Enseignement supérieur : l’intelligence artificielle cherche sa place

Préparation des examens, correction des copies, travaux d’étudiants… l’intelligence artificielle s’invite désormais dans le quotidien de l’enseignement supérieur. Les IA génératives, tout comme les ordinateurs, questionnent les pratiques pédagogiques traditionnelles, tandis que la prise de notes manuscrite revient sur le devant de la scène, au nom d’une meilleure efficacité d’apprentissage.
L’IA au service des enseignants
Avec l’arrivée d’outils d’intelligence artificielle accessibles à tous, les élèves, étudiants et enseignants se sont rapidement approprié ces technologies.
Les professeurs, du primaire au supérieur, les utilisent pour concevoir des plans de cours, créer des supports visuels ou élaborer des sujets d’examens.
Mais une interrogation persiste : peut-on confier à des algorithmes la correction et l’évaluation des copies ?
Des corrections assistées par l’intelligence artificielle
Une équipe du PiLab, le laboratoire d’innovation pédagogique de l’Edhec Business School, a mené une étude comparant les corrections réalisées par l’IA à celles des enseignants.
L’objectif : alléger la charge de travail professorale tout en explorant les usages maîtrisés de l’intelligence artificielle dans un cadre académique.
Des algorithmes qui apprennent encore
Après une première phase de test, les chercheurs ont mené au printemps 2024 des évaluations à grande échelle sur de véritables copies d’étudiants.
Les enseignants ont fourni à l’IA un barème précis et des règles de notation. Les notes et commentaires générés automatiquement étaient ensuite vérifiés manuellement.
Ce processus, bien que prometteur, limitait pour l’instant le gain de temps réel, la relecture restant indispensable. De plus, le faible nombre d’étudiants concernés empêchait de tirer des conclusions définitives.
Au-delà de la performance technique, la question devient organisationnelle : comment réinvestir le temps libéré par l’automatisation des corrections ?
Doit-on l’utiliser pour renforcer la présence pédagogique, personnaliser davantage les retours ou offrir plus de temps à la recherche universitaire ?
Des étudiants partagés face à la notation automatisée
Les étudiants, premiers concernés, se montrent sceptiques.
S’ils reconnaissent volontiers utiliser l’IA pour préparer leurs cours ou leurs exposés, beaucoup se disent « peu enthousiastes » à l’idée de voir leur notation confiée à une machine, selon les travaux publiés par l’Edhec Business School.
Car au-delà du résultat, c’est la dimension humaine de l’évaluation qui demeure essentielle : comprendre ses erreurs, échanger avec l’enseignant, bénéficier d’un regard critique et bienveillant.
Le retour en force de l’écriture manuscrite
Parallèlement, une réflexion émerge sur la place du numérique dans les apprentissages.
De plus en plus d’établissements s’interrogent : la prise de notes manuscrite ne favoriserait-elle pas une meilleure mémorisation que l’usage du clavier ?
Une étude menée en 2024 par l’Université de sciences et technologie de Norvège a démontré que l’écriture au stylo stimule davantage les connexions neuronales liées à la compréhension et à la mémoire.
Ces résultats ont conduit l’Université de Poitiers à recommander la prise de notes manuscrite à ses étudiants de Master 1 en Intelligence économique. Selon les enseignants, cette pratique améliore la qualité d’écoute et la concentration, tout en redonnant sens à l’acte d’apprendre.

SOURCE : franceinfo.fr

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