Mentorat : comment mettre en place un programme utile dans un établissement éducatif

Le mentorat, on en parle de plus en plus. Et ce n’est pas un hasard. Dans un contexte où les parcours sont moins linéaires, où l’orientation peut être anxiogène, où l’insertion professionnelle devient un sujet central dès la première année, le mentorat répond à un besoin simple : créer du lien humain, transmettre de l’expérience et redonner de la confiance. 🙂
Dans les établissements scolaires, les CFA et l’enseignement supérieur, il peut aussi devenir un atout puissant pour renforcer l’accompagnement des apprenants, valoriser le réseau alumni et améliorer l’attractivité de la marque école. Un programme de mentorat bien construit ne sert pas seulement à “aider les étudiants”. Il structure une dynamique collective, crée des passerelles avec les entreprises et installe une culture de l’entraide qui se voit… et se raconte.
Chez Ekole, nous voyons le mentorat comme un projet d’établissement à part entière. Pas comme un “plus” optionnel, mais comme un dispositif stratégique, qui doit être cadré, incarné et communiqué avec méthode.
Mentorat ou mentoring : de quoi parle-t-on exactement ?
Le mentoring, ou mentorat, repose sur une relation en binôme entre deux personnes : un mentor, généralement plus expérimenté, et un mentoré, qui cherche du soutien, de l’écoute et des repères. L’objectif n’est pas d’évaluer, ni de “former” au sens scolaire du terme. Le mentorat se situe ailleurs : dans la transmission, la prise de recul, l’encouragement et l’ouverture de perspectives.
Dans un établissement, le mentorat peut aider un étudiant à clarifier son projet, prendre confiance, progresser dans ses compétences professionnelles, mieux vivre une période de transition, se préparer à la recherche d’alternance ou de stage, ou encore développer son réseau. Et ce qui est intéressant, c’est que l’impact n’est pas à sens unique : le mentor apprend aussi, se questionne, met à jour ses pratiques, découvre d’autres générations et renforce son sentiment d’utilité.
Souvent, le mentorat s’inscrit dans un cycle de plusieurs mois, avec des échanges réguliers, un cadre clair, et un engagement basé sur la confiance.
Pourquoi le mentorat devient un vrai sujet pour les établissements
Dans l’éducation, les enjeux sont très concrets. Les équipes doivent accompagner davantage, avec parfois moins de temps, tout en répondant à des attentes de plus en plus fortes : réussite, bien-être, insertion, fidélisation, réputation, développement du réseau, relations entreprises.
Un programme de mentorat peut répondre à plusieurs objectifs en même temps.
D’abord, il sécurise les parcours. Un étudiant qui se sent soutenu, qui a un repère, décroche moins facilement. Ensuite, il accélère la professionnalisation, car le mentor apporte une vision terrain, des codes, des retours d’expérience et parfois des connexions utiles. Enfin, il renforce la marque de l’établissement, car un dispositif de mentorat visible et crédible envoie un message fort : “ici, on accompagne vraiment”.
C’est aussi un outil précieux pour activer votre communauté alumni. Trop souvent, les anciens ne sont sollicités qu’à l’approche d’un événement ou d’une collecte. Le mentorat permet de construire une relation continue, utile, valorisante, et beaucoup plus engageante dans le temps.
Les valeurs qui font tenir un programme de mentorat
Un mentorat qui fonctionne repose sur des principes simples, mais non négociables.
La première valeur, c’est le volontariat. On n’impose pas un binôme. On propose un cadre, on donne envie, puis on laisse l’engagement se faire. La deuxième, c’est la confidentialité. Un mentoré doit pouvoir parler librement sans crainte d’être jugé ou évalué. C’est pour cela que le mentorat doit, autant que possible, être hors hiérarchie et hors logique de notation.
La troisième, c’est la clarté du cadre. Le mentorat n’est pas une relation floue. Même s’il reste humain et souple, il a besoin d’un minimum de règles : fréquence des échanges, durée, objectifs, posture attendue. Enfin, il y a la réciprocité. Même si le mentor apporte une expérience, le mentoré apporte un regard neuf, une énergie, des usages, parfois même une forme de mentorat inversé, notamment sur le digital et les outils.
Mentorat, tutorat, coaching : ne pas confondre
Dans un établissement, ces mots circulent souvent ensemble, alors qu’ils ne recouvrent pas la même chose.
Le tutorat vise surtout l’apprentissage d’une tâche, d’un métier, d’un geste, avec un objectif opérationnel et parfois une forme de validation. Le mentorat, lui, accompagne le développement global : posture, confiance, trajectoire, décision, projection. Il ne s’inscrit pas dans une logique d’évaluation.
Le coaching, de son côté, est généralement mené par un professionnel, avec une méthodologie précise et des objectifs souvent plus court terme. Le mentor, lui, n’est pas “prestataire”. Il s’appuie sur son expérience, son écoute et sa capacité à guider, sans obligation de résultat.
Clarifier ces différences dès le départ évite beaucoup d’incompréhensions, notamment auprès des mentors, des équipes pédagogiques et des directions.
Comment mettre en place un programme de mentorat dans un établissement
Un bon mentorat ne se lance pas “à l’intuition”. Il se construit comme un projet : avec des objectifs, une organisation, une communication et un pilotage. Voici la méthodologie que nous recommandons chez Ekole pour bâtir un dispositif solide et crédible.
1) poser des objectifs simples et mesurables
Avant de recruter des mentors, commencez par définir ce que vous cherchez à améliorer. Est-ce la sécurisation des parcours en première année ? L’insertion des diplômés ? L’accompagnement des alternants ? La montée en compétences sur un secteur précis ? L’intégration des nouveaux apprenants ? La valorisation du réseau alumni ?
Un programme efficace ne cherche pas à tout faire dès la première année. Il choisit un enjeu prioritaire, le traite bien, puis élargit.
2) définir votre cible et votre format
Le mentorat peut s’adresser à des profils très différents : primo-arrivants, étudiants internationaux, alternants, apprenants en reconversion, jeunes diplômés, étudiants en fin de cycle. Le format dépend de votre réalité et de vos ressources : binôme individuel, petits groupes, mentorat thématique, sessions hybrides à distance, temps forts collectifs.
L’important, c’est d’assumer un format lisible, simple à expliquer et simple à vivre. Si c’est trop complexe, l’adhésion baisse.
3) recruter et préparer les mentors
Le recrutement des mentors ne se limite pas à “trouver des volontaires”. Il faut attirer les bons profils, clarifier la posture attendue et sécuriser l’engagement.
La préparation est clé. Même des professionnels très expérimentés ne sont pas automatiquement à l’aise dans une posture de mentor. Une courte formation en amont permet d’aligner tout le monde : rôle du mentor, écoute, limites, confidentialité, gestion des attentes, structure d’un échange, et surtout ce que le mentorat n’est pas.
4) matcher les binômes avec méthode
L’erreur classique, c’est de jumeler au hasard ou selon la proximité la plus simple. Un bon match se fait à partir de critères concrets : objectifs du mentoré, secteur, personnalité, disponibilités, attentes. Et il faut garder une règle d’or : éviter l’intervention managériale ou une relation trop hiérarchique, pour préserver la liberté de parole.
Un dispositif peut aussi prévoir une clause simple : si ça ne fonctionne pas, on ajuste. Sans culpabiliser. Le mentorat est une relation, pas une obligation.
5) cadrer la relation avec une charte claire
Une charte de mentorat est un outil rassurant. Elle fixe la durée, la fréquence indicative, les engagements de confidentialité, le cadre d’échange, et les valeurs du programme. Elle protège les deux parties et professionnalise le dispositif.
Dans l’éducation, c’est aussi un signal fort pour l’extérieur : l’établissement ne fait pas “du mentorat pour dire qu’il en fait”. Il met en place un cadre sérieux.
6) piloter dans la durée et… communiquer en continu
Un programme de mentorat a besoin d’un pilote. Quelqu’un qui suit, relance, valorise, ajuste, recueille des retours. Sans pilotage, l’énergie retombe, les échanges s’espacent, et l’effet réel disparaît.
Et surtout, le mentorat a besoin de communication. Pas de communication “publicitaire”, mais une communication régulière, utile et humaine : témoignages, retours d’expérience, temps forts, portraits de mentors, succès d’apprenants, mise en avant du réseau, coulisses du programme. C’est ce qui renforce la participation… et la notoriété.
Le mentorat comme levier de marque école et d’attractivité
Dans les choix d’orientation, la concurrence est forte, et les établissements se ressemblent souvent dans leurs promesses. Le mentorat peut devenir un élément différenciant, parce qu’il prouve une chose essentielle : l’accompagnement n’est pas un mot, c’est une réalité.
Un programme de mentorat bien présenté sur votre site, dans vos brochures, lors de vos journées portes ouvertes, et sur vos réseaux sociaux, crée de la confiance. Il rassure les familles, il donne envie aux candidats, et il valorise votre communauté.
Et en interne, il renforce la fierté d’appartenance. Un mentor qui s’engage devient souvent un ambassadeur naturel. Un mentoré qui a été aidé devient plus facilement un futur alumni impliqué.
Conclusion : faire du mentorat un projet utile, visible et durable
Le mentorat n’est pas une tendance de plus. C’est une réponse très concrète à des besoins actuels : accompagner mieux, professionnaliser plus vite, sécuriser les parcours, activer les alumni, renforcer l’attractivité et construire une réputation solide.
Mais pour que cela fonctionne, il faut un cadre, une méthode, un pilotage… et une communication alignée avec votre identité.
Chez Ekole, nous aidons les établissements à transformer un dispositif comme le mentorat en véritable force de marque : structuration du programme, stratégie éditoriale, contenus, valorisation des témoignages, visibilité digitale et cohérence globale de la communication.
Vous voulez lancer ou refondre votre programme de mentorat, et en faire un levier d’attractivité pour votre établissement ? Contactez Ekole, et construisons ensemble un mentorat qui a du sens et qui se voit. 🤝


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