En terminale, la spécialité "maths, physique-chimie" devient le choix principal des filles

Sciences de l’ingénieur, mathématiques ou encore physique-chimie… En terminale, les filles sont sous-représentées dans les matières scientifiques, calcule le service statistique du ministère de l’Éducation nationale dans une note publiée le 4 mars 2025. Les mathématiques sont encore abandonnées par 40 % d’entre elles entre la première et la terminale, constate par ailleurs la Depp, une part qui a cependant chuté de 12 points en 5 ans. D’autant qu’à la rentrée 2024, la combinaison de spécialités maths, physique-chimie devient la plus choisie par les filles de terminale générale.
En terminale, la combinaison de spécialités maths, physique-chimie devient la plus choisie par les filles
Le 27 janvier 2025, la Cour des comptes rendait un rapport sur l’égalité filles-garçons à l’école (lire sur AEF info), constatant un certain nombre de stéréotypes qui pèsent encore sur la manière dont les filles abordent leur scolarité et se retrouvent dans des choix très genrés de spécialités au lycée.
Mais quelles spécialités et quelles options les lycéennes ont-elles choisi à la rentrée 2024 ?
L’année dernière, la Depp faisait valoir, dans une note d’information, un choix de plus en plus important des mathématiques par les filles de terminale (lire sur AEF info). Les nouvelles données du service statistique du ministère de l’Éducation nationale, publiées mardi 4 mars 2025, permettent de détailler plus amplement les préférences des filles de lycée général pour les spécialités qui détermineront - au moins en partie - leur parcours après le baccalauréat.
En première, les langues, les humanités et les enseignements artistiques sont les plus choisis
En première générale à la rentrée 2024, constate la Depp, les langues, les humanités et les enseignements artistiques restent les enseignements les plus choisis par les filles. Elles représentent en effet 65,7 % des effectifs de la spécialité langues, littérature et cultures étrangères et régionales, 80,4 % de ceux de la spécialité humanités, littérature et philosophie ou encore 80,2 % en histoire des arts.
Le service statistique du MEN indique également que la combinaison la plus choisie par les élèves de première générale (24 % d’entre eux) est mathématiques, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre. Parmi eux, les filles sont majoritaires à effectuer ce choix : elles représentent 59 % des quelque 91 400 élèves ayant privilégié cette triplette, une part en hausse de 1,7 point par rapport à 2023, précise la note.
Les mathématiques abandonnées par 40 % des filles à l’entrée en terminale
Conséquence de la réforme du baccalauréat initiée par Jean-Michel Blanquer (lire sur AEF info), si trois spécialités doivent être suivies durant l’année de première, seules deux sont poursuivies en terminale.
Ainsi, 71 % des filles qui avaient opté pour les cours de spécialité sciences de l’ingénieur et sciences physiques en première en 2022-2023 n’ont pas continué en terminale en 2023-24 (versus 72,4 % un an plus tôt). Un rejet qui concerne 64,1 % des filles pour la spécialité numérique et sciences informatiques (62,5 % en 2022-23), ainsi que 48,1 % de celles qui étudiaient littérature et langues et cultures de l’Antiquité, latin (52,6 % d’abandon en 2022-23).
Les mathématiques sont abandonnées par 40,1 % des filles en terminale, tandis qu’elles étaient 41,6 % dans ce cas en 2022-23 et surtout 52,5 % en 2020-2021. Les spécialités les moins abandonnées par les filles sont arts du cirque (7,5 % n’en font plus en terminale), théâtre (19,6 %) et arts plastiques (20,4 %).
Les sciences économiques et sociales plébiscitées par les filles de terminale générale
Avec 76 623 élèves concernées sur un total de 375 405 élèves, les sciences économiques et sociales sont la spécialité que les filles de terminale générale ont le plus sélectionnée à la rentrée 2024. Suivent les mathématiques (70 260 filles) qui confirment leur position de deuxième enseignement de spécialité le plus choisi par les filles, explique la Depp, puis la spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques (57 461 élèves).
La Depp observe que la part des filles dans chacun des enseignements de spécialité de terminale générale reste globalement stable par rapport aux années précédentes. Alors qu’elles représentent 55 % des élèves de terminale générale, les filles de terminale générale sont surreprésentées dans les enseignements artistiques, en LLCA (81 %), en HLP (82 %), en LLCER (71 %) et, dans une moindre mesure, en SVT (63 %). Elles sont en revanche sous-représentées en SI (15 %), en NSI (15 %), en EPPCS (32 %) et, dans une moindre mesure, en mathématiques (42 %) et en physique-chimie (47 %).
La Depp ajoute que les cinq premières combinaisons de spécialités regroupent 53 % des filles de terminale. En 2024, les trois combinaisons les plus fréquemment choisies par les filles sont les mêmes que l’année précédente. Cependant, l’ordre change : la combinaison mathématiques, physique-chimie (14 %) devient la combinaison la plus choisie par les filles, suivie de HGGSP, SES (14 %) et physique-chimie, SVT (12 %).
Une surreprésentation dans l’enseignement optionnel mathématiques complémentaires, au contraire des mathématiques expertes
Comme les années précédentes, à la rentrée 2024 une majorité d’élèves (62 %) font le choix de ne suivre aucun enseignement optionnel, constate la Depp. Les filles sont plus nombreuses dans ce cas (57 % contre 43 % de garçons).
Parmi les 38 % d’élèves qui suivent ces enseignements, les filles sont surreprésentées chez les élèves ayant choisi les enseignements optionnels mathématiques complémentaires (63 %) et droit et grands enjeux du monde contemporain (74 %), mais elles sont sous-représentées chez les élèves ayant choisi mathématiques expertes (34 %).
Au total en 2024, conclut le document, 50 % des filles de terminale générale (contre 70 % des garçons) suivent un enseignement de mathématiques : 34 % ont choisi un enseignement de spécialité de mathématiques, tandis que 16 % des filles suivent l’enseignement optionnel mathématiques complémentaires.

SOURCE : AEFINFO

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

Interdiction du portable au lycée : que pensent les ados après le rapport sur TikTok ?

L’enseignement supérieur bientôt confronté aux effets de la dénatalité dès 2029
