d’ajuster les budgets en fonction de la demande réelle des établissements et des priorités de la politique extérieure de l’UE.
- Évaluer les échanges virtuels : en complément de la mobilité physique, ils méritent une analyse approfondie de leur valeur et de leur efficacité.
- Analyser l’impact du mécanisme de prêts d’études : garanti par l’UE, ce dispositif doit faire l’objet d’une évaluation complète.
- Favoriser la coopération : les synergies entre projets doivent être encouragées, notamment à travers des alliances entre universités européennes.
- Pérenniser l’initiative des universités européennes : sa poursuite à long terme doit être envisagée sans alourdir excessivement les attentes vis-à-vis des établissements.
Vers un Erasmus+ plus ambitieux et adapté
L’EUA appelle à prendre en compte ces recommandations dans la préparation du futur programme. Elle espère ainsi contribuer à l’élaboration d’un Erasmus+ plus accessible, plus performant, et mieux outillé pour répondre aux ambitions de l’Europe dans les années à venir.

SOURCE : AEF INFO

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