Nicole Belloubet face à une rentrée scolaire inédite

Malgré sa démission, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, s'apprête à présenter ce mardi les « grandes priorités » de la rentrée scolaire. La France attend toujours une nomination à Matignon, mais cela n’empêche pas la ministre de participer à la traditionnelle conférence de presse de rentrée, prévue rue de Grenelle. Cet événement est crucial pour tout ministre de l'Éducation, marquant le début de l'année scolaire pour 12 millions d'élèves. Toutefois, cette rentrée a une particularité : depuis quarante jours, Nicole Belloubet appartient à un gouvernement démissionnaire.
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU, décrit cette rentrée comme « extrêmement étrange », notant que la ministre semble ignorer la situation politique actuelle. « Cette conférence de presse est pourtant un acte très politique », souligne-t-elle, rappelant que les priorités de l’ancien gouvernement ont été largement contestées et rejetées lors des dernières élections.
Trois ministres en deux ans
Les dirigeants du Nouveau Front populaire, récemment élus, n'ont pas tardé à critiquer la démarche de Nicole Belloubet. Lucie Castets, leur candidate à Matignon, trouve son comportement « absolument sidérant ». Mathilde Panot, cheffe des députés Insoumis, a également affirmé que Nicole Belloubet n’a « aucune légitimité » pour continuer à promouvoir des mesures controversées comme la réforme du « choc des savoirs ».
Le ministère de l'Éducation nationale rétorque que « le contexte politique ne doit pas impacter la rentrée scolaire des élèves ». Nicole Belloubet, en poste depuis février, s'est concentrée sur la préparation de cette rentrée et en présentera les grandes lignes.
Une situation politique complexe
En moins de deux ans, le ministère de l'Éducation a vu passer trois ministres. Nicole Belloubet, ancienne garde des Sceaux, avait pour mission de calmer les tensions suscitées par les réformes de Gabriel Attal, notamment l’introduction de groupes de niveau au collège. Bien qu'elle ait défendu une version assouplie de ces groupes, elle a dû abandonner son projet de réforme de la formation des enseignants en juillet.
L'incertitude plane sur cette rentrée, marquée par un manque de visibilité sur l’avenir des réformes en cours. Bruno Bobkiewicz, proviseur et secrétaire général du syndicat SNPDEN-Unsa, exprime ses préoccupations quant à l'avenir des initiatives telles que la prépa seconde, le brevet, et les groupes de niveau.
Enfin, la crise du recrutement reste un défi majeur pour l'Éducation nationale, avec plus de 3 000 postes non pourvus cette année. Sophie Vénétitay s'inquiète du temps pris par le président pour former un nouveau gouvernement, soulignant que « l'Éducation nationale n'a plus de temps à perdre ».

SOURCE : LES ECHOS

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