Apprentissage : près de 77 % des apprentis du supérieur dans le privé fin 2024

Entre 2022 et 2024, le nombre d’apprentis de l’enseignement supérieur a progressé de 14 %, contre une hausse spectaculaire de 78 % entre 2020 et 2022, indique le Sies dans une note flash publiée le 11 septembre 2025. La dynamique de l’apprentissage se poursuit donc, mais à un rythme moins soutenu. En parallèle, la part d’apprentis dans le privé, stable à environ 60 % entre 2012 et 2019, atteint désormais 77 % fin 2024.

Une croissance en ralentissement dans la plupart des formations

Au 31 décembre 2024, les CFA accueillaient 657 900 étudiants en apprentissage dans le supérieur. Cette progression s’explique par le maintien, même réduit, des aides aux entreprises, par l’essor des CFA et par l’attrait croissant des étudiants pour cette voie.

Cependant, la hausse ralentit dans de nombreuses filières. En IUT, les effectifs d’apprentis n’ont crû que de 3 % en 2024, après avoir presque triplé en 2023 avec la création du BUT. Même tendance dans les formations universitaires scientifiques et techniques (+17 % en 2024 contre +69 % en 2023) et dans les cursus délivrant un titre certifié RNCP (+6 % contre +16 %). Fin 2024, 29 % des apprentis du supérieur sont inscrits en STS, 26 % en formations certifiées RNCP, 17 % en écoles de commerce, 8 % en master, 6 % en IUT, 5 % en écoles d’ingénieurs, 3 % en licence professionnelle et 1 % en licence générale.

Une forte présence de l’apprentissage dans certaines filières

En termes de proportion d’étudiants, l’apprentissage occupe une place importante. Près de 46 % des étudiants de STS suivent leur cursus en apprentissage, tout comme 61 % des inscrits en licence professionnelle, 26 % en IUT et 34 % en écoles de commerce. Ces chiffres confirment l’ancrage du dispositif dans certaines formations, malgré le ralentissement global.

Une part croissante d’apprentis dans le privé

En 2024, plus de 505 000 apprentis du supérieur sont formés dans des établissements privés, soit 77 %, contre seulement 23 % dans le public. La tendance marque une rupture avec la stabilité observée entre 2012 et 2019.

La répartition varie cependant selon les filières : près de 90 % des apprentis en DUT/BUT étudient dans le public, tout comme 80 % des apprentis en master et 58 % en licence professionnelle. À l’opposé, les formations certifiées RNCP et les écoles de commerce accueillent quasi exclusivement leurs apprentis dans le privé (98 % et 99 %).

Apprentissage et origine sociale des étudiants

Selon le Sies, les écarts d’origine sociale entre apprentis et étudiants “scolaires” sont faibles dans les DUT/BUT, les licences professionnelles et les masters. En revanche, ils sont plus marqués en écoles d’ingénieurs et de commerce.

Ainsi, 43 % des apprentis ingénieurs ont des parents cadres contre 58 % chez les étudiants scolaires, tandis que 21 % ont des parents ouvriers ou employés, contre 14 % pour les étudiants scolaires. En écoles de commerce, 38 % des apprentis ont des parents cadres et 25 % des parents ouvriers ou employés, contre respectivement 58 % et 10 % chez les étudiants scolaires, malgré un fort taux de PCS non renseignées.

Des incertitudes liées aux politiques de l’emploi

L’Insee anticipe un retournement du marché de l’alternance d’ici la fin de l’année 2025. Selon sa note de conjoncture du 11 septembre, 65 000 postes en alternance pourraient disparaître en six mois, principalement en raison d’un durcissement des politiques de l’emploi. Sur l’ensemble de l’année 2025, l’emploi dans le secteur privé reculerait de 51 000 postes, l’alternance représentant une part importante de cette baisse.

SOURCE : AEFINFO