Parcoursup : licences, DUT… comment sont fixés les classements des candidats ? Un expert répond

Les premières réponses tombent sur Parcoursup

À partir de ce lundi 2 juin 2025, les lycéens vont recevoir les premières réponses à leurs vœux sur Parcoursup. Une période intense s’ouvre pour les candidats de terminale, mais aussi pour les étudiants en réorientation. Certains verront leurs projets validés rapidement, d’autres devront patienter sur liste d’attente, dans l’espoir qu’une place se libère dans leur formation de prédilection.

Une étape charnière, quelques jours avant le début des épreuves du baccalauréat. Alors que les candidats espèrent des réponses positives, une question revient souvent : comment les établissements hiérarchisent-ils les dossiers ?

Des critères qui varient d’une formation à l’autre

Les critères de sélection « varient énormément » selon les formations, rappelle Régis Fleurquin, professeur à l’Université Bretagne sud et expert de la plateforme d’admission post-bac. Que ce soit pour les licences universitaires, les bachelors universitaires de technologie (BUT), les BTS, les classes préparatoires ou les écoles d’ingénieurs et de commerce, chaque filière applique ses propres méthodes d’évaluation.

Responsable du BUT informatique à l’IUT de Vannes (Morbihan), Régis Fleurquin connaît parfaitement les coulisses de Parcoursup. Il compile et analyse, depuis de nombreuses années, les données partagées par le ministère de l’Enseignement supérieur. Pour lui, les commissions pédagogiques jouent un rôle central dans l’élaboration des classements.

L’importance des notes et du profil scolaire

« Dans la majorité des cas, les notes de première et terminale sont déterminantes », explique Régis Fleurquin. Les moyennes générales, mais aussi les moyennes par matière, sont prises en compte, selon leur lien avec les exigences de la formation demandée.

Ainsi, un dossier pour une licence de mathématiques ou un BUT informatique sera attentivement scruté sur les performances en mathématiques, physique ou informatique. Pour une filière comme Staps, les notes en SVT, EPS ou les appréciations sur l’engagement sportif peuvent peser lourd.

Une pondération définie par chaque établissement

Chaque formation choisit sa propre pondération des critères. « Il n’y a pas de règle nationale unique. Certaines formations vont attribuer 60 % du classement à la moyenne générale, d’autres vont privilégier les matières principales ou l’avis du conseil de classe », détaille l’expert.

Les établissements peuvent aussi intégrer un score global automatisé, construit à partir d’un algorithme qui croise les résultats scolaires, les appréciations, l’assiduité, voire la régularité dans les bulletins.

Des éléments plus qualitatifs analysés à la main

Au-delà des chiffres, les éléments plus subjectifs du dossier peuvent aussi entrer en ligne de compte : les appréciations des professeurs, les lettres de motivation, et parfois les projets de formation motivés. « Ce sont souvent des membres du corps enseignant ou de la direction qui les lisent et en tirent une évaluation qualitative », précise Régis Fleurquin.

Dans certains cas, des entretiens ou questionnaires complémentaires sont également organisés, notamment pour les formations sélectives ou les écoles. Ces éléments viennent affiner le classement final.

Classements et liste d’attente : un équilibre complexe

Une fois tous les dossiers évalués et les notes pondérées, chaque formation classe les candidats. Les premiers reçoivent des propositions immédiates, les suivants sont placés sur liste d’attente.

« Il arrive que plusieurs milliers de dossiers soient analysés pour une centaine de places seulement », souligne l’expert. Les classements sont donc précis, mais l’ordre peut évoluer en fonction des désistements et des choix des candidats. C’est pourquoi le rang sur liste d’attente est mis à jour chaque jour sur la plateforme.

SOURCE : OUEST FRANCE