Contrats en alternance : le salaire des apprentis va baisser en 2025

Le budget de la Sécurité sociale prévoit une augmentation des prélèvements sur les revenus des apprentis, entraînant une baisse significative de leur salaire net.
Une réduction des exonérations pour les apprentis
Mauvaise nouvelle pour les apprentis : leur rémunération va diminuer. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, qui doit être adopté prochainement, prévoit une réduction des avantages fiscaux dont bénéficient ces jeunes travailleurs. Parmi les principales mesures, le texte prévoit de diminuer le plafond d’exonération des cotisations salariales et d’assujettir à la contribution sociale généralisée (CSG) et à la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) tous les apprentis dont le salaire atteint au moins 50 % du Smic.
Aujourd’hui, les apprentis profitent d’une exonération quasi totale de cotisations salariales pour encourager leur embauche. Concrètement, seuls les salaires dépassant 79 % du Smic sont soumis à ces prélèvements, et tous les apprentis échappent à la CSG et à la CRDS. Cette politique d’exonération a représenté un coût de 1,5 milliard d’euros pour l’État en 2023, selon les inspections générales des affaires sociales (Igas) et des finances (IGF).
Mais à partir du 1er mars 2025, pour tous les nouveaux contrats d’apprentissage dans les entreprises de plus de 10 salariés, ces exonérations seront réduites. « Tous les apprentis qui gagnent plus de 50 % du Smic, quel que soit leur âge, seront concernés », précise Nathalie Fleury, vice-présidente du cabinet Lyseis Partner, spécialisé dans le conseil aux organismes de formation. En clair, la part de rémunération exonérée de cotisations sociales passera de 79 % à 50 % du Smic. Par exemple, un apprenti payé au Smic, soit 1 800 euros brut par mois, bénéficiait jusqu’ici d’une exonération sur 1 422 euros de son salaire. Avec la réforme, seulement 900 euros seront exonérés, le reste étant soumis aux cotisations.
Une perte de 146 euros par mois pour un apprenti payé au Smic
Mais concrètement, combien un apprenti va-t-il perdre ? Baptiste Martin, secrétaire général de l’Association des apprentis de France, a fait les calculs pour Capital. Pour un apprenti payé 1 800 euros brut par mois (soit 100 % du Smic), la CSG (9,2 %) et la CRDS (0,5 %) s’appliqueront désormais sur la partie du salaire excédant 50 % du Smic, soit 900 euros. Cela représente une retenue de 87 euros.
À cela s’ajoute la diminution de l’exonération des cotisations sociales. Jusqu’ici, seuls 378 euros de salaire étaient soumis à ces cotisations (environ 22 %, soit 83 euros de prélèvements). Désormais, 900 euros seront concernés, portant les cotisations à 198 euros par mois, soit une hausse de 115 euros. Au total, la perte nette pour un apprenti rémunéré au Smic s’élève à 146 euros par mois.
Un impact financier important pour les apprentis
Selon les calculs de l’IGF et de l’Igas, les exonérations de CSG et de CRDS sur les salaires des apprentis représentent actuellement un manque à gagner de 1,2 milliard d’euros pour la première et 64,6 millions d’euros pour la seconde.
Si Jean-Philippe Audrain, président de la Fédération nationale des directeurs de Centres de formation d’apprentis (Fnadir), reconnaît la nécessité de faire des économies, il alerte néanmoins sur les conséquences de cette réforme. « Les apprentis font déjà face à des charges importantes : loyer, transports, alimentation… Réduire leur salaire, c’est prendre le risque d’augmenter les abandons et les ruptures de contrat », prévient-il.
Reste à voir si cette réforme aura un impact sur l’attractivité de l’apprentissage, qui a connu une forte croissance ces dernières années.

SOURCE : CAPITAL

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