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ÉDUCATION
8
October 2025

L’IA en entreprise, entre rêves d’automatisation et réalités complexes

L’intelligence artificielle suscite un immense espoir de transformation dans les fonctions support des entreprises, notamment au sein des directions des ressources humaines et financières. Entre gain de productivité, automatisation des tâches et réduction des coûts, les promesses sont réelles, mais leur concrétisation reste à géométrie variable.

« Pour faire évoluer les équipes, qu’elles puissent gagner en productivité grâce à l’IA, il faut les acculturer, leur donner de l’espace-temps pour tester les solutions. Sans cela, les choses n’avancent pas aussi vite qu’elles pourraient », estime Marie-Hélène Pebayle, présidente de la DFCG et ancienne directrice financière du Pain de Belledonne. Une déclaration qui illustre bien le constat partagé par de nombreux professionnels et études : l’attentisme des entreprises françaises en matière d’intelligence artificielle.

Si l’on observe une montée en puissance des projets, il n’y a pas encore de transformation radicale. L’adoption, dans les directions financières notamment, reste timide, souvent cantonnée à des proof of concept (POC), sans passage à l’échelle. Selon le baromètre EY publié à l’été 2025, l’utilisation des applications d’IA est beaucoup plus faible en France (73 %) que chez les utilisateurs suisses (85 %), suivis par l’Espagne (83 %) et le Portugal (83 %). « C’est encore insuffisamment mature. Certaines grandes entreprises investissent dans des cas d’usage financiers, mais elles ne sont pas représentatives. La majorité est encore au stade de la faisabilité », constate Christian Laveau, président du groupe Transformation Digitale de la DFCG, qui réunit plus de 300 dirigeants financiers. Ce retard n’est pas seulement technologique, il est aussi organisationnel et culturel. « Certains dirigeants n’ont pas été formés à ces sujets et ne perçoivent pas encore clairement comment l’IA peut digitaliser leurs fonctions », souligne-t-il.

Des gains réels

Et pourtant, les bénéfices sont là. Une étude du MIT publiée en juillet 2025 montre que les entreprises ayant intégré l’IA dans leurs fonctions financières réalisent 56 % d’économies et jusqu’à 70 % de gains de revenus. Côté RH, les coûts opérationnels peuvent aussi être réduits de 56 %. « Cela prouve que l’IA a un impact mesurable sur certains métiers, notamment les fonctions back office, qui disposent de process structurés et de volumes importants de données », explique Diego Ferri, directeur senior IA chez EY Fabernovel.

Des fonctions comme la comptabilité, le reporting, le cash management ou la gestion des taxes sont particulièrement concernées. Une entreprise opérant dans plusieurs pays doit jongler avec des réglementations différentes et des tâches de réconciliation complexes que l’IA permet d’automatiser. Mais là encore, les projets restent souvent au stade pilote. « Les entreprises doivent d’abord sécuriser les données, souvent sensibles, avant de généraliser l’usage de l’IA à toute la direction financière », observe Diego Ferri.

Dans les ressources humaines, la dynamique est plus rapide et concrète. L’IA s’impose dans le recrutement, le développement des compétences et la rétention des talents. « Tout cela évolue vite. Il y a deux ans, on utilisait l’IA pour résumer les réunions. Aujourd’hui, elle trie les CV et effectue des analyses de premier niveau. Cela fait gagner un temps précieux aux DRH, qui retrouvent leur rôle d’accompagnement stratégique », indique Audrey Guidez, présidente de l’ANDRH Nouvelle-Aquitaine.

Une évolution vers des usages métiers plus matures

C’est aussi ce que constate Karen Jequier, partner expérience collaborateur chez Onepoint. « En 2022 et 2023, les organisations ont surtout expérimenté l’IA via des licences Copilote centrées sur des cas bureautiques. Depuis un an, on observe un basculement vers des applications directement liées aux métiers. »

Outre la sélection des candidats et l’analyse prédictive des départs, l’IA s’utilise désormais pour personnaliser les parcours de carrière. « En enrichissant l’analyse du manager, elle peut proposer des plans de développement plus ciblés. Les bases de données sont massives, et l’IA permet de trouver la formation adaptée selon les attentes du salarié », poursuit Diego Ferri.

Les outils d’intelligence artificielle facilitent aussi la création de formations immersives en réalité augmentée, particulièrement prisées dans l’industrie et le bâtiment. « Les équipes peuvent se former rapidement à distance sur des outils complexes, sans se déplacer », constate Karen Jequier.

L’IA agentique, une nouvelle ère d’automatisation

L’IA agentique pousse encore plus loin l’automatisation en adaptant ses actions au contexte et en déterminant la meilleure marche à suivre selon la situation. Cette technologie transforme la gestion des tâches répétitives, notamment dans le recrutement. Elle peut trier des centaines de CV, planifier des entretiens, envoyer des confirmations le tout de manière autonome.

« Dans le secteur bancaire, l’arrivée de l’IA agentique est perçue comme un accélérateur. La BPCE envisage de l’utiliser pour suggérer automatiquement les offres les plus pertinentes aux clients », illustre Karen Jequier.

Un enjeu d’acculturation et d’appropriation

L’optimisme doit toutefois être nuancé. La confidentialité, la sécurité des données et le respect du RGPD demeurent des priorités. « Il faut mettre en place des garde-fous techniques et des indicateurs clairs pour garantir la pertinence éthique des traitements », souligne l’experte de Onepoint.

Le principal défi pour les entreprises consiste à mieux cerner les cas d’usage et leurs bénéfices afin d’en accélérer l’adoption. « L’IA questionne aussi le dialogue social. Les managers doivent apprendre à maintenir les interactions humaines dans un environnement automatisé », rappelle Karen Jequier.

L’enjeu est donc de dépasser les cadres traditionnels du travail – comme le droit à la déconnexion ou le télétravail pour redéfinir la place de l’humain dans l’entreprise augmentée.

SOURCE : lopinion.fr

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