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ÉDUCATION
17
October 2025

L’IA à l’école : « Si vous demandez à un robot de corriger des copies, il manquera toujours cette petite remarque qui encourage l’élève »

Un témoignage engagé d’une professeure face à l’IA éducative

Professeure d’histoire-géographie en lycée général et technologique à Dijon, et militante syndicale au SNES-FSU, Amélie Hart, 48 ans, met en garde contre l’usage massif de l’intelligence artificielle à l’école. Elle alerte sur un rapport bénéfice-risque qu’elle juge « calamiteux » et plaide pour une éducation émancipatrice, humaine et déconnectée des algorithmes.

Une enseignante pas technophobe, mais lucide

« Je ne suis aucunement technophobe », précise-t-elle d’emblée. « Je vois bien les avancées extraordinaires rendues possibles par l’intelligence artificielle, notamment en médecine. »
Enseignante depuis 2001, Amélie Hart a accompagné la transition numérique de l’Éducation nationale : vidéoprojecteurs, tableaux interactifs, wifi dans les classes… Elle les a utilisés chaque fois qu’ils servaient un objectif pédagogique clair.
Mais selon elle, l’arrivée de l’IA générative a changé la nature même du rapport au savoir.

Quand l’intelligence artificielle remplace l’intelligence humaine

« Quoi qu’on en dise, l’IA ne se contente pas d’aider les élèves : elle pense à leur place. »
Rédiger un prompt n’a rien d’un exercice intellectuel, estime-t-elle : « On se berce d’illusions. Les IA deviennent si performantes qu’elles font disparaître la phase de réflexion et d’appropriation personnelle. »
Pour la professeure, cette délégation du raisonnement est inquiétante : « L’école n’a pas pour mission de produire des réponses parfaites, mais de construire des esprits critiques. »

La perte du lien humain et du sens de l’effort

Au-delà de la triche ou du plagiat, Amélie Hart dénonce surtout la disparition du dialogue pédagogique.
« Quand un robot corrige une copie, il manquera toujours cette petite remarque bienveillante, celle qui motive un élève à progresser. »
Elle évoque aussi une école menacée de désincarnation, où la gratification immédiate l’emporte sur l’apprentissage de la persévérance. « Comment développer la curiosité si tout est déjà écrit par une machine ? » interroge-t-elle.

Pour une école de la lenteur et de la réflexion

Face à cette dérive, la professeure défend une école « 100 % sans IA », qui redonne le goût de l’effort, du questionnement et de la gratuité du savoir.
« La connaissance doit rester un espace libre, non monétisé, non automatisé. »
Elle appelle les enseignants à reprendre confiance dans la valeur du temps long, du tâtonnement et de la réflexion : « C’est en se trompant qu’on apprend, pas en copiant une réponse parfaite. »

SOURCE : nouvelobs.com

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