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ÉDUCATION
6
March 2025

Filière vétérinaire : pourquoi de plus en plus de jeunes se forment à l'étranger

Un choix face à une sélection très stricte en France

De plus en plus d’étudiants français se tournent vers des formations vétérinaires en Europe, notamment en Roumanie et en Espagne. Une alternative aux formations françaises, où la sélection est particulièrement exigeante.

« J’ai toujours voulu être vétérinaire, et rien d’autre », confie Siloë, 18 ans, en première année de formation à Murcia, en Espagne. « Sur Parcoursup, il y a tellement de candidats que je n’ai même pas été retenue pour les oraux en France. Je ne me voyais pas en prépa, avec la compétition et sans être sûre de réussir. » Postuler à l’étranger est alors devenu une évidence pour elle.

Plus de la moitié des nouveaux vétérinaires formés à l’étranger

Le phénomène prend de l’ampleur. En 2023, selon l’Ordre national des vétérinaires, 54 % des nouveaux vétérinaires inscrits en France ont obtenu leur diplôme à l’étranger, soit 16 % de plus que l’année précédente. Parmi eux, plus d’un quart ont étudié en Espagne ou en Roumanie, qui devancent désormais la Belgique.

Cette tendance s’explique par le faible nombre de places en France. Seuls cinq établissements permettent d’obtenir le diplôme de docteur vétérinaire : quatre écoles publiques (Maisons-Alfort, Toulouse, Nantes et Lyon) et une école privée à Rouen (UniLaSalle), pour un total de 720 places publiques et 120 places privées par an.

« Malheureusement, en France, le nombre d’étudiants formés ne correspond pas aux besoins, souligne Jean-François Mourier, membre de l’Ordre des vétérinaires de la région AURA. On ne peut donc voir que d’un bon œil ces formations européennes. »

Des formations bien équipées

Siloë a été acceptée à Madrid et à Murcia et a choisi cette dernière, où la formation est dispensée en espagnol et en anglais. « Dès que j’ai été admise, j’ai pris des cours particuliers en espagnol », raconte-t-elle. « Nous avons énormément de cours, mais cela se passe très bien. Les infrastructures sont modernes, avec beaucoup de matériel et des simulateurs. »

Richard, 28 ans, termine sa formation à Iasi, en Roumanie. Après un bac pro agricole et un BTS, il a choisi d’étudier à l’étranger pour se spécialiser dans la reproduction des étalons. « Quand je suis parti, je ne parlais même pas anglais, se souvient-il. Je m’y suis mis pour ensuite apprendre le roumain. » Il a suivi une année de prépa avant d’intégrer une école roumaine. « Il y a peut-être un peu moins de suivi et de pratique qu’en France, mais c’est aux élèves de s’impliquer ! »

Un coût important pour les familles

Étudier à l’étranger représente un investissement conséquent. « Pour postuler dans quatre écoles différentes, nous avons déboursé au moins 2 000 euros », explique Nadège Péry, dont la fille est en première année à Bucarest. Entre frais de dossier, tests et traductions certifiées, la facture grimpe vite.

Les frais d’inscription varient selon les établissements : 7 000 euros par an à Bucarest, 20 000 euros à Chypre, contre seulement 2 800 euros dans les écoles publiques françaises. À cela s’ajoutent les frais de logement et de transport. « En France, ma fille aurait été boursière, mais à l’étranger, elle ne bénéficie d’aucune aide », regrette Nadège Péry. Sa fille a donc dû contracter un prêt étudiant de 35 000 euros.

Une formation reconnue et des enseignants qualifiés

Diplômée en juin dernier de l’école de Cluj-Napoca, en Roumanie, Clara, 24 ans, garde un excellent souvenir de son parcours. « La ville était très agréable et les Roumains très accueillants », raconte-t-elle. Elle a suivi sa formation en français, mais des cursus en anglais et en roumain existent également, avec des enseignants souvent trilingues et très compétents.

Aujourd’hui en internat en équine en France, Clara s’intègre sans difficulté dans le milieu professionnel, prouvant que ces formations européennes offrent une réelle opportunité pour les jeunes souhaitant exercer le métier de vétérinaire.

SOURCE : ledauphine

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