"La salle d’étude est pas mal et la cafet’ a été refaite aussi" : infrastructure, encadrement, localisation... comment définir un bon lycée ?

Alors que nous venons de publier notre classement annuel des meilleurs établissements de France, nous sommes allés demander aux premiers concernés - les lycéens - quels étaient leurs critères d’un bon lycée.

« J’ai fait ma seconde et ma première dans un établissement grenoblois, avant de changer en terminale, pour les spés, explique Matteo, en passant sa main dans ses cheveux bruns. Quand on lui demande ce qui lui plaît dans son établissement ou dans le précédent, le jeune homme est catégorique. « Dans mon premier établissement, il y avait beaucoup d’animations, d’activités. On faisait par exemple le carnaval, alors que dans celui où je suis cette année, il n’y a pas grand-chose. Je le regrette vraiment ! »

L’ambiance, un critère difficile à objectiver dans notre classement des meilleurs lycées français qui se base plutôt sur de bons résultats au bac, un taux de mention satisfaisant ou encore des lycées qui ne renvoient pas leurs élèves en cours de route... En fonction des attentes de chacun, certains critères sont plus importants que d’autres : privé ou public, localisation, infrastructures, internat, propreté des toilettes... la définition d’un bon lycée peut dépasser le recueil du ministère de l’Éducation nationale.

« Notre lycée est un peu isolé, il n’y a pas vraiment de commerces à côté »

Assise à côté de Matteo, Élisa, sa petite amie inscrite dans un autre lycée, constate : « Chez nous, il y a beaucoup de choses. Une bonne ambiance entre élèves, grâce à la Maison des Lycéens qui organise des journées à thèmes, des clubs - journal, dessin, musique, Japon, éloquence… et pas mal de sorties, à l’initiative des profs : l’an dernier, ma prof de français nous a amenés régulièrement au cinéma ou voir des spectacles. Il y a des voyages en Italie, en Espagne… » Autre spécificité de l’établissement, des classes de seconde « test » chaque année.

Ainsi, l’année dernière, Élisa faisait partie d’une seconde collaborative, où les élèves étaient davantage impliqués dans la vie de classe. Cette année, Antoine qui est en seconde dans le même lycée qu’Élisa, teste une classe Montagne, avec des projets pluridisciplinaires en partenariat avec un auteur, mais aussi différents professionnels comme un guide forestier ou un guide de haute montagne.

Au-delà de l’ambiance, pour tous, compte la vie quotidienne autour de l’établissement. Élisa et Antoine se sentent un peu coupés de tout. « Notre lycée est un peu isolé, il n’y a pas vraiment de commerces à côté, juste un tabac et un kebab… pour acheter un paquet de chips, c’est trois euros au tabac », déplore Antoine. Élisa, quant à elle, souligne le temps de trajet - environ 1 heure matin et soir - et le manque de places dans les bus, qui crée des tensions. « C’est sûr qu’on préférerait être en ville, glisse Élisa. Ici, il n’y a pas grand-chose à faire autour du lycée. Mais au moins, je ne dépense pas mon argent en semaine ! »

« Je trouve qu’on est bien placé, on est à proximité de toute la ville »

Lili-Rose, elle, est en terminale dans un lycée privé de centre-ville. « Je trouve qu’on est bien placé, on est à proximité de toute la ville. Au sein de l’établissement, les locaux sont sympas. On peut réviser, on a des box accessibles aux prépas et aux terminales. La salle d’étude est pas mal et la cafet’ a été refaite aussi », décrit la jeune femme : « En terminale, la vie de promo est importante, c’est notre dernière année, donc elle doit être remplie d’événements. Et je pense que c’est bien d’avoir un établissement qui gère et organise ça. »

Un accompagnement important

Côté résultats et orientation, l’accompagnement que proposent les enseignants autour de Parcoursup est aussi un critère important. « J’apprécie vraiment d’avoir des enseignants très présents, surtout pendant la période Parcoursup : ils nous écoutent, nous conseillent. Et sur les appréciations dans les bulletins, ils nous valorisent », note Élisa, 18 ans, en terminale, qui sort de plusieurs semaines à remplir la plateforme qui décidera de son avenir universitaire. « En parlant avec des amies, j’ai l’impression que dans l’établissement privé d’à côté, les professeurs sont plus sévères sur les notes, et ça les inquiétait pour Parcoursup ! »

« À l’occasion de notre deuxième conseil de classe, tous les élèves de seconde sont présents et défendent leurs vœux de spécialités devant les profs et le proviseur. Ils nous soutiennent ou nous conseillent pour que ça se passe bien. Je trouve que c’est vraiment un plus ! », complète de son côté Antoine. « Pour moi, un bon lycée, c’est un lycée où les profs prennent en compte les élèves, sont attentifs à leur évolution », souligne Lili-Rose. « Et qui accompagne bien les élèves s’ils ont des difficultés. Ici, ils nous accompagnent beaucoup. Par exemple, on a beaucoup de relances pour Parcoursup, qui est assez compliqué cette année, avec des changements par rapport à l’an dernier. »

L’orientation est un sujet important pour Quentin aussi. À 17 ans, le jeune homme est catégorique : « Un bon lycée est un lycée qui s’occupe des élèves, vise leur réussite et les soutient ! Surtout, qui aide ses élèves quand ils sont indécis sur leur projet d’orientation professionnelle. D’autant plus en terminale et en première, c’est important. » Un soutien qu’il ne retrouve pas dans son lycée actuel : « Je trouve qu’on n’est pas assez aidé sur l’orientation, on nous en demande beaucoup. J’ai l’impression qu’ils veulent surtout qu’on ait un vœu Parcoursup, pas forcément celui qui nous plaît. Je voudrais faire une prépa et je n’ai pas l’impression qu’on m’a aidé… On ne m’a pas dit si j’avais le niveau ou pas, on ne m’a pas donné d’idées sur quelle prépa choisir. »

« Je suis assez studieuse, je me dis que je pourrais y arriver quel que soit le classement ou l’encadrement »

Outre l’accompagnement, c’est aussi l’ambition du lycée pour ses élèves qui suscite l’adhésion des lycéens. Lou, en terminale dans un lycée privé apprécie les nombreux devoirs de son établissement. « J’aime bien le fait qu’on ait des DS, des interrogations régulières », explique la lycéenne qui était inscrite auparavant dans un lycée en Martinique. « Actuellement, on se prépare pour le bac, et je pense que c’est un facteur important d’y être bien préparé. Le fait d’avoir beaucoup d’évaluations, ça nous entraîne bien. »

Le lycée de Juliette est plutôt bien classé au niveau départemental dans notre classement. Mais pour elle, peu importe. « Je suis assez studieuse, je me dis que je pourrais y arriver quel que soit le classement ou l’encadrement. Mais c’est clair que ça ajoute un plus ! », estime la jeune femme. Ce qui compte c’est surtout le sérieux. « Quand je compare avec mes amis, ils me disent qu’ils n’auront qu’un seul bac blanc de l’année. Moi j’en suis déjà à mon 3e. Je suis sûr d’être bien préparé », apprécie Tomas dont le lycée garde 90% de ses élèves de la seconde à la terminale, plus que la moyenne. « Et je sais que le niveau est élevé : peu d’élèves sont mauvais. »

SOURCE : Leparisien