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ÉDUCATION
17
June 2025

Emploi : les diplômés des grandes écoles résistent à la crise, mais les inégalités salariales persistent

Dans un contexte de ralentissement économique et de baisse des recrutements, les diplômés des grandes écoles conservent un taux d’emploi élevé et des conditions d’insertion globalement favorables. C’est le constat dressé par la Conférence des grandes écoles (CGE), qui a présenté le 12 juin son enquête annuelle sur l’employabilité de ses anciens étudiants. Un tableau plutôt rassurant, malgré des inégalités persistantes, notamment entre femmes et hommes.

« Les diplômés des grandes écoles résistent trois fois mieux que la moyenne aux difficultés du marché », affirme Nicolas Glady, vice-président de la commission Formation et carrières de la CGE. Pourtant, les indicateurs connaissent cette année un recul plus marqué qu’en 2024 : le taux net d’emploi baisse de 5,6 points, atteignant 80,2%, contre 90,5% l’année précédente. Une diminution plus nette chez les ingénieurs (-7,2 points), par rapport aux diplômés en management (-2,9 points). Dans les autres spécialités, le taux net d’emploi est de 73,3%.

Cette baisse s’accompagne d’une hausse du nombre de diplômés encore en recherche d’emploi : 16,9% de la dernière promotion sont concernés, soit 4,7 points de plus que l’année précédente. Les diplômés des écoles de management sont les plus touchés, avec près de 20% à la recherche d’un poste, contre 14,9% chez les ingénieurs.

Malgré ces difficultés, les diplômés restent très recherchés par les employeurs. « Si l’on compare aux -19% de recrutements constatés par l’APEC sur l’ensemble des jeunes diplômés, nos écoles s’en sortent beaucoup mieux », souligne Nicolas Glady. Preuve de cette attractivité : plus de 8 diplômés sur 10 trouvent un emploi en moins de deux mois après la sortie, même si cette proportion baisse légèrement par rapport à 2024 (82% contre 84,6%). Près de 65% signent même leur contrat avant d’obtenir leur diplôme.

Le recours à l’alternance constitue également un levier important pour l’insertion. Cette année, 30,1% des diplômés sont passés par l’apprentissage, une progression de 2 points par rapport à l’an dernier. Et parmi eux, 66% sont déjà en emploi à l’issue de leurs études.

En termes de conditions d’emploi, la CGE se félicite d’un niveau toujours élevé : 83,5% des diplômés obtiennent un CDI, et 85,7% un poste de cadre, un pourcentage qui dépasse même les 90% pour les ingénieurs. Côté rémunération, les diplômés profitent d’une hausse continue des salaires : le salaire brut annuel moyen s’élève à 39.604 euros hors primes (+1,5% en un an), avec un avantage pour les diplômés en management, qui gagnent en moyenne 41.103 euros contre 39.129 euros pour les ingénieurs.

Mais ce tableau positif est terni par des inégalités persistantes entre femmes et hommes. L’écart salarial, déjà présent les années précédentes, se creuse encore : 5,7% de différence cette année, contre 5,2% en 2024. Cet écart dépasse même les 7% chez les diplômés d’écoles de management, et grimpe jusqu’à 4.100 euros dans certains secteurs comme la banque-assurance. Au-delà du salaire, les femmes sont également moins nombreuses à obtenir un CDI (78% contre 87,4% pour les hommes) et à accéder au statut de cadre (80,1% contre 89,5%).

Pour la CGE, ces écarts trouvent leur origine à plusieurs niveaux : orientation genrée dès le lycée, moindre représentation dans les secteurs technologiques mieux rémunérés, biais inconscients lors des recrutements. « Il y a un travail à faire à chaque étape », insiste Laurent Champaney, président de la CGE. Des dispositifs sont en place dans les écoles pour accompagner davantage les jeunes diplômées et les inciter à être plus exigeantes lors des négociations salariales. Mais les résultats peinent encore à suivre.

Des actions de sensibilisation sont également menées en amont, dès le collège et le lycée, pour encourager davantage de jeunes filles à s’orienter vers les filières scientifiques, notamment via le plan national « Filles et maths ».

Malgré les tensions actuelles sur le marché du travail, la CGE reste confiante dans la solidité de ses diplômes face aux crises. Mais pour que cette attractivité bénéficie pleinement à tous ses diplômés, la lutte contre les inégalités demeure une priorité.

SOURCE : LETUDIANT.FR

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