"Le pilote m'a laissé prendre les commandes" : des lycéens racontent leur stage de rêve

Près de 560.000 lycéens effectuent cette semaine leur stage obligatoire de fin de seconde. Au culot, grâce à leur CV ou à des relations, certains ont décroché un stage dans le lieu de leurs rêves. Ils racontent à BFMTV.com cette première expérience professionnelle.
Un stage aérien inoubliable
"C'est super, j'ai déjà volé quatre fois et le pilote m'a laissé prendre les commandes", se réjouit Jules, qui entame sa seconde semaine de stage dans un aérodrome de Dordogne. Avec quatre autres élèves, il a participé aux opérations de nettoyage de la piste, ravitaillé la cuve de carburant, fait le plein des avions et aidé à la préparation des appareils. Mais surtout, ils ont volé.
Depuis l'année dernière, les 560.000 élèves de seconde générale et technologique doivent réaliser un stage de deux semaines en milieu professionnel au mois de juin. Il peut se faire en entreprise, en association ou dans un service public et se déroule cette année du 16 au 27 juin.
Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, l'avait annoncé peu après la rentrée 2023. L'objectif : "reconquérir le mois de juin" pour "élever le niveau", un mois souvent écourté pour les secondes en raison des épreuves du baccalauréat des premières et terminales.
Pour les plus chanceux, ce stage est une véritable opportunité, comme Jules. Le jeune homme ne pouvait rêver mieux : il veut devenir pilote.
"J'espère que je vais encore voler"
Jules a déjà obtenu son brevet d'initiation aéronautique et a commencé l'an dernier des leçons pour décrocher sa licence de pilote privé. Sans aucun contact dans le milieu, il a trouvé son stage en envoyant CV et lettres de motivation à plusieurs aérodromes – deux ont accepté.
"On a aussi eu la visite d'un pilote d'hélicoptère qui nous a parlé de mécanique, d'un ancien gendarme qui nous a raconté une poursuite en hélicoptère, et on a préparé une 'nav' (préparation d'un vol avec cartographie et météo)", explique-t-il.
Cette semaine, les stagiaires doivent repeindre des inscriptions sur la piste. "J'espère surtout que je vais encore voler", sourit Jules.
Dans les coulisses du château de Versailles
Rose a trouvé son stage au château de Versailles grâce à "1 élève 1 stage", une plateforme lancée en début d'année par le gouvernement pour les élèves de quatrième, troisième et seconde. "Le château proposait plein de stages", se souvient la jeune fille. "Quand j'ai vu une offre pour un stage d'attachée de presse, ça m'a tout de suite intéressée."
Elle envoie son CV et une lettre de motivation. La réponse est positive. Une joie pour Rose qui souhaite travailler dans la communication. "En plus, le château de Versailles est un lieu emblématique qui représente l'Histoire, la culture et la France."
"Je voulais voir ce qui se cache dans les coulisses et comprendre comment on valorise un tel monument."
Rose connaissait déjà le château, qu'elle avait visité enfant. "Mais quand on y va une fois, on rate des lieux exceptionnels que moi j'ai pu voir pendant mon stage." Comme le grand appartement de la reine, les bassins, les fontaines, le réseau hydraulique ou encore le hameau de la reine. "C'est un domaine immense", admire Rose.
Elle a échangé avec des conservateurs, des fontainiers et des jardiniers. "C'est incroyable le nombre de personnes qui travaillent au château et qui sont passionnées par ce qu'elles font."
Rose a appris à rédiger des communiqués de presse, à faire un dossier ou une revue de presse, a participé à des repérages pour une émission et a assisté au tournage d'une autre.
"Le plus étonnant, ce sont toutes les petites mains dont on ne se rend pas compte quand on visite le château."
Immersion dans le monde de la justice
Margot effectue son stage au tribunal de Paris grâce à sa mère, enseignante, qui a réussi à contacter une magistrate via son propre stagiaire. La jeune fille ambitionne de devenir avocate, "au pénal", précise-t-elle à BFMTV.com. Très motivée, elle avait déjà effectué son stage de troisième dans un cabinet d'avocat.
"Je veux vraiment travailler dans le droit, j'y pense depuis le collège. Le monde de la justice, l'éloquence, ça m'intéresse."
Pendant sa première semaine, elle a rencontré des magistrats et assisté à des audiences et des comparutions immédiates. Les 80 stagiaires du tribunal ont aussi rejoué un procès : celui d'un homme accusé d'avoir frappé son père handicapé. "J'étais avocate de la partie civile", raconte Margot, ravie.
"On avait les éléments du dossier, on a mis au point notre propre stratégie, les autres ont construit leur défense. On a pu s'asseoir à la place des avocats."
Cette semaine, une visite du dépôt est prévue, un lieu de détention pour les personnes déférées après leur garde à vue.
Une expérience marquante au Sénat
Louise-Gabrielle est aussi enchantée par son stage. Elle rêve de politique et veut en faire son métier. Elle entame sa deuxième semaine auprès de l'attaché parlementaire d'une sénatrice. "Ce n'est pas qu'un stage d'observation, je fais plein de choses", s'émerveille-t-elle auprès de BFMTV.com.
Avec d'autres stagiaires du Sénat, elle s'est entraînée à rédiger des communiqués de presse et des questions au gouvernement, une séance de questions posées par des sénateurs aux ministres qui a lieu le mercredi.
"On a visité le Sénat, l'hémicycle, c'est très très beau."
Elle a aussi pu assister aux questions au gouvernement, même si ce n'était pas sa première fois au Sénat. Elle y était déjà venue l'année dernière avec sa mère. "J'avais voulu y faire mon stage de troisième, mais ça n'avait pas marché."
Cette semaine, elle doit visiter le jardin du Luxembourg, qui appartient au Sénat. Mais le moment qui l'a le plus marquée reste les discours de Gérard Larcher, président du Sénat, et Ruslan Stefanchuk, président de la Rada ukrainienne, en visite en France.
Lors de son discours, Stefanchuk a déclaré que la capitulation n'était "pas une option". Pour Louise-Gabrielle, c'était un moment historique.
"C'était très fort et très impressionnant. Je suis vraiment contente d'avoir été là."
Des stages pas toujours en lien avec les envies des élèves
L'année dernière, environ 77 % des élèves de seconde générale et technologique avaient trouvé un stage. Cette année, selon le ministère, environ neuf élèves sur dix en ont trouvé un.
Mais pour certains, l'enthousiasme n'est pas de mise, faute d'avoir trouvé un stage en lien avec leurs aspirations. Pour le syndicat enseignant Snes-FSU, ces stages restent des "marqueurs sociaux reproducteurs des inégalités".

SOURCE : BFM TV

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
