Les sections internationales en éducation prioritaire : un bilan contrasté mais encourageant

L’implantation de sections internationales dans des collèges d’éducation prioritaire donne des résultats contrastés mais globalement positifs, estime l’IGESR dans un rapport publié le 19 septembre 2025. Si la mission d’inspection souligne la qualité des apprentissages apportée, la mixité sociale reste limitée en raison des stratégies d’évitement de certaines familles plus aisées. Pour y remédier, elle recommande d’améliorer la visibilité des parcours internationaux, d’élargir le vivier d’enseignants mobilisables et de renforcer le pilotage des parcours renforcés en langues vivantes.
Un dispositif qui favorise l’égalité scolaire
Selon l’IGESR, la section internationale implantée en éducation prioritaire trouve son public et contribue à renforcer l’égalité scolaire dans les bassins concernés. Ce bilan intervient trois ans après la décision prise par Pap Ndiaye, alors ministre de l’éducation nationale, d’ouvrir de telles sections pour renforcer l’attractivité des collèges en REP et REP+, favoriser la mixité sociale et enrichir l’offre de formation.
Le nombre de sections a été multiplié par 4,5 en quatre ans, passant de 17 à 76, dont 57 sections internationales de collège en éducation prioritaire, réparties dans 25 académies.
Une attractivité et une qualité des apprentissages reconnues
L’étude des 57 sections internationales situées en éducation prioritaire montre qu’elles améliorent la qualité des apprentissages. L’intégration de dispositifs d’excellence renforce la motivation des élèves, crée des groupes moteurs et dynamise les projets pédagogiques.
Dans un établissement sur deux, l’attractivité s’est améliorée grâce à la dynamique collective des équipes pédagogiques, soutenues par les corps d’inspection. La section internationale contribue ainsi à réduire certaines inégalités scolaires locales.
Des effets encore limités sur la mixité sociale
Cependant, l’impact sur la mixité sociale reste limité. Les inspecteurs soulignent que les bons résultats reposent autant sur l’arrivée d’élèves performants du secteur que sur la progression des élèves recrutés dans la section. Les stratégies d’évitement des familles plus favorisées persistent, et l’amélioration de l’indice de position sociale d’un établissement ne peut pas toujours être attribuée à la présence de la section internationale.
Un principal de l’académie de Nantes souligne que le pari de la mixité sociale sera réellement gagné lorsque davantage de familles hors secteur candidateront.
Renforcer la visibilité et la continuité des parcours internationaux
Le rapport met en avant la nécessité de garantir la continuité des parcours linguistiques. Certains élèves renoncent à poursuivre par autocensure, pour des raisons géographiques ou en raison de l’absence de dispositif équivalent au lycée. L’IGESR recommande donc de mieux organiser et faire connaître ces parcours à l’échelle académique et locale.
Elle invite aussi à développer les sections internationales dans le premier degré, afin d’offrir aux élèves une continuité pédagogique menant jusqu’au baccalauréat français international.
Les enseignants, un facteur clé de réussite ou de fragilité
L’IGESR pointe des difficultés liées aux ressources humaines. Certaines sections suscitent moins d’intérêt de la part des professeurs lorsqu’elles sont implantées en éducation prioritaire, ce qui peut conduire à des situations d’isolement. Les inspecteurs recommandent d’élargir le vivier d’enseignants mobilisables, notamment par le biais du recrutement SPEN ou par la mise à disposition de personnels enseignants étrangers.
Ils insistent également sur l’importance de la formation continue, du rôle des corps d’inspection et du soutien académique pour assurer la stabilité et la qualité des parcours.
Un pilotage renforcé pour une meilleure ouverture internationale
Enfin, l’IGESR souligne le rôle central de l’écosystème local. Les sections internationales doivent s’appuyer sur des alliances éducatives favorisant l’ouverture culturelle et internationale des élèves.
Le rapport recommande de structurer un pilotage local dédié aux parcours linguistiques renforcés et aux sections internationales en éducation prioritaire. Il s’agit d’articuler les objectifs d’ouverture internationale avec ceux d’égalité sociale et scolaire, tout en mesurant leurs effets.
Une étude statistique est préconisée afin de suivre la progression des élèves des 57 collèges concernés, à travers les évaluations de sixième, les résultats aux DNB et DNBI 2026 et les affectations au lycée.

SOURCE : AEF INFO

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