Hauts-de-france : le cfa jean bosco veut continuer à se développer malgré la baisse des niveaux de prise en charge

Le CFA Jean Bosco, CFA hors les murs de l’enseignement catholique dans les Hauts-de-France, adopte une stratégie offensive face à la baisse de la prise en charge des contrats d’apprentissage. "Nous refusons d’entrer dans une politique de repli car nous avons un modèle qui tient la route", affirme son directeur Jean-François Desbonnet, lors d’un entretien avec AEF info fin août 2025. "Pour cette rentrée, nous avons dépassé la barre des 5 000 contrats, comme l’an passé, ce qui est plutôt positif dans une conjoncture difficile". Le CFA a plus que doublé ses effectifs en sept ans.
Un cfa en pleine croissance
Implanté dans les Hauts-de-France, le CFA Jean Bosco est le premier centre de formation par apprentissage de l’enseignement catholique au niveau national. Il compte 44 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 42 M€, auxquels s’ajoutent les aides du conseil régional (6 M€) et des Opco (environ 500 000 euros). En sept ans, ses effectifs sont passés de 2 200 apprentis répartis dans 25 UFA, à plus de 5 000 formés dans 56 unités de formation, quasiment toutes implantées au sein de lycées catholiques.
Les premiers pas de ce CFA né en 2018 de la fusion de deux structures, ont été bousculés par la réforme de l’apprentissage. "Il a fallu réécrire un business model et revoir notre déploiement", se souvient son directeur Jean-François Desbonnet. "Alors que chaque lycée aurait pu développer son propre CFA, l’enseignement catholique a décidé de maintenir un fonctionnement en réseau dans les Hauts-de-France", précise-t-il. Cela n’a pas été le cas dans toutes les régions.
Plus de formations postbac
BTP, environnement, commerce, énergie, hôtellerie-restauration, industrie, santé… Le CFA Jean Bosco propose désormais des formations dans 16 domaines professionnels. "Nous ouvrons chaque année de nouvelles formations, du CAP au Bac+5", indique le directeur. "Nous avons une vraie fonction d’ascenseur social pour des jeunes qui sans l’alternance n’auraient pas accédé à l’enseignement supérieur", ajoute-t-il.
Avant la réforme, l’offre post-bac du CFA se limitait aux BTS, les autres formations du supérieur étant confiées à un autre CFA hors les murs (Formasup), sur décision du conseil régional. La libéralisation de l’offre a changé la donne : le supérieur représente désormais 40 % des effectifs, contre 20 % auparavant. Cependant, la croissance des effectifs ne s’est pas limitée au post-bac. "Les formations bac et infrabac répondent parfois mieux aux besoins des territoires et des jeunes, en particulier sur les territoires fragiles", souligne Jean-François Desbonnet.
Le modèle du CFA repose sur la mutualisation des moyens entre UFA – avec un système de péréquation pour aider les établissements en difficulté – mais aussi sur un effort continu de "recherche et développement". Un service dédié analyse les besoins des entreprises à partir des données de l’Insee et des observatoires (nationaux, régionaux et de branche). Une première "mesure d’impact" vient aussi d’être réalisée, avec l’appui du conseil régional, afin de rendre plus visibles les retombées économiques de l’apprentissage sur chaque territoire.
Délais de recrutement
L’évolution des règles de financement de l’apprentissage n’a pas surpris le directeur. "L’exécutif a mis les moyens pour réussir sa réforme. Le réajustement est normal et permettra de réguler les dérives", analyse-t-il. "La qualité de service, de la pédagogie, de l’accompagnement, ainsi que la bonne utilisation des fonds alloués, assureront la pérennité de ceux qui s’engagent vraiment dans l’apprentissage. Les marchands de soupe, eux, vont passer à autre chose".
Jean-François Desbonnet s’inquiète davantage de la conjoncture économique, marquée par un allongement des délais de recrutement. "L’objectif est de maintenir un effectif de 5 000 apprentis à l’échelle régionale", indique-t-il. Ce sera le cas cette année. Le CFA a recruté six salariés supplémentaires au sein de son service développement, qui compte désormais 11 salariés. "Ce ne sont pas des commerciaux qui vendent de l’apprentissage, mais des spécialistes en phase avec nos valeurs", affirme le directeur.
Le cfa veut sauver des métiers en voie de disparition
L’École du cuir de Villeneuve-Saint-Germain (Aisne) va proposer une section par apprentissage en partenariat avec le CFA Jean Bosco. Le CFA Jean Bosco prend une nouvelle orientation cette année en s’intéressant aux savoir-faire qui risquent de tomber dans l’oubli. "C’est une volonté politique plus qu’un modèle économique, mais notre réseau pourra absorber un éventuel déficit et le conseil régional devrait nous aider à équilibrer ces formations financièrement", précise Jean-François Desbonnet.
Un CAP vannerie a ouvert mi-septembre avec quatre apprentis, près d’Abbeville (Somme). "Des parents ou des salariés en reconversion nous demandaient régulièrement comment se former à notre métier", relate Xavier Quointeau, dirigeant de la société Candas, joint par AEF info. "Il n’y a plus en Europe que deux écoles, l’une en Allemagne et l’autre dans un lycée agricole en Haute-Marne. Aussi, quand le CFA Jean Bosco nous a proposé d’ouvrir une UFA avec le lycée Saint-Pierre d’Abbeville, nous n’avons pas hésité". Avec quels emplois à la clé ? "Outre les marchés traditionnels de la boulangerie et de la pâtisserie, nous investissons de nouveaux créneaux, comme l’habillage de cercueil en osier. On a suffisamment de travail pour occuper tout le monde !"
Une deuxième UFA devrait bientôt ouvrir, cette fois autour des métiers du cuir. L’École du cuir, située près de Soissons (Aisne) forme déjà chaque année une cinquantaine de demandeurs d’emploi en reconversion, les préparant au titre professionnel de sellier garnisseur (niveau 4) et à la spécialité véhicule de prestige et de collection. "J’ai créé cet organisme de formation parce que je ne trouvais pas de salariés formés", explique Diane Deblyck, cheffe d’entreprise. "Or les débouchés sont là, dans l’automobile mais aussi l’aéronautique, le nautisme ou encore le ferroviaire, car beaucoup de selliers partent à la retraite". Diane Deblyck souhaite désormais former les plus jeunes. "Beaucoup de parents m’appellent pour me dire que leur enfant veut faire ce métier. Or à l’école on ne forme que des majeurs. L’UFA permettra de prendre des apprentis et de les former en deux ans". Ouverture prévue en janvier 2026, avec quatre apprentis pour commencer.

SOURCE : AEF INFO

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