La moitié des apprentis de niveau CAP à BTS gagnent moins de 1 622 euros par mois

Une rémunération médiane de 1 622 euros pour les anciens apprentis

En 2022, 50 % des apprentis de niveau CAP à BTS sortis d’études un an plus tôt et en emploi salarié privé perçoivent moins de 1 622 euros net par mois en équivalent temps plein, selon une étude de la Dares publiée le 24 juin 2025. La rémunération médiane augmente avec le niveau de diplôme, sauf pour les certifications hors Éducation nationale. Les apprentis diplômés et ceux issus des formations dans le domaine de la production sont mieux rémunérés. Leur rémunération est également supérieure à celle des non-apprentis.

En 2022, la rémunération médiane des anciens apprentis de niveau CAP à BTS sortis d’études en 2021 et en emploi salarié privé en juillet 2022 s’établit à 1 622 euros net par mois (primes et heures supplémentaires incluses), selon la Dares. "Cela représente 1,2 fois le Smic net en vigueur en juillet 2022. À titre de comparaison, un quart des salariés du privé en France perçoivent moins de 1 660 euros net par mois et la moitié moins de 2 091 euros net en 2022", précise l’étude.

La rémunération médiane des apprentis un an après la formation atteint 1 728 euros net par mois pour les sortants de BTS, 1 606 euros pour les titulaires d’un BP, 1 608 euros pour les détenteurs d’un bac professionnel et 1 562 euros pour les titulaires d’un CAP. "L’écart entre les niveaux de diplôme se maintient même après avoir pris en compte la spécialité suivie durant la formation", indique la Dares.

Une majoration grâce aux mentions complémentaires

Les apprentis sortant de MC (mention complémentaire) – qui permet d’obtenir une qualification spécialisée et qui devient le "certificat de spécialisation" à partir de la session 2025 – sont mieux rémunérés que ceux issus des diplômes de l’Éducation nationale au même niveau.

Pour les apprentis ayant suivi des certifications hors Éducation nationale (par exemple, celles du ministère des Sports ou des chambres des métiers), la rémunération médiane après une certification de niveau 3 (équivalent CAP) est légèrement supérieure à celle des niveaux 4 (équivalent bac pro) : 1 638 euros net par mois contre 1 599 euros. Cependant, cette rémunération reste inférieure à celle des certifications de niveau 5 (équivalent BTS), qui s’élève à 1 751 euros net par mois.

La Dares explique que ces écarts s’expliquent notamment par les formations préparées. Les sortants de formations paramédicales, fréquentes au niveau 3, gagnent mieux leur vie que ceux ayant obtenu un BP JEPS, diplôme fréquent au niveau 4, préparant aux métiers d’animateur ou d’éducateur sportif. La différence atteint 239 euros net par mois.

60 euros de plus par mois pour les diplômés

80 % des apprentis sortants d’un CAP, d’une mention complémentaire, d’un baccalauréat professionnel, d’un BP ou d’un BTS en emploi salarié privé en juillet 2022 ont obtenu leur diplôme. Ils sont plus souvent en emploi que les non-diplômés (74 % contre 63 %).

Les apprentis diplômés perçoivent en moyenne 60 euros net par mois de plus que les non-diplômés. Cet écart augmente selon le niveau de diplôme : 20 euros après un CAP, 39 euros après un bac professionnel, 94 euros après un BP et 115 euros après un BTS.

Les apprentis issus des spécialités de la production s’insèrent davantage dans l’emploi salarié privé que ceux des services (73 % contre 65 %). Leur rémunération médiane un an après la formation est également plus élevée : 1 641 euros net contre 1 590 euros net dans les services. Cette différence est particulièrement marquée après un BTS (111 euros net) ou un BP (154 euros net), et plus faible après un bac professionnel (51 euros net) ou un CAP (50 euros net).

Les spécialités les plus rémunératrices sont :

• "Transport, manutention, magasinage" en CAP (1 753 euros net)
• "Technologies industrielles" en bac professionnel (1 948 euros net)
• "Alimentation et agroalimentaire transformation" en BP (1 731 euros net) ou en BTS (1 871 euros net)

Les spécialités les moins bien rémunérées sont :

• "Services aux personnes" en CAP (1 427 euros net)
• "Coiffure, esthétique" pour les diplômes du BP au BTS

Une meilleure rémunération pour les ex-apprentis

L’étude souligne aussi un écart de rémunération entre les sexes à niveau de certification équivalent : 1 645 euros net pour les hommes contre 1 572 euros net pour les femmes, soit une différence de 73 euros. Cette inégalité ne s’explique pas par le temps partiel (les calculs étant réalisés en équivalent temps plein), mais surtout par les choix de spécialités, les jeunes femmes se dirigeant davantage vers les secteurs les moins rémunérateurs comme la coiffure ou les services aux personnes.

Enfin, une autre étude de la Dares, également publiée le 24 juin, révèle que les lycéens professionnels et étudiants de niveau CAP à BTS gagnent 40 euros net par mois de moins que les apprentis un an après la sortie d’études en 2021. La rémunération médiane de ces élèves s’établit à 1 582 euros net par mois, contre 1 622 euros pour les apprentis. Plus précisément, la médiane est de 1 613 euros pour les sortants de BTS (soit 115 euros de moins que les apprentis), 1 567 euros pour les bacs professionnels (41 euros de moins) et 1 526 euros pour les CAP (36 euros de moins).

SOURCE : AEF INFO