La bataille des compétences, un outil de soft power

L’Afpa et le ministère du Travail ont profité du colloque co-organisé le 30 septembre 2025 pour rappeler l’importance de l’action des opérateurs français en coopération internationale dans la formation professionnelle. Les atouts du modèle français et l’intérêt de cette coopération pour les politiques intérieures ont été détaillés. L’Afpa a réaffirmé la dimension internationale de ses missions, tandis que le DGEFP, Benjamin Maurice, a évoqué les perspectives de coopération au niveau européen.

Antoine Saint-Denis, délégué aux affaires européennes et internationales du ministère du Travail, souligne : « le contexte incertain nous oblige à repenser et conforter notre offre de formation professionnelle à l’international ». Pour lui, « nous sommes dans une bataille mondiale où la qualité de nos systèmes de formation et notre capacité à partager nos savoir-faire et valeurs sont déterminantes. Cette bataille des compétences est un outil considérable de soft power ».

Atouts de la France dans la coopération internationale

Avant lui, Benjamin Maurice a rappelé que « la coopération en formation et insertion n’est pas seulement un enjeu technique, c’est aussi géopolitique, social et humain ». Aucun pays ne peut seul affronter les transitions démographiques, écologiques et numériques : la formation professionnelle doit désormais s’inscrire à l’international.

Saint-Denis ajoute que « la France a des atouts : la qualité de son système de formation et le savoir-faire d’opérateurs comme l’Afpa, Expertise France et France Travail sont reconnus. Pour que cette influence porte ses fruits, il faut anticiper et travailler en équipe France ».

Confirmation du rôle de l’Afpa

Michaël Ohier, nouveau directeur général de l’Afpa, confirme le rôle de coordination de son organisme. Le livre blanc sur les enjeux et perspectives 2025-2023 présenté lors du colloque montre cette volonté. « Depuis 80 ans, l’Afpa agit au-delà de nos frontières pour relever les défis en compétences, certification et transitions professionnelles. La coopération internationale fait partie de notre ADN », souligne-t-il.

Christophe Sadok, directeur de l’ingénierie et de l’innovation de l’Afpa, indique que le ministère du Travail devrait continuer de soutenir ces missions de coopération internationale dans le cadre du PLF 2026.

Importance aussi pour la France

Antoine Saint-Denis rappelle que coopérer à l’international profite aussi à la France : « dans un monde incertain, cela permet d’apprendre, d’adapter nos métiers et nos actions aux enjeux. La formation professionnelle garantit compétitivité, inclusion et cohésion sociale ». Face au vieillissement de la population, la formation est clé pour maintenir le taux d’emploi.

Partenariats et influence en Europe

Benjamin Maurice met l’accent sur la dimension européenne. La déclaration d’Herning (Danemark), adoptée le 12 septembre 2025 par le comité informel des ministres de l’Éducation de l’UE, fixe les orientations 2026-2030 de la coopération européenne en enseignement et formation professionnels.

Trois priorités ont été mises en avant : renforcer l’attractivité de la formation professionnelle en adéquation avec les besoins des marchés du travail, répondre aux pénuries d’enseignants et formateurs, et développer l’enseignement supérieur pour maximiser son potentiel. Maurice se félicite que les observations de la France aient été intégrées, notamment sur les transitions démographiques et la formation en situation de travail.

SOURCE : AEFINFO