Les acteurs de la compétence et l’Anaf s’inquiètent des mesures budgétaires pour les apprentis

L’apprentissage est à nouveau mis à contribution pour générer des économies dans le PLF 2026. Près d’un milliard d’euros devraient être économisés l’an prochain avec la baisse des aides à l’embauche, la suppression de l’aide au permis de conduire et la fin de l’exonération de cotisations salariales pour les apprentis. Ces décisions inquiètent les Acteurs de la compétence et l’Anaf, tant pour l’emploi des jeunes que pour le pouvoir d’achat des apprentis.
Claire Khecha, déléguée générale des Acteurs de la compétence, alerte : « L’apprentissage n’est pas une dépense, c’est un investissement dans l’avenir. Y toucher, c’est envoyer un mauvais signal à toute une filière ».
Des mesures d’économie ciblant l’apprentissage
Les aides à l’embauche seront « recentrées » l’an prochain pour un montant estimé à près d’un milliard d’euros. L’aide forfaitaire au permis de conduire (500 € par apprenti) sera supprimée, représentant 36 M€ engagés en 2025 par France compétences. Enfin, la fin de l’exonération de cotisations salariales pour les contrats signés après le 1er janvier devrait générer 17 M€ de recettes supplémentaires.
Les Acteurs de la compétence estiment que ces mesures fragilisent la dynamique en faveur de l’emploi des jeunes et nuisent à l’objectif du million d’apprentis formés par an. Elles interviennent alors que la 48e édition de la Compétition nationale des métiers se tient à Marseille.
Baisse du salaire des jeunes apprentis
Au-delà des conséquences systémiques, ces décisions affecteront directement les apprentis. Sans aide au permis, les jeunes vivant en zones rurales ou périurbaines auront du mal à se déplacer entre domicile, CFA et entreprise. L’Anaf dénonce une « attaque » contre le pouvoir d’achat, estimant une perte de 101 à 187 € nets par mois selon l’âge et l’année de formation.
La fin de l’exonération pourrait également rendre certains apprentis inéligibles à la prime d’activité, un complément pouvant atteindre 290 € par mois, aggravant la précarité des jeunes en formation.
Pétition et propositions pour infléchir les décisions
Face à ces menaces, l’Anaf a lancé une pétition demandant l’abandon de ces réformes et la préservation d’un modèle d’apprentissage garantissant l’insertion professionnelle.
L’association propose cinq mesures :
- Maintenir les exonérations sociales tant qu’une évaluation complète n’a pas été faite.
- Garantir un régime social adapté avec un salaire décent.
- Supprimer le seuil spécifique de revenu minimum pour la prime d’activité.
- Transformer l’aide au permis en aide à la mobilité pour couvrir vélo, BSR, transport ou essence.
- Ouvrir une concertation nationale sur le financement de l’apprentissage avec tous les acteurs concernés.

SOURCE : AEFINFO

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