Orientation des jeunes : IA, bilan, féminisation… face aux « failles » du système, voici ce que propose le Medef

Dénonçant des « failles » et des « biais » dans l’orientation professionnelle des jeunes, sources de « problèmes majeurs » pour les entreprises, le Medef a formulé plusieurs propositions pour améliorer le système actuel.
Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a présenté, le lundi 14 mars 2025, 14 propositions visant à améliorer l’orientation des jeunes. Selon lui, les « failles » et les « biais » du système actuel engendrent « des problèmes majeurs » pour les entreprises, avec des conséquences à la fois sociales et économiques importantes.
« Les entreprises ressentent quotidiennement les effets directs d’un système d’orientation défaillant », explique le Medef, mettant en avant des difficultés de recrutement, un turnover élevé et des professions très genrées. Cette analyse est détaillée dans un « livre blanc » publié par l’organisation patronale.
Un système d’orientation défaillant : les critiques du Medef
Le Medef critique le système actuel en soulignant que le corps enseignant ne parvient pas à accompagner efficacement les élèves en raison d’un manque de ressources. Pire encore, enseignants et parents véhiculent souvent des biais issus de stéréotypes obsolètes sur les parcours et métiers.
L’organisation patronale reconnaît également l’« anxiété » générée par les procédures d’affectation post-Brevet ou post-Bac, notamment via les plateformes Affelnet pour le lycée et Parcoursup pour l’enseignement supérieur. Ces plateformes concentrent une grande partie des angoisses des jeunes et de leurs familles.
Des propositions concrètes pour réformer le système d’orientation
Le Medef suggère une stratégie nationale impliquant l’État, les régions et les partenaires sociaux, chacun ayant un rôle défini. Il propose également de créer davantage de passerelles entre l’école et l’entreprise.
Parmi les idées avancées, l’organisation patronale évoque la mise en place d’une « intelligence artificielle générative de l’orientation ». Cette IA serait utilisée pour mieux guider les élèves dans leurs choix de parcours. Le Medef recommande aussi de « rapprocher les voies générales, technologiques et professionnelles au sein des lycées » pour encourager la polyvalence et la mixité sociale.
Un bilan d’orientation pour les élèves, inspiré du bilan de compétences
Parmi les autres propositions figurent l’instauration d’un « bilan d’orientation » pour les élèves, similaire au bilan de compétences destiné aux adultes. Cela permettrait de mieux cerner les compétences et aspirations des jeunes afin de les orienter plus efficacement vers des parcours adaptés.
Le Medef plaide aussi pour un renforcement de la féminisation des métiers scientifiques et technologiques, afin d’encourager plus de filles à s'engager dans ces secteurs.
La concertation nationale sur l’orientation : des avancées attendues
Fin 2024, l’ex-ministre délégué chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel, Alexandre Portier, avait lancé une concertation nationale sur l’orientation, dans le but de « remettre à plat » la politique d’orientation et de « valoriser les métiers ». Cette concertation est toujours en cours et devrait aboutir dans les semaines à venir. La ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a souligné que ces déficiences coûtaient à l’économie française « à peu près 4 milliards d’euros par an ».
Des objectifs chiffrés et une valorisation des filières professionnelles
Le président du Medef, Patrick Martin, a insisté sur l’importance de produire des propositions concrètes, soulignant que la « cote de confiance » des Français envers les entreprises n’a jamais été aussi élevée, ce qui les oblige à agir. Il a également proposé des objectifs chiffrés, notamment pour l’orientation des filles vers les études scientifiques.
Le Medef plaide pour une valorisation des filières professionnelles, un sujet abordé par Éric Charbonnier, analyste à l’OCDE. Selon lui, le système éducatif français présente « un niveau d’inégalités parmi les plus élevés », particulièrement en ce qui concerne l’orientation des jeunes issus de milieux défavorisés, qui sont souvent dirigés vers les filières professionnelles.
Pour lui, il est essentiel de « valoriser ces filières », comme cela se fait dans des pays tels que les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche ou le Luxembourg, et de commencer à s’intéresser à l’orientation dès le primaire. Il souligne aussi l’importance d’impliquer davantage les entreprises, notamment à travers l’apprentissage et les stages en classe de seconde, qui viennent compléter les stages en troisième.
Encourager les vocations scientifiques chez les filles
Enfin, Éric Charbonnier suggère de multiplier les visites de femmes ayant suivi des carrières scientifiques dans les lycées pour encourager les filles à s’orienter vers ces métiers, contribuant ainsi à la féminisation des secteurs scientifiques et technologiques.

SOURCE : Letelegramme

Nos réalisations
Découvrez nos références, nos réalisations et nos travaux pour des établissements.
C'est tout frais de nos experts

"ChatGPT nous oblige à redéfinir notre métier" : un professeur d’histoire-géo spécialisé en intelligence artificielle

Nouveau bachelor agro : les modalités détaillées dans des projets de décrets
