Audencia revient à une première année 100 % prépas dès 2026

Un retour au modèle antérieur pour le programme grande école
Audencia, qui figurait jusqu’en 2023 parmi les rares écoles de commerce – aux côtés d’HEC, l’Essec, l’ESCP, l’Edhec ou encore l’EM Lyon – à réserver sa première année aux étudiants issus de classes préparatoires, avait mis fin à cette exclusivité entre 2023 et 2025 en ouvrant entre 60 et 70 places à des admissions sur titre. Mais à compter de septembre 2026, l’école opère un revirement : la première année du programme grande école sera de nouveau intégralement dédiée aux élèves de prépa, comme l’a annoncé l’établissement nantais le 20 mai 2025.
Audencia souhaite notamment renforcer son attractivité auprès des profils scientifiques et des voies D1/D2 (prépas ENS), qui seront dispensés d’épreuves écrites pour l’admission.
Une volonté de s’inscrire dans un continuum CPGE-grande école
C’est dans l’objectif de "s’inscrire pleinement dans la logique 3/5/8" et de garantir un véritable "continuum CPGE-grande école" qu’Audencia revient à son modèle initial. Entre 2023 et 2025, l’école avait expérimenté une ouverture partielle à des étudiants issus d’autres parcours. Cette expérimentation est désormais close.
L’école entend également mieux valoriser les profils scientifiques : 60 places seront ainsi spécifiquement réservées aux étudiants des prépas scientifiques et de ceux issus des voies D1 et D2, qui associent des enseignements en droit, économie ou gestion à une préparation aux concours des ENS de Rennes ou de Saclay. "Nous avons de nombreux doubles diplômes avec des écoles d’ingénieurs comme Centrale Nantes ou l’IMT Atlantique. Il est donc essentiel pour nous d’attirer davantage de profils ‘matheux’", explique Sébastien Tran, directeur général d’Audencia. "C’est une vraie opportunité pour ces étudiants."
Une promotion plus homogène et lisible pour les familles
Le directeur insiste sur le fait que cette décision ne résulte pas de difficultés à pourvoir les places proposées en admissions sur titre. "Ce n’est pas un problème de remplissage, mais une volonté de cohérence pédagogique", souligne-t-il. Il s’agit de construire des promotions plus homogènes, en parfaite continuité avec le programme des classes préparatoires, et d’améliorer la lisibilité de l’offre pour les familles dans le cadre du système LMD.
"Ce changement vient aussi de discussions avec nos étudiants", ajoute Sébastien Tran, qui salue "l’excellence, l’exigence et la capacité de travail remarquable" des profils issus de prépas.
Des ambitions internationales toujours plus affirmées
Dans cette même logique d’excellence, Audencia annonce qu’à partir de la rentrée prochaine, 15 de ses meilleurs étudiants auront la chance de participer à un programme d’été de deux mois à l’université Stanford, sans frais supplémentaires, avec à la clé un certificat. Baptisé "International honors program", ce dispositif sélectionne une centaine d’étudiants à travers ses établissements partenaires pour suivre des cours sur l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies ou encore les véhicules électriques.
Le coût de la participation, estimé à 6 500 euros par étudiant, est intégralement financé par Audencia. "Nous voulons envoyer un signal fort de qualité, dans la continuité de nos précédents partenariats avec Harvard Division of Continuing Education, Boston University, Berkeley, UCLA ou encore UC Santa Barbara", précise le directeur. Malgré un contexte politique complexe, les États-Unis restent la "deuxième destination préférée" des étudiants d’Audencia.
De nouveaux partenariats en Europe, en Afrique et en Amérique
En parallèle, l’école renforce également sa présence internationale avec de nouveaux accords en Europe – notamment avec les universités de Chypre, Queen’s à Belfast ou Galway – et des doubles diplômes avec HEC Montréal (Canada), Rabat Business School (Maroc) et Darla Moore Business School (États-Unis).
Des doutes face à l’agrément du privé par le MESR
Interrogé en marge de la conférence de presse sur l’annonce du ministère de l’Enseignement supérieur concernant la régulation du privé via un système d’agrément, Sébastien Tran exprime son scepticisme.
"Envoyer un signal de qualité sur Parcoursup, c’est utile. Mais aujourd’hui, les règles d’application restent floues et on ignore qui délivrera cet agrément", prévient-il. "Il ne faudrait pas que les règles du jeu changent constamment. Et pourquoi les Eespig seraient dispensés de l’agrément alors que les EESC ne le seraient pas ? Nous ne sommes pas à but lucratif et sommes soumis à la commande publique. J’ai le sentiment que nous sommes oubliés dans cette réforme, et il faudra qu’on réfléchisse à notre position en tant qu’EESC."
Un nouveau cycle de débats et un événement artistique inédit
Dans un tout autre registre, Audencia annonce la création d’un nouveau cycle de débats baptisé "Contrechamps", pensé pour enrichir la culture générale des étudiants. Ce cycle fera dialoguer des spécialistes en sciences humaines et sociales avec des personnalités institutionnelles et de terrain. Trois thématiques seront abordées : les recompositions géopolitiques, les transitions économiques et écologiques, et les mutations démocratiques. La première conférence opposera Pierre Moscovici à Joséphine Staron sur le thème "L’Europe et le monde, géopolitique d’une puissance en construction".
La vie étudiante bénéficiera également d’un nouvel événement artistique, le "TriArt", prévu à l’automne. Inspiré du Triathlon d’Audencia, il consistera en une compétition par équipes, durant un week-end, dont l’objectif sera de produire une œuvre dans l’un des trois domaines artistiques suivants : arts visuels, musique ou cinéma. L’événement sera ouvert à tous les étudiants de l’écosystème nantais et donnera lieu à une représentation gratuite et accessible à tous.
Une approche multi-usages pour l’intelligence artificielle
Concernant l’intelligence artificielle, Sébastien Tran marque sa différence par rapport aux écoles qui optent pour un partenariat exclusif, comme l’ESCP avec OpenAI ou Neoma avec Mistral. "Nous préférons une approche multi-usages : nous ne souhaitons pas nous limiter à un acteur unique, mais exposer nos étudiants à une variété d’outils, selon les cas d’usage", explique-t-il.
Dès la rentrée, tous les étudiants d’Audencia participeront à une journée d’ateliers sur l’intelligence artificielle et les enjeux éthiques, incluant une initiation à une vingtaine d’outils différents. Certaines IA génératives sont également déployées en interne pour personnaliser les parcours étudiants via des tests de personnalité ou les accompagner dans leur insertion professionnelle.
Le personnel administratif et les enseignants permanents bénéficient aussi d’une formation spécifique, en ligne, développée avec le cabinet Obea. "Nous consacrons 20 % de notre budget de formation à l’IA", conclut Sébastien Tran.

SOURCE : AEF INFO

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