Le parcours soins-études : un tremplin pour les adolescents fragiles

Des adolescents en grande détresse psychologique, parfois marqués par des tentatives de suicide, retrouvent peu à peu confiance grâce au dispositif « soins-études » proposé dans une clinique rennaise. Ce programme les aide à se reconstruire et à surmonter leur phobie scolaire.
Une classe à taille humaine pour retrouver confiance
Un matin d’automne, la lumière traverse une petite salle où Orion, 19 ans, suit un cours d’anglais. Seul élève, casque sur les oreilles et doudous sur les genoux, il évoque calmement son parcours.
En Seconde, il rejoint un grand lycée rural où l’agitation l’épuise. Il passe ses pauses à l’infirmerie et, rongé par l’anxiété, abandonne peu à peu la scolarité. « Je suis entré en déscolarisation », résume-t-il.
Son psychiatre l’oriente alors vers la clinique Beaulieu, gérée par la Fondation santé des étudiants de France (FSEF), qui compte une douzaine d’unités similaires dans le pays. Depuis trois ans, Orion suit un parcours sur mesure alliant soins psychiatriques et cours, avec en ligne de mire le baccalauréat. Il espère poursuivre ensuite des études de langues.
Un dispositif personnalisé et évolutif
« L’originalité du dispositif repose sur la collaboration entre soignants et enseignants, réunis dans un même lieu pour construire un projet soins-études individualisé et adaptable », explique le docteur Vivien Morlec, psychiatre et chef de service à l’unité de Rennes-Beaulieu.
Chaque année, une centaine de jeunes y sont accueillis. Plus de la moitié ont déjà tenté de se suicider et 90 % suivent un traitement psychotrope. Pour eux, le cadre classique d’un lycée est souvent insoutenable face au stress, aux interactions sociales et aux classes surchargées.
Un contexte alarmant pour la santé mentale des jeunes
La santé mentale des jeunes Français inquiète les spécialistes. Selon une étude menée par l’Inserm et l’Université Paris-Cité, un tiers des 11-24 ans présentent des signes d’anxiété ou de dépression. Dans ce contexte, les unités soins-études représentent une bouffée d’air pour de nombreux adolescents en rupture.
Des histoires de reconstruction et d’espoir
À la clinique, le projet vise avant tout à « remettre le jeune en mouvement », explique Vanessa Véret, directrice des études. Pas de pression de performance : certains préparent leur bac en deux ans.
Dans le livre d’or, les témoignages se succèdent : « Je suis arrivée perdue et je repars avec mon bac. »
« C’est bouleversant, atypique et une vraie leçon d’humilité », confie Fabrice Doutreleau, professeur d’anglais depuis cinq ans. Les histoires douloureuses existent – il a perdu un élève par suicide mais la majorité des jeunes retrouvent goût à la vie. « Les revoir quelques années plus tard, transformés, c’est notre plus belle récompense. »
Des jeunes qui reprennent doucement leur envol
Entre deux cours, Awena, 18 ans, se repose sur un banc. Après avoir quitté le collège en 6e à cause d’une dépression, elle a peu à peu apprivoisé sa phobie scolaire. Soutenue et comprise par les enseignants et les soignants, elle avance, malgré ses difficultés à communiquer.
Une voix l’appelle : il est temps de retourner en classe. Un pas de plus vers la reconstruction.

SOURCE : Lavoixdunord

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