ChatGPT à l’école : un dialogue encore difficile entre enseignants et élèves

L’intelligence artificielle s’invite de plus en plus dans les salles de classe, mais la manière d’en parler reste encore très variable d’un professeur à l’autre. Entre méfiance, curiosité et envie d’expérimenter, le rapport à ChatGPT illustre la diversité des pratiques pédagogiques face à une technologie en pleine expansion.
Une révolution numérique qui a surpris le monde éducatif
Personne ne sait vraiment quand la vague ChatGPT a déferlé sur les établissements : il y a un an, six mois, ou moins encore. Mais tous les enseignants s’accordent sur un point : ils ne l’avaient pas anticipée. En quelques mois, le logiciel conversationnel a bouleversé les usages scolaires, du collège au lycée, modifiant en profondeur la manière d’apprendre, d’évaluer et de rédiger.
Face à cette évolution rapide, l’Éducation nationale a d’abord semblé observer à distance. Puis, au printemps, un tournant s’est amorcé avec la mise en place d’une formation obligatoire sur l’intelligence artificielle pour les élèves de 4e et de 2de dès cette rentrée.
Des enseignants partagés entre prudence et ouverture
Sur le terrain, les réactions sont contrastées. Certains enseignants préfèrent ne pas évoquer l’IA, par prudence ou par habitude.
« Le poids des routines est fort, cette dépendance au sentier explique pourquoi les choses changent lentement », analyse Pierre Fasula, professeur de philosophie à Reims.
D’autres, plus à l’aise avec les outils numériques, choisissent d’ouvrir la discussion. Pour eux, il s’agit d’un sujet incontournable qui doit être abordé avec les élèves, non pour interdire, mais pour accompagner les usages et encourager les bonnes pratiques.
La fracture générationnelle face à l’IA
Pour certains professeurs, l’outil reste encore intimidant.
« J’ai 57 ans et je ne suis clairement pas la chips la plus craquante du paquet en informatique », plaisante Dominique Cazals, enseignante de physique-chimie à Decazeville (Aveyron). « Pour l’instant, je laisse mes collègues plus aguerris s’en occuper. »
Cette attitude traduit un sentiment répandu : la difficulté à suivre le rythme d’une innovation trop rapide, surtout dans un système éducatif où la formation continue peine à s’adapter.
Une pédagogie en pleine mutation
Mais d’autres enseignants, plus jeunes ou plus formés, y voient une opportunité d’apprentissage. ChatGPT, utilisé avec discernement, peut aider à mieux comprendre les biais, la formulation, la vérification de sources, ou encore la créativité. Certains professeurs de lettres, de philosophie ou d’histoire utilisent déjà l’outil pour analyser des textes, reformuler des arguments ou entraîner les élèves à la pensée critique.
Ces expérimentations, encore ponctuelles, montrent que l’école tente peu à peu de trouver sa place face à l’intelligence artificielle : non pas en la rejetant, mais en apprenant à l’apprivoiser.

SOURCE : lemonde.fr

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