Crise de l’Attractivité dans l’Éducation : Une Baisse Marquée du Nombre de Candidats aux Concours de Professeurs du Second Degré en 2025

Le nombre de candidats aux concours de recrutement des enseignants pour les collèges et lycées en 2025 connaît une chute significative, accentuant ainsi la crise d’attractivité du métier. Avec une baisse de près de 3 000 postulants, les syndicats pointent du doigt les conditions de travail et la rémunération des enseignants comme des facteurs majeurs de cette désaffection. Si la situation est préoccupante pour les enseignants du secondaire, celle des professeurs des écoles semble un peu plus stable, bien que des inquiétudes demeurent.
UNE CHUTE DANS LE NOMBRE DE CANDIDATS AUX CONCOURS DU SECOND DEGRÉ
Selon les chiffres officiels et les syndicats, le nombre de candidats aux concours de recrutement des enseignants du second degré – pour les collèges et lycées – a diminué de près de 4% par rapport à l’an passé. En 2025, ce sont 73 796 candidats qui se sont inscrits aux concours, incluant les épreuves externes et Internet pour les agrégations, le Capes ou encore les Capet (enseignement technologique). Cette baisse est particulièrement marquée pour l’agrégation, avec un nombre de postulants qui a chuté de façon notable.
Cette évolution, selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, "confirme la crise d’attractivité" du métier d'enseignant. Le manque d’intérêt croissant pour ces concours soulève une question cruciale : comment rendre ces métiers plus attractifs et redonner l’envie aux jeunes générations de se lancer dans l’enseignement ?
LA REMUNÉRATION ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL : DES FACTEURS DÉCISIFS
Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE, met en avant plusieurs raisons expliquant cette désaffection. Il souligne que la rémunération des enseignants ne suit pas l’évolution de leur pouvoir d’achat, qui a chuté de manière substantielle depuis plus de vingt ans. Ajouté à cela, les réformes successives, comme le "choc des savoirs", et les conditions de travail parfois difficiles dans certains établissements, viennent démoraliser davantage les vocations.
Pour les syndicats, la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail semblent désormais indispensables pour inverser la tendance et attirer à nouveau des candidats dans le métier. En ce sens, Sophie Vénétitay évoque une "urgence" à engager une véritable réflexion sur la revalorisation du métier d’enseignant.
UNE STABILITÉ POUR LES CANDIDATS AUX CONCOURS DU PRIMAIRE
Contrairement au second degré, les concours de recrutement des professeurs des écoles connaissent une tendance inverse. En 2025, le nombre de candidats a légèrement augmenté, atteignant 75 219 inscriptions, contre 73 531 en 2024. Bien que cette hausse soit relative, elle constitue néanmoins un signe de stabilisation pour les professeurs des écoles, après une période de crise dans le recrutement.
Cependant, cette augmentation doit être nuancée, comme le précise Guislaine David, cosecrétaire générale du syndicat SNUipp-FSU. En effet, une chute de plus de 40% du nombre de candidats a été observée entre 2021 et 2025, principalement en raison du passage à un niveau de diplôme supérieur pour se présenter aux concours (niveau Bac+5). Cela constitue un obstacle supplémentaire pour de nombreux candidats potentiels, ce qui soulève la question de l’accessibilité et de la formation des futurs enseignants du primaire.
UN CALENDRIER DE RÉFORMES INDISPENSABLE POUR L’AVENIR DE L’ÉDUCATION
Face à ces défis, la ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a récemment exprimé son souhait de rouvrir une concertation sur la réforme de la formation initiale des enseignants. Cette réforme, jugée nécessaire par la Cour des comptes il y a deux ans, est envisagée comme une solution pour tenter d’améliorer le recrutement des enseignants. Les grandes lignes de cette réforme ont été annoncées par Emmanuel Macron au printemps dernier, mais leur mise en œuvre n’a pas encore apporté les résultats escomptés.
CONCLUSION : UNE CRISE QUI NÉCESSITE UNE RÉPONSE STRUCTURELLE
La baisse continue des candidats aux concours de recrutement des enseignants dans le secondaire reflète une crise plus profonde, liée à des enjeux de rémunération, de conditions de travail et de reconnaissance du métier. Si les professeurs des écoles semblent moins touchés par cette crise, le nombre de candidats reste insuffisant pour répondre aux besoins croissants dans le système éducatif français. Une réforme ambitieuse et rapide s’avère indispensable pour redonner aux enseignants la place qu’ils méritent et rétablir l’attractivité du métier.

SOURCE : lemonde.fr

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