L’IA en éducation ne fait pas gagner de temps aux enseignants mais déplace leur travail, selon la chaire Unesco Relia, prudence et standards européens recommandés

La chaire Unesco « Ressources éducatives libres et IA » (Relia) et la fondation Nantes université ont organisé le 2 décembre 2025 une conférence sur l’IA et l’éducation. Colin de la Higuera, titulaire de la chaire, estime que la France avance « à la bonne vitesse » en testant et vérifiant l’intégration de l’IA, tandis qu’Orianne Ledroit (Edtech France) met en garde contre des standards non-européens imposés. Wayne Holmes (University College London) souligne que l’IA ne fait pas gagner de temps aux enseignants, mais le « déplace ».

approche prudente et interdisciplinaire

Colin de la Higuera plaide pour des tests à grande échelle avant une généralisation de l’IA dans les classes. La conférence s’inscrit dans la Journée mondiale des futurs et mobilise plus de 1 100 chaires Unesco, 50 réseaux Unitwin, 5 000 institutions et 10 000 chercheurs. Maya Prince insiste sur le soutien, le financement et la visibilité de ces initiatives pour promouvoir une éducation inclusive et humaniste.

l’ia déplace le temps de l’enseignant

Wayne Holmes rappelle que les usages de l’IA en éducation (admissions, emplois du temps, détection des décrocheurs, plagiat, assistance à l’écriture, etc.) ne font pas gagner de temps aux enseignants. Au contraire, elle déplace leurs tâches : rédaction de prompts, vérification des réponses, contrôle éthique et sécurité des usages. Holmes alerte également sur la « béquille » que représente l’IA pour certains élèves et sur son impact écologique et sur l’égalité des chances.

prudence face au marché de l’éducation

Colin de la Higuera et Wayne Holmes mettent en garde contre le « marché de l’éducation » qui pourrait mener à des solutions prétendant remplacer les enseignants. Orianne Ledroit rappelle que les edtech françaises visent à soutenir et compléter l’enseignement, avec un usage limité (30 à 40 minutes par semaine en élémentaire) et adapté aux besoins pédagogiques.

défendre des standards européens et français

Orianne Ledroit insiste sur l’importance de défendre les standards européens pour l’éducation numérique, afin d’éviter que des technologies étrangères imposent leurs valeurs aux enseignants et élèves français. Selon elle, les solutions éducatives françaises respectent les réglementations et sont adaptées aux contextes locaux.

formation et littératie numérique

Colin de la Higuera plaide pour renforcer la littératie numérique des élèves et enseignants afin de développer un esprit critique et savoir quand utiliser l’IA. L’Unesco a lancé le projet Prép-IA pour former les décideurs politiques et leaders de l’éducation à la transformation numérique responsable, avec des MOOC, formations en ligne et présentiel, et outils éducatifs.

SOURCE : AEFINFO