Un cadrage contesté pour les futurs masters M2E

Un nouveau projet présenté aux syndicats

Le 15 mai 2025, un projet de cadrage des futurs masters M2E, destinés à remplacer les masters Meef dès la rentrée 2026, a été soumis aux syndicats lors d’un groupe de travail sur la réforme de la formation des enseignants. Si des ajustements sont prévus, la place importante accordée aux stages — en particulier en deuxième année de master — suscite une forte opposition.

Une formation recentrée sur le disciplinaire

Trois parcours sont définis : premier degré, second degré et CPE. La structure repose sur quatre blocs communs, et laisse une marge d’ajustement locale (5 % du volume horaire) selon les spécificités territoriales. Par rapport à la version 2024, l’accent est davantage mis sur les enseignements disciplinaires, notamment pour répondre aux objectifs de la nouvelle licence "professorat des écoles".

Une organisation différenciée selon les profils

Pour la mention "professorat des écoles", deux profils sont distingués :

• Les lauréats issus de la LPE suivent 700h de cours, contre 760h dans le précédent projet, ce que déplorent les syndicats.
• Ceux n’ayant pas suivi cette licence ont un volume global supérieur (1 590h), avec un renforcement des cours en M1.

Les stages, en mode filé ou massé, représentent 324h en M1 et 486h en M2. Les cours doivent être concentrés sur trois jours pour permettre ces périodes d’immersion.

Un découpage en quatre blocs

1. Concevoir et évaluer des apprentissages
   Ce bloc passe de 350h à 480h (60 ECTS). Il met l’accent sur le français, les mathématiques et l’usage du numérique.
2. Adapter sa pratique à la diversité
   Stable à 120h (16 ECTS), ce bloc intègre des thématiques comme l’égalité filles-garçons (18h) ou le handicap (25h).
3. Agir dans le cadre du service public
   Le volume est réduit à 100h (12 ECTS). Il traite des valeurs républicaines, de l’éthique professionnelle et du lien avec les familles.
4. S’engager dans le développement professionnel
   Ce bloc est allégé à 80h (12 ECTS) et comprend un mémoire professionnel (non de recherche), une nouveauté saluée malgré les inquiétudes liées au manque de temps pour le réaliser.

Pour le second degré : une structure proche

Le parcours du professorat du second degré prévoit 1 320h de formation, dont 62 % disciplinaires. L’organisation reste similaire à celle du premier degré, avec 20 ECTS pour le stage en responsabilité en M2 et quatre blocs semblables, adaptés au niveau des élèves (adolescents et jeunes adultes) et intégrant la relation école-entreprise.

Mention CPE : un accent sur la vie scolaire

La formation des CPE accorde une place centrale au climat scolaire et à l’encadrement de la vie scolaire. Les volumes de cours augmentent à 780h, répartis également en quatre blocs avec des contenus centrés sur la gestion des équipes, la collaboration avec les familles, et la prévention des risques. Le stage s'étend du collège au primaire et à d'autres contextes éducatifs.

Les syndicats dénoncent la surcharge en M2

Les représentants syndicaux critiquent l’organisation du M2, jugée trop centrée sur le stage (50 % du temps), au détriment des apprentissages et de la santé des étudiants. Ils demandent à limiter cette part à un tiers ou à inclure du temps hors contact avec les élèves. Le contenu global, proche du master Meef, ne les inquiète pas autant que les moyens qui seront mis à disposition pour accompagner les stagiaires.

Le retour du "mémoire" est salué, mais sa mise en œuvre reste incertaine vu la charge de travail sur le terrain.

Une nouvelle feuille de route pour la réforme

Plusieurs réunions sont prévues pour poursuivre les travaux sur la réforme :

• 21 mai : affectation des lauréats et cadrage de la licence LPE
• 26 mai : CSA du MESR sur la formation des enseignants
• 13 juin : pilotage de la formation et aspects RH
• Une autre réunion est envisagée pour finaliser les référentiels LPE

SOURCE : AEF INFO