Classements thématiques de Shanghai 2025 : la France ne compte plus que trois établissements dans le top 10, contre quatre l’an passé

Un recul des universités françaises dans les classements 2025

Cette année encore, aucune université française ne parvient à décrocher une première place dans l’une des cinquante-sept disciplines évaluées dans l’édition 2025 des classements thématiques de Shanghai, publiée le 18 novembre 2025. La tendance à la baisse se confirme : seuls trois établissements français figurent dans le top 10 mondial, contre quatre en 2024 et huit en 2023. Paris-Saclay conserve néanmoins sa deuxième place en mathématiques, tandis que Sorbonne université gagne cinq places dans cette discipline et atteint désormais le sixième rang.

La France totalise cette année quatre-vingts établissements d’enseignement supérieur classés au sein de cinquante disciplines, selon les résultats publiés le 18 novembre 2025.

Une édition 2025 moins favorable aux établissements français

L’édition 2025 se révèle globalement moins favorable pour les établissements français. Le pays compte quatre-vingts établissements classés, soit trois de moins que l’an dernier. On y retrouve quarante-six universités, seize business schools, treize écoles d’ingénieurs et cinq établissements « autres », parmi lesquels l’ENS de Lyon, PSE ou encore les écoles vétérinaires de Maison-Alfort, Nantes et Toulouse.

En 2025, cinq nouveaux établissements rejoignent le classement thématique : l’Institut Mines-Télécom (neuf occurrences), Centrale Lille (quatre), l’Isae-Supaero (trois), ainsi que les universités du Havre et de Haute-Alsace (une occurrence chacune).

Les cinq domaines et les disciplines couvertes

Les classements thématiques couvrent cinquante-sept disciplines réparties dans cinq grands domaines :

– sciences naturelles (huit disciplines)
– sciences de la vie (quatre disciplines)
– ingénierie (vingt-cinq disciplines)
– sciences médicales (six disciplines)
– sciences sociales (quatorze disciplines)

Depuis trois ans, la publication intervient à l’automne, après le classement mondial. Avant 2023, ces classements thématiques étaient publiés avant l’été.

Une présence légèrement en retrait dans les disciplines

Cinq établissements figurent dans au moins trente disciplines, soit un de moins que l’an dernier. L’université Paris-Saclay est présente dans quarante disciplines (+1), dont vingt dans le top 100 (–3). Sorbonne université apparaît dans trente-trois disciplines (+2), dont quatorze dans le top 100 (+4).

Viennent ensuite l’université Grenoble Alpes, présente dans trente palmarès (–3) dont dix dans le top 100 ; l’université de Montpellier et PSL, toutes deux présentes dans trente disciplines, dont sept dans le top 100.

Au total, trente-sept établissements français se classent parmi les cent premiers dans au moins une discipline, contre trente-quatre en 2024 et trente-neuf en 2023.

La stabilité du trio d’établissements français les mieux classés

Plusieurs établissements parviennent à intégrer les top 50 selon les disciplines. Les plus représentés sont :

– Université Paris Cité : dix occurrences (contre quatorze en 2024)
– Université Paris-Saclay : dix occurrences (neuf en 2024)
– Sorbonne université : six occurrences (autant qu’en 2024)

Les performances marquantes dans le top 10 mondial

Seuls trois établissements français parviennent cette année à intégrer le top 10 mondial, contre quatre en 2024 et huit en 2023 :

– L’université Paris-Saclay conserve sa deuxième place en mathématiques, derrière Princeton et devant Oxford. Elle progresse également en physique, gagnant deux positions pour atteindre le sixième rang dans une discipline largement dominée par le MIT.
– Sorbonne université gagne cinq places en mathématiques et se positionne aujourd’hui au sixième rang. Elle maintient aussi sa huitième place en océanographie.
– Audencia se classe dixième en administration des affaires, discipline dominée par Copenhagen Business School.

Une présence française bien inférieure à celle des grandes puissances

Les établissements français apparaissent 588 fois dans les classements, soit près de sept fois moins que les États-Unis (4 281 occurrences), plus de six fois moins que la Chine (3 747) et 2,6 fois moins que le Royaume-Uni (1 567).

L’université du Zhejiang mène le classement avec cinquante-cinq disciplines. Elle est suivie de l’université d’Oxford et de l’université nationale de Singapour, présentes chacune dans cinquante-trois disciplines.

Les universités américaines dominent largement : elles occupent la première place dans vingt-sept disciplines. Les universités chinoises suivent de près avec vingt-et-une disciplines en tête. Harvard se distingue avec onze premières places, couvrant les sciences sociales, les sciences médicales, les sciences de la vie et l’ingénierie. Tsinghua domine sept disciplines, le MIT en mène quatre, tandis que Stanford, l’université polytechnique de Hong Kong, Jiao Tong Shanghai et l’université de Chicago occupent également plusieurs premières positions.

De bons résultats en mathématiques, mais des difficultés en ingénierie et en sciences sociales

La France brille surtout en mathématiques, où vingt-six établissements sont présents (contre vingt-neuf en 2024). Elle compte également vingt-cinq établissements en génie mécanique et en sciences de la terre. Les établissements sont bien représentés en médecine clinique, en science atmosphérique et en écologie, où l’on dénombre vingt occurrences.

En revanche, la représentation est plus faible dans les disciplines de l’ingénierie : seulement dix top 50 dans sept disciplines sur vingt-cinq. La présence française est également limitée dans les sciences sociales, notamment en sociologie et en sciences politiques, où un seul établissement figure pour chacune de ces disciplines.

Quelques domaines restent plus solides, comme le management (vingt-trois établissements) et la science économique (vingt établissements). Le champ des sciences sociales défini par l’ARWU n’inclut pas l’histoire, l’anthropologie, la linguistique ni la géographie, cette dernière étant classée dans les sciences naturelles.

La France est totalement absente dans sept disciplines : administration publique, communication, droit, sciences bibliométriques, management de l’hospitalité et du tourisme, infirmerie et textile science and engineering.

Méthodologie du classement

Shanghai Ranking publie chaque année, en parallèle du classement mondial d’août, un classement des disciplines depuis 2009. Le Global ranking of academic subjects (Gras) repose sur neuf indicateurs regroupés en cinq catégories : niveau du corps professoral, résultats de recherche de niveau mondial, qualité de la recherche, impact de la recherche et collaboration internationale.

Le classement évalue les établissements dans cinquante-sept disciplines. Deux nouvelles disciplines apparaissent en 2025 dans la catégorie ingénierie : l’intelligence artificielle (quatre cents établissements classés) et la robotique (cent établissements classés).

Chaque année, environ vingt mille unités disciplinaires issues de deux mille universités à travers une centaine de pays sont évaluées.

SOURCE : AEF INFO