« On apprend à développer notre esprit critique » : pourquoi la spécialité HGGSP séduit autant les futurs bacheliers

une spécialité mêlant histoire, géopolitique et sciences politiques très prisée
Sous l’acronyme HGGSP — histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques — se cache une matière choisie par un quart des élèves de terminale. Ces lycéens souhaitent mieux comprendre les relations internationales et les crises mondiales actuelles.
Heidi, lycéenne du sud de la France, a toujours eu de bonnes notes en histoire-géographie. En vue de devenir journaliste, elle a opté l’an dernier pour la spécialité HGGSP, combinée à l’anglais monde contemporain (AMC) et humanités, littérature et philosophie (HLP). « C’est une spécialité qui correspond parfaitement à mes attentes, avec beaucoup d’échanges et des cours construits autour de nos questions », explique-t-elle. L’épreuve finale, composée d’une dissertation et d’une étude de documents, est considérée comme l’une des plus ambitieuses du bac.
un succès depuis la réforme du lycée de 2019
Depuis la disparition des filières S, ES et L, cette spécialité connaît un véritable engouement. Selon une étude de l’Éducation nationale, un quart des terminales la choisissent, derrière les mathématiques, la physique-chimie ou les sciences économiques et sociales. Elle est aussi la deuxième spécialité préférée des filles et reste surtout prisée par les élèves issus de milieux favorisés.
Simon, aujourd’hui étudiant à Sciences Po Rennes, se souvient : « C’était ma matière préférée. Tous les élèves étaient contents d’assister à ce cours, ce qui est assez rare. » Grâce à ses multiples approches disciplinaires, HGGSP mêle histoire, géopolitique et sciences politiques, avec un lien fort avec l’actualité.

des ponts solides entre passé et présent
Avec la réforme, l’HGGSP a remplacé les programmes parfois jugés trop classiques des anciennes filières. « On réclamait depuis longtemps d’intégrer la géopolitique », explique Claire Vidallet, professeure au lycée Joliot-Curie de Nanterre. Elle utilise notamment le thème « L’enjeu de la connaissance » pour étudier l’espionnage industriel chinois ou les cyberattaques russes, en lien avec la Guerre froide.
Bertrand L., enseignant en Normandie, apprécie la richesse du programme, qui « sort d’une chronologie stricte pour apporter plus de réflexion ». L’actualité, comme le conflit en Ukraine ou la guerre entre Israël et le Hamas, est au cœur des cours. Heidi souligne que cette spécialité lui a donné des clés pour mieux comprendre ces crises.
une matière riche en culture générale et esprit critique
« Il y a beaucoup de culture générale dans cette matière, c’est ce qui la rend passionnante », souligne Simon. « On apprend aussi à développer notre esprit critique. » Selon Bertrand L., l’objectif est d’enseigner la nuance et d’encourager la réflexion autonome, ce qui fait de cette discipline un vrai défi intellectuel. Les enseignants regrettent cependant la densité du programme, parfois difficile à boucler.
Si la science politique est un peu moins présente, elle est aussi appréciée. « On étudie la démocratie, avec des exemples comme Vladimir Poutine », note Heidi. Après le bac, beaucoup d’élèves s’orientent vers des études de science politique ou de droit.
une spécialité très formatrice pour l’avenir
Dans le supérieur, les professeurs constatent que HGGSP suscite beaucoup de curiosité. Benjamin Boudou, responsable d’une licence en science politique à Rennes, remarque un intérêt marqué des étudiants pour la géopolitique. Gwendal Châton, maître de conférences, observe aussi une demande accrue de spécialisation en science politique.
En classes préparatoires littéraires, Aline Fryzsman souligne la capacité des étudiants issus de cette spécialité à relier les connaissances et à analyser en profondeur. « Ils ont un vrai répondant dans le débat », ajoute-t-elle.
Pour Joëlle Alazard, présidente de l’Association des professeurs d’histoire-géographie, l’histoire est vécue comme une science vivante, en évolution constante. Selon Gwendal Châton, cette spécialité forme avant tout une conscience citoyenne, un point partagé par Simon qui apprécie l’accent mis sur la justice internationale.
une matière exigeante mais qui ne décourage pas
Les sujets abordés, parfois anxiogènes, comme les conflits ou les crises, pourraient inquiéter les élèves. Pourtant, Bertrand L. observe une vraie résilience : « Ils ne sont plus porteurs d’idéaux naïfs, mais malgré leurs désillusions, ils ont une force intérieure pour avancer. »

SOURCE : FRANCETVINFO

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