EdTech France défend la formation à distance

Pour EdTech France, la volonté gouvernementale de réduire les financements destinés aux apprentis formés en ligne sous-entend que le distanciel serait une solution "low cost". L’association des start-up de l’éducation et de la formation professionnelle soutient, au contraire, l’efficacité de ces dispositifs et alerte sur une mesure qui pourrait fragiliser toute une filière.
"S’en prendre à la formation à distance est un choix incohérent, infondé et contre-productif", déclare EdTech France dans un communiqué publié le 14 avril 2025. L’association, qui œuvre pour "démontrer l’utilité et l’efficacité des solutions innovantes en collaboration avec les communautés éducatives, le monde académique et scientifique", réagit aux intentions du gouvernement. Celui-ci envisage des économies ciblant les formations à distance dans le cadre des contrats d’apprentissage.
Des prises en charge potentiellement modulées
Rien n’est encore officiel. Mais l’article 191 de la loi de finances pour 2025 prévoit la possibilité de moduler, selon des critères précisés par décret, les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage définis par les branches professionnelles, "lorsque la réalisation des actions de formation fait appel à des modalités de formation à distance" (article L.6332-14 du code du travail).
Les formations 100 % en ligne dans le collimateur
Par ailleurs, les formations intégralement à distance préparant au BTS par la voie de l’apprentissage sont aussi visées dans une note commune de la Dgesip et la Dgesco, adressée aux recteurs en novembre 2024. Ce document évoque un renforcement du contrôle pédagogique a posteriori.
Même son de cloche lors de la 6e édition de l’Atlas de l’alternance, organisée le 8 avril 2025 à Paris par l’Opco des services financiers et du conseil. Rachel Bécuwe, adjointe au délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle, évoquait alors "des fraudes sur la qualité, c’est-à-dire des formations dispensées par des formateurs non qualifiés ou avec un volume horaire non respecté, ou intégralement à distance".
"Cette petite musique devient de plus en plus insistante", confirme Nicolas Montetagaud, vice-président d’EdTech France chargé de la formation professionnelle, auprès d'AEF info. "Nous avons récemment échangé avec le cabinet de la ministre du Travail et il nous a été clairement indiqué que le gouvernement comptait bien activer la disposition de la loi de finances. Le 100 % distanciel est clairement visé. Mais pourquoi opérer une telle distinction entre présentiel et distanciel ?", s’interroge-t-il.
Des dispositifs adaptés et accessibles
EdTech France souhaite au contraire valoriser les atouts de la formation à distance : "Plusieurs millions d’apprenants de tous âges ont déjà été formés, en priorité sur des métiers en tension et des compétences clés." L’association souligne également les bénéfices du distanciel : accessibilité pour les personnes handicapées, les parents isolés, les Ultramarins ou les habitants de zones rurales, ainsi que des rentrées possibles toute l’année, facilitant la réorientation rapide.
"Nos pédagogies sont innovantes et efficaces", affirme encore l’association des start-up de l’éducation. "Elles garantissent des parcours personnalisés, engageants et constamment mis à jour. Nous investissons massivement dans cette qualité. Nos coûts sont différents, mais comparables à ceux du présentiel." EdTech met en garde contre une décision pouvant "fragiliser une filière française qui a prouvé son utilité pendant la crise du Covid et qui n’a cessé depuis de perfectionner ses outils".
Un financement en danger pour de mauvaises raisons
"Le présupposé selon lequel le distanciel serait du 'low cost' et donc moins digne d’un financement équivalent risque de devenir une prophétie autoréalisatrice", alerte Nicolas Montetagaud. Pour EdTech France, "le seul critère valable pour orienter les investissements publics ou privés en matière de formation devrait rester l’efficacité et l’impact".

SOURCE : AEFINFO

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