"nos journées sont trop longues et trop denses" : les jeunes à la convention citoyenne des temps de l'enfant

Des adolescents de 12 à 17 ans se sont réunis en octobre et novembre au Conseil économique, social et environnemental (Cese), à Paris, pour débattre de leur emploi du temps. Vendredi, ils ont remis un rapport intermédiaire aux 140 citoyens de la convention, qui rédigeront les propositions finales.

Mahine, élève de 4e, fait partie des 20 enfants tirés au sort par le Cese. "Il faudrait nous enlever certains devoirs à la maison pour les faire au collège", explique-t-elle. Certains devoirs se terminent parfois à 22 heures, et les parents ne comprennent pas toujours les exercices. L’objectif du panel : construire un emploi du temps permettant d’être moins fatigué et de profiter pleinement de son temps libre. Selon l’Éducation nationale, près d’un collégien sur deux consacre cinq heures ou plus par semaine à ses devoirs.

une participation active pour améliorer la vie des jeunes

Vendredi 7 novembre, Mahine et ses camarades se sont réunis pour la sixième fois afin de voter officiellement leur rapport et préparer leur présentation devant les 140 citoyens adultes. L’après-midi, ils ont présenté leurs propositions au Cese, qui seront intégrées ou non dans le texte final de la convention.

la journée parfaite pour les adolescents

Au premier étage du Cese, les adolescents répètent leur discours. "Le problème principal, c'est que nos journées sont trop longues et trop denses", souligne Ernest, 13 ans. Dans leur rapport, ils alertent sur les conséquences : baisse d’attention, concentration limitée, voire endormissement, avec un impact sur la réussite scolaire.

Assistés par des animateurs, les jeunes formulent leurs idées dans leurs propres mots. Romane, 17 ans, estime que "la journée parfaite serait de finir à 15h30 pour pratiquer des activités hors école". Pour elle, les jeunes sont les experts de leur vécu et leur voix doit être prise en compte.

diversité et représentativité du panel

Romane et ses camarades ont été choisis parmi 543 candidatures. Le tirage au sort a permis de constituer un panel de 20 mineurs équilibré en termes de genre et de provenance géographique. Les jeunes apportent leurs expériences variées : fatigue due aux transports, repas rapides et emplois du temps denses.

repenser le temps scolaire et les activités

Léa, 15 ans, évoque les transports longs et des pauses déjeuner trop courtes. Les adolescents proposent des solutions concrètes : bus à la demande en zone rurale, temps plus longs pour déjeuner, intégration de cours pratiques (cuisine, bricolage, démarches administratives) et orientation scolaire. Caleb, 12 ans, souligne l’importance de lutter contre les inégalités de genre. Les adolescents veulent un collège et lycée plus ouverts, moins stressants et mieux adaptés à leurs besoins.

un dialogue inédit entre adultes et adolescents

Dans l’hémicycle, les jeunes présentent leurs propositions devant les 140 membres adultes de la convention. Une vidéo parodique illustre leurs idées avec humour, et certains adultes s’enthousiasment de voir leurs points de vue concordants avec ceux des adolescents.

Selon Kenza Occansey, présidente du processus, c’est "une première mondiale d’avoir une convention réunissant adultes et enfants". Mahine et son père se disent fiers : "On décide trop souvent pour eux sans les consulter." Les adultes prendront en compte les idées des adolescents, mais leur application dépendra aussi du gouvernement et du président Emmanuel Macron.

conclusion et suite politique

Les citoyens ont jusqu’au 23 novembre pour finaliser leurs conclusions sur le primaire et le secondaire avant de les remettre à l’exécutif. D’autres conventions citoyennes ont été organisées sous la présidence d’Emmanuel Macron, sur le climat ou la fin de vie, avec des effets variables sur la législation.

SOURCE : Franceinfo