Rentrée 2025 : des avancées positives mais des lacunes persistantes selon le SNPDEN

Les arbitrages récents concernant la rentrée scolaire 2025 vont "dans le bon sens", selon le SNPDEN-Unsa, notamment en ce qui concerne l’organisation des classes et le dispositif "choc des savoirs". Toutefois, le syndicat souligne le manque de moyens alloués aux dispositifs d’accompagnement des élèves et déplore des difficultés persistantes dans le remplacement des enseignants et la réforme de la voie professionnelle.

Une réorientation des prépas-seconde en vue

L’abandon de l’obligation d’obtenir le DNB pour accéder à la seconde est une mesure fortement saluée par le SNPDEN. Cette modification entraîne la disparition progressive des prépas-seconde, considérées comme une initiative inadaptée du "choc des savoirs".

Si ces classes sont maintenues pour l’année scolaire 2025-2026, leur public pourrait évoluer. Elles pourraient accueillir des élèves décrocheurs ou sans affectation, et ainsi se rapprocher du modèle des classes de 3ᵉ prépa-métiers, offrant une transition plus adaptée vers le lycée.

Les groupes de besoin en 6ᵉ et 5ᵉ encore en discussion

Les groupes de besoin en français et en mathématiques pour les classes de 6ᵉ et de 5ᵉ sont maintenus, mais leur application pourrait encore évoluer. Le SNPDEN réclame plus de flexibilité et souhaite que les établissements puissent adapter ces dispositifs en fonction de leurs besoins, sans cadre trop rigide.

Le syndicat met en avant une logique de confiance envers les équipes éducatives, qui devraient avoir plus d’autonomie pour organiser l’accompagnement des élèves fragiles, notamment en matière de composition des groupes.

Un soutien insuffisant pour les élèves de 4ᵉ et 3ᵉ

Si la suppression des groupes de besoin en 4ᵉ et 3ᵉ est une évolution positive selon le SNPDEN, le syndicat regrette l’absence de financements pour renforcer l’accompagnement scolaire.

🔹 Seuls 542 postes supplémentaires sont prévus dans le second degré pour la rentrée 2025, ce qui correspond à peine à une ou deux heures par collège en France.
🔹 Les établissements cherchent des solutions locales pour mettre en place des dispositifs de soutien, mais les moyens alloués restent trop faibles pour déployer une aide efficace à grande échelle.

Le SNPDEN propose notamment la création d’ateliers de préparation au brevet en mathématiques et en français, mais souligne le manque d’enseignants disponibles pour assurer un accompagnement régulier.

Réforme de la voie professionnelle : des interrogations sur le pilotage et l’organisation

La réforme de la voie professionnelle, initiée il y a plus de deux ans et demi, manque de clarté, selon le SNPDEN. L’absence d’un ministre délégué dédié laisse planer le doute sur qui pilote réellement ce dossier.

Un autre point d’inquiétude concerne le parcours différencié de fin d’année (modèle "Y") en terminale professionnelle, qui distingue :
🔹 Les élèves se dirigeant vers l’insertion professionnelle, avec six semaines de PFMP (stages).
🔹 Les élèves souhaitant poursuivre leurs études, avec six semaines de cours supplémentaires.

Le SNPDEN estime que ce modèle est intéressant pédagogiquement, mais mal encadré. Les enseignants sont laissés sans accompagnement et doivent boucler un programme sans aménagements pour les examens.

Autre constat : les élèves ne se dirigent pas systématiquement vers les stages rémunérés, contrairement aux attentes initiales, ce qui bouscule l’organisation des établissements et pose question sur l’efficacité de la réforme.

Remplacements d’enseignants : une crise qui perdure

🔹 16 % des établissements ont au moins un poste vacant depuis la rentrée 2024.
🔹 49 % des établissements ont au moins un enseignant non remplacé.

Selon une enquête flash du SNPDEN menée sur 2 200 établissements, seuls 10 % d’entre eux déclarent disposer de l’ensemble des enseignants prévus.

Conséquence : des milliers d’heures de cours perdues et un impact direct sur la qualité de l’enseignement. Le "pacte enseignant", censé favoriser les remplacements courts, reste peu appliqué, notamment dans le second degré où les enseignants ne remplacent pas spontanément leurs collègues absents.

La situation est similaire pour les autres personnels éducatifs :
🔹 1 établissement sur 2 manque d’agents territoriaux (entretien, cantine, administration).
🔹 40 % des établissements signalent un manque d’AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap).

Des avancées encourageantes mais des moyens insuffisants

Le SNPDEN-Unsa salue plusieurs évolutions positives dans l’organisation de la rentrée 2025, notamment la suppression de certaines mesures du "choc des savoirs" et l’autonomie laissée aux établissements sur certains dispositifs.

Cependant, le manque de moyens humains et financiers reste un frein majeur pour assurer une rentrée sereine et efficace, que ce soit dans le remplacement des enseignants, l’accompagnement des élèves en difficulté ou encore la mise en place des réformes du lycée professionnel.

Le syndicat appelle donc à une réévaluation des dotations pour permettre aux établissements d’assurer une rentrée plus équitable et efficace pour tous les élèves.

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SOURCE : AEFINFO