Les étudiants ajoutent volontairement des fautes à leurs devoirs rédigés par l’IA

Des copies "humanisées" pour passer entre les mailles
De plus en plus d’étudiants utilisent des outils d’intelligence artificielle comme ChatGPT pour rédiger leurs devoirs. Pour éviter d’éveiller les soupçons de leurs enseignants, certains vont jusqu’à ajouter volontairement des fautes : fautes de frappe, erreurs d’orthographe ou tournures maladroites, afin de rendre le texte plus crédible et moins "parfait".
Certains élèves poussent plus loin la stratégie en donnant à l’IA des instructions spécifiques. Une étudiante a par exemple partagé sur TikTok qu’elle demandait à l’IA « d’écrire comme un étudiant de première année qui serait un peu bête » pour obtenir un rendu plus réaliste. D’autres soumettent leur texte à plusieurs IA différentes pour brouiller les pistes.
Une adaptation rapide pour éviter les contraintes
Ces méthodes montrent à quel point les étudiants s’adaptent rapidement aux nouveaux outils, cherchant constamment à contourner les règles. Pour beaucoup, le raisonnement est pragmatique, comme l’explique Sam Williams, assistant d’enseignement à l’Université de l’Iowa : « Ils utilisent l’IA parce que c’est simple, et que ça leur évite de perdre du temps à rédiger leurs dissertations. »
Face à cela, les enseignants notent des différences de style flagrantes dans les copies. Certains devoirs paraissent personnels et spontanés, d’autres, soudainement, sont structurés avec un vocabulaire très soigné. Ces incohérences, tout comme certaines fautes "trop parfaites", trahissent parfois un recours à l’intelligence artificielle. Pourtant, prouver l’utilisation de l’IA reste compliqué.
La France également touchée par le phénomène
Le phénomène dépasse largement les frontières américaines. En France aussi, l’usage de ChatGPT et d’autres IA génératives progresse rapidement chez les jeunes. D’après Médiamétrie, en janvier 2024, 20,3 % des étudiants français avaient déjà utilisé une IA, que ce soit pour leurs études ou à titre personnel.
Du côté des enseignants, l’inquiétude monte : ces outils, s’ils sont mal utilisés, remplacent l’effort de réflexion, la créativité et l’argumentation — les piliers mêmes de l’apprentissage. Le risque est grand de voir les étudiants s’en remettre à des solutions automatisées au détriment de leur développement intellectuel.
Vers un nécessaire changement pédagogique
Cette transformation rapide force le monde de l’éducation à repenser ses méthodes. L’intégration de détecteurs d’IA pourrait devenir courante, mais elle ne suffit pas. Il faudra aussi trouver un équilibre entre l’usage pédagogique de ces technologies et la défense d’un enseignement basé sur l’engagement, la réflexion personnelle et la justice académique.

SOURCE : Slate

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